Il est 14h00. On prend quelle voie ? Quelle voix ? On teste. On vérifie que ça fonctionne, que ça répond du murmure au cri pour se mettre en route. On trouve la scène, on crée la salle : les amis d’enfance qui se racontent l’un l’autre, celui qui écoute en faisant le portrait de celui qui parle, celle qui craque devant celui qui ne dit mot, celui qui fait un discours à la place de celui qui vieillit à vue d’œil : préparer la suite, celles qui se disputent un candidat, celui qui dit dans le dos et l’autre de face qui entend ce qu’on dit dans son dos, ceux qui dessinent ces nouvelles histoires inventées en direct. Ce matin on s’est aventuré à se regarder dans les yeux de prés ou de loin parce qu’il ne faut pas lâcher on n’a pas que des pieds. Là on voit qu’avec ce qui se passe sur scène on ose regarder et inventer et ça fait les pieds, ça tient debout.