Veillée # Beauport (Québec)

Traverser la ville le soir. Dans le froid et à la nuit tombante. Jusqu’à l’extrémité est de l’avenue Royale. Après avoir descendu toute la rue de l’Avenir. Tourner à droite. Distribuer des invitations pour la Veillée qui aura lieu dans une semaine, jour pour jour. Croiser peu de monde à cause du vent froid. Partir et traverser un parking plein jusqu’à la gorge, près du Q.G où nous sommes installés. Avant la rue de l’Avenir. Revenir une heure et demi plus tard. Plus personne, nulle part. Plus une seule voiture. La messe est dite. En haut de la côte notre van blanc et la voiture de Geniève. Code Universel et Hvdz s’affairent à la tâche. Frapper aux portes, expliquer la Veillée, laisser un tract. Signaler le blog. Les joues brûlent. Faire demi tour après la rivière Beauport. Longer la rivière dans la forêt. Croiser une dame qui promène son chien. Décider de rentrer. Frapper encore à quelques portes pour parler du projet. Passer devant la pharmacie ouverte 7 jours sur 7. Et IGA, le supermarché où on va tous les jours faire nos courses. Rejoindre un groupe sous l’abri-bus avant que n’arrive le bus 800 vers Québec-centre. Remonter la rue de l’Avenir. Tomber sur Marie K. d’Hvdz/Code Universel qui sort du Q.G. Dans le Q.G, il fait chaud  comme en plein été à Rio de Janeiro.

Il y a le Tourbillon de Beauport, il y a du tape électrique sous les souliers. Il y a Nikita, Élodie, Frédérique, Julie, Laurie, Lydia, et Nadia. Il y a la danse folklorique québécoise et irlandaise, il y a le vent, il y a la longue pause avant le diner et les brioches. Il y a la maison du centre Girardin et des crocodiles en plastique à pêcher. Il y a le vétérinaire, il y a des mots piégés : ongle, rectangle, ventre, horizontal, genoux, diagonale.

Il y a les kneepad, il y a Marie qui offre des bonbons à Maggie. Il y a Jérémie qui a été avalé par la Maison hantée, il y a qu’il fait chaud dedans et froid dehors, il y a Martine qui est revenue parmi nous, il y a des collants plus chauds que des jeans.

Il y a Guy qui donne son fromage aux mouettes, et qui a étrangement disparu. Il y a un espace réduit pour danser et des cours dans la salle d’à côté. Il y a la balançoire pour évacuer les émotions, il y a des tentatives de concentration, il y a internet après qui l’on court. Il y a la balade quotidienne à IGA, il y a la fête des morts, il y a qu’on est dans un système capitaliste où tout coûte cher. Il y a Léa qui veut danser et la musique qui repart.

La gigue.
Tout le monde est en cercle.
On se tient la main. On tourne à droite. Puis à gauche.
On avance tous vers le centre.On recule.On prend la main de son partenaire et on se suit en cercle.
Twist à droite.
On avance à quatre.
On forme une étoile à quatre en se tenant la main. On tourne vers la droite, puis la gauche.
On se réunit et on passe les bras autour de nos partenaires. On twist à quatre.
On se repositionne à deux pour twister encore un fois.
On se repositionne en cercle et on finit par danser une gigue (frotte devant, talon et tape)

Le quadrille, le Lancier, le Saratogat et le Caledonia sont aussi des danses traditionnelles québécoises.

La température est tombée d’un ou deux degrés mais surtout, c’est le vent qui cingle, il est glacial. Demain sont prévus des Porte à Porte avec les portraits chinois et la valse après la messe. On change d’église. A Beauport, on a l’embarras du choix, puisqu’il en existe cinq, rien que pour l’arrondissement. Et puis à nouveau, Porte à Porte dans le quartier du Vieux Beauport. La semaine prochaine, on continue nos périgrinations. A la rencontre de tout Beauport. Faut qu’on aille danser dans les commerces ! Faut qu’on aille proposer aux gens des chansons ! On doit rencontrer des gens pour des entretiens filmés. Et en particulier le musicien des Tourbillons de Beauport qui joue d’un accordéon diatonique et chante. Il veut nous emmener dans sa cave où tout son matériel est installé. Son accordéon mais aussi ses ordinateurs pour travailler les arrangements et le son. Hier soir dans le quartier des desesperates houswifes, il y avait du monde à n’en plus finir. Tout le monde portait un costume, pour faire peur. On avait rendez vous devant une maison hantée, par un des maîtres des lieux.

« qui sait écouter son corps, qui sait marcher, qui sait être « de la nature »? Le danseur. Qui sait être à la fois de la terre et du ciel, être libre et léger? le danseur. Qui sait épouser la musique? le danseur. Qui connaît l’ivresse et l’extase, qui sait se rendre « intempestif »? le danseur. Qui exprime la joie et « la grande santé »? Qui rit? et surtout qui célèbre mieux la vie que le danseur? » F.Nietzsche.