Brandon

J’aime pas le théâtre car j’ai jamais accroché. Je trouve ça ridicule.

J’ai aimé filmer, j’ai trouvé ça intéressant car c’est bien de savoir se servir d’une caméra.

J’aime pas me faire interviewer car j’aime pas

J’ai aimé la visite de bombardier avec les mercedes-benz ça faisait classe et la visite était intéressante de savoir les pièces qu’ils faisaient en chaudronnerie car j’aime la chaudronnerie.

J’aime les gens qui sont avec nous au phénix car ils nous apprennent des choses et essayent pour qu’on s’en sorte.

J’aime le midi car on arrête de parler du theatre , et on se retrouve ensemble on peut parler de tout et de rien.

 

Il y a…

il y a une boite automatique dans les mercedes

il y a la lettre a Elise

il y a du café à volonté

il y a de la chaudronnerie et la finition

il y a de la maintenance

il y a les pauses clopes

il y a les artistes

il y a Pierre Richard

il y a un piano

il y a des percutions corporelles

il y a du dessin

il y a du ping-pong

il y a le wifi qui remarche

il y a Dorine qui prépare les repas pour tout le monde

il y a des caméras et interviews

il y a Dylan qui filme Serge

il y a des conséquences

il y a Martine qui à péter

il y a les portes qui claque

il y a des dessins accrochés au mur

il y a une salle rouge avec piano et porte manteau

il y a la grosse drâche d’hier

il y a l’ascenceur qui faut prendre pour aller fumer

il y a Steven qui veut dessiner

il y a Farouk qui squatte de temp en temp

il y a l’équipe HVDZ

il y a Kevin qui s’est énervé

il y a Serge l’ingénieur qui nous casse les oreilles

il y a des lignes vertes à ne pas quitter

il y a Marie qui perd sa chaussure de sécurité

il y a Brandon qui n’aime pas se faire interviewer car il n’aime pas

il y a la classe en mercedes

il y a le midi ou l’on arrête de parler du théâtre et on peut parler de tout et de rien

il y a l’ennui

il y a des signatures pour entrée et sortir

Visite de Bombardier avec nos E.P.I soit nos Equipements de Protection Individuels (pour la tête, pour les pieds, pour les oreilles et le gilet). Une structure de train dure 40 ans donc avant que ce soit livré il faut garantir son intégrité, faire des mesures de déformation : le krash test à pas plus de 40 ou 50km/h. On circule dans les hangars en essayant de ne pas sortir des bandes vertes : certains filment, d’autres enregistrent, on découvre différents postes, différents ateliers de fabrication. Sur le rail c’est un futur transilien parisien qui apparait, Yacoub danse et  Mourad fait de la percussion corporelle et métallique. L’après-midi on dessine au scotch blanc sur mur noir les contours des machines ou des postes marquants.

la journée court

La salle des pédagogies prend de plus en plus des allures de studio d’artistes. On peint, on dessine, on danse, on filme, on fait du montage, des impros de théâtre où on se prend pour son camarade. Où on ne desserre pas les dents comme une performance d’art contemporain. A toute heure de la journée, des gens rentrent et sortent du studio pour une mission d’ordre artistique et poétique.On réenchante le monde des relations de l’art au travail et de l’art et du travail à l’usine.
Après le repas, au moment du café, on a partagé le pot de l’amitié avec toutes les équipes du théâtre, de Nickel et d’Hvdz. Chaleureux, vraiment chaleureux.

Du murmure au cri

Il est 14h00. On prend quelle voie ? Quelle voix ? On teste. On vérifie que ça fonctionne, que ça répond du murmure au cri pour se mettre en route. On trouve la scène, on crée la salle : les amis d’enfance qui se racontent l’un l’autre, celui qui écoute en faisant le portrait de celui qui parle, celle qui craque devant celui qui ne dit mot, celui qui fait un discours à la place de celui qui vieillit à vue d’œil : préparer la suite, celles qui se disputent un candidat, celui qui dit dans le dos et l’autre de face qui entend ce qu’on dit dans son dos, ceux qui dessinent ces nouvelles histoires inventées en direct. Ce matin on s’est aventuré à se regarder dans les yeux de prés ou de loin parce qu’il ne faut pas lâcher on n’a pas que des pieds. Là on voit qu’avec ce qui se passe sur scène on ose regarder et inventer et ça fait les pieds, ça tient debout.