Vendredi, le groupe de Chloé est allée au quartier des Blécherettes, à gauche du Bois-Gentil. Ils sont rentrés au PMU des Bécherettes. Le patron les a accueillis avec réserve puis quand ils ont expliqué, qui on était et ce qu’on faisait, l’atmosphère s’est détendue. Au PMU des Blécherettes, on fait la meilleure sauce de salade du quartier. Les clients défilent à longueur de journée pour s’approvisionner. Au moment de partir, le groupe est tombée sur Fernand, à qui les Veilleurs ont posé les question du portrait chinois, Si le quartier était une recette de cuisine, si le quartier était une musique et qu’est ce que vous aimeriez voir sur un plateau de théâtre ? Et ils luis demandé de choisir une citation parmi les seize pages de citations qu’on propose à tout la monde, pour la dernière séquence du film-spectacle (à priori). Fernand n’était pas très inspiré par les questions du portraits chinois, qu’est qu’y me posent comme question ? -j’en sais rien, moi ! Une cette de cuisine ? – une assiette mal lavée ! Mais après lui avoir lu toute une liste de citations, Fernand s’est arrêté sur l’une d’entre elles : seules les traces font rêver (René Char). Celle-là lui plaisait beaucoup.
Veillée # Lausanne (école de la Manufacture)
veillée manuf following
fin de semaine 1-A
Chaque jour différents groupes de Veilleurs de la Manuf et d’Hvdz sillonnent le quartier des Bossons. Pour la rencontre, l’échange, la découverte, poser la question, se poser la question de l’art et de la culture. Une goutte d’eau dans un océan de volonté de changements. Pour, comme dirait Marx, changer le monde ou comme dirait Rimbaud, changer la vie. C’est difficile de rester là à regarder le monde et se dire qu’on ne peut rien changer à rien. Qu’on n’a rien à voir avec tout ça. Comme si l’économie, la politique étaient une affaire de spécialistes et on n’aurait jamais, de quelque façon que ce soit, rien à dire, puisqu’on a donné nos voix à ceux qui nous représentent dans les assemblées exécutives, qui organisent le monde comme ils l’entendent avec la complicité des grands argentiers de la planète. Au détriment des plus pauvres, des étrangers, des migrants, des précaires.
les maquettes de M.Suarez
titanesque
Aujourd’hui nous avons rencontré Carlos Soares Pereira, un vrai passionné qui consacre tout son temps libre à la construction d’un empire miniature. Il nous a emmené dans sa caverne d’ Alibaba; une sensation vertigineuse s’est emparée de nous, comme celle que provoque les poupées russes. Un vertige qui nous prend en entrant dans son local où sont nées la plupart de ses maquettes. Un monde miniature enfermé derrière la porte de la petite cave d’un immeuble. Un joli monde où « tout fonctionne » comme il aime le rappeler. Il a notamment créé deux superbes représentation de la Santa Maria de Christophe Colomb, une version miniature du château d’ Ouchy, et le début d’un chantier titanesque: la reproduction de l’église Saint-Francois. Cet architecte autodidacte nous plonge dans notre monde vu à la loupe.
Quand on aime on ne compte pas; c’est le cas de ce passionné qui consacre, sans compter, de nombreuses heures de travail à ses créations.
ici
Ici, aux premiers rayons dorés, poussent les nuages de fumée sentant les poivrons, les saucisses et les ailes de poulet.
Ici, les oiseaux nous réveillent, les vaches aussi, enfin il paraît, il n’y a pas si longtemps.
Ici, Les terrains de foot deviennent bleus.
Ici, les histoires des uns traversent les jardins des autres et volent de la rue aux fenêtres et des fenêtres à la rue.
D’ici je vois les cimes françaises enneigées, la cabane, Les rires des enfants et la balançoire.
Ici, de Malley à Concordia il n’y qu’un pas.
Ici, les avions caressent les toits pour dire bonjour et au revoir.
Ici, existe un no mans’ land coloré. La légende raconte que des monstres y habitent.
Ici, il y la prison.
Ici, passe le bus numéro 1 et là-bas le bus numéro 21, à moins que ce ne soit l’inverse.
Ici, les lucioles se font gardées.
Ici, je suis né
Ici, mon père et né là bas et ma mère est née là bas.
Ici, le galopin n’est pas une boisson mais une association.
Ici, on brasse des cheveux à la sauge et on coupe des bières au carré.
Ici, je ne sais plus si on dit le ou la Denner.
Ici, les sandwichs sont à fleur de pains.
Ici, on compte jusqu’à 10 et si vous n’êtes pas prêt et bien tant pis !
Ici, on peut faire le sportif en buvant un café.
Ici, le numéro 7 porte chance pas vrai Christiano ?
Ici, les voisins parlent aux oiseaux.
Ici, « c’est aujourd’hui qu’il faut cueillir ce que demain viendra flétrir. »




