Boquého

Ce matin nous avions rendez vous avec F. Communier et sa fille Léa à Boqueho. Et au Cellier qui est un café musique depuis plus d’une vingtaine d’années et un café repaire des amis de Là-bas si j’y suis. Nous avons discuté avec F. Communier du tout jeune club des entreprises de la communauté de communes du Leff (la rivière des larmes ou alors selon Yvon, Liberté, Egalité, Fraternité, Fidélité). De la diversité des entreprises qui le composent, de la plus grosse entreprise du secteur jusqu’au fleuriste du centre de Châtelaudren. Nous avons aussi parlé de culture et du projet du club des entreprises de faire un festival autour de la mode dès 2015. Ensuite avec Léa et Anaïs, deux jeunes filles, nous avons parlé de la jeunesse à la campagne. Elles nous ont fait part de leur attrait pour la ville. En particulier St Brieuc et Paris. Elles ne s’imaginent pas rester au village et voudraient vivre plus tard à Paris. Mais elles nous disent toutes les deux combien elles se sentent bretonnes. Elles disent que c’est trop calme au village. Elles parlent des immeubles dans la ville, du monde qu’on croise partout, du métro, des musées. Elles évoquent la chance d’avoir des parents qui les emmènent en voiture à St Brieuc ou Guingamp.

Au cercle celtique

Au cercle celtique du Leff cet après-midi, on arrive en pleine répétition. Les enfants dansent accompagnés par les musiciens de l’association multi-musique d’Armor de Plaintel. La moyenne d’âge du groupe de musiciens est de 70 ans, celle des enfants environ 10 et tout le monde a le sourire, heureux de partager ce moment ensemble. D’ici le 23 juin, ils devront être prêts pour le rassemblement(emvod) enfants à la salle Hermione à Saint-Brieuc. Tous les cercles celtiques de la confédération Kendalc’h Côtes d’Armor seront représentés en cette journée. Les enfants dansent spécialement pour Jérémie, il a en effet besoin de filmer des danses à deux ou à trois. Enora, l’animatrice énergique du groupe prends les choses en main « On va danser une Cochinchine, puis une Polka des enfants », les musiciens s’exécutent, Enora les rappelle à l’ordre »mais vous oubliez des notes là! » Marie s’approche d’un musicien pendant la pause et lui demande le nom de son instrument, il la regarde étonné » bah , une bombarde! Vous n’êtes pas d’ici vous! » Marie lui dit que non, enfin si, tous ses grands-parents sont d’ici mais ils sont venus travailler en Ile-de-France. »Quelle idée! Il faut que vous reveniez ici alors maintenant! »

un bout de la chapelle rouge

Yvon nous emmène faire la visite de la chapelle rouge. On commence par la caquettière, l’endroit où les gens se retrouvaient après le sermon du prieur pour parler des affaires de la cité et de l’air du temps. C’est un local qui donne directement sur l’extérieur. La granit a été aménagé dans sa longueur pour qu’on puisse s’assoir des deux côtés. Dans la sablière des scènes de la vie rurale ont été scluptées ainsi qu’un jouer de flutiaux et des dragons qui représentent le bien et le mal. La clé de voûte est particulière, il s’agit d’une femme qui accouche. Les formes sont disproportionnées comme dans l’art byzantin ou les peintures italiennes du haut moyen âge. Au dessus de la porte qui mène à l’intérieur de la chapelle se trouve une statue de la vierge avec l’enfant Jésus. Elle montre son genou et sa cuisse (au pays des merveilles). Certains ont pensé qu’il s’agissait de Saint Roch qu’on aurait transformé en Sainte Vierge. Mais pour Yvon, c’est le sculpteur qui donne ce geste à la Vierge  pour donner du mouvement à son oeuvre. La chapelle rouge est une église dont la construction a démarré au XIV ème siècle et a pris fin au XVIII ème siècle. Le clocher date du XVIème siècle. A l’intérieur de la chapelle sur les sablières sont sculptées d’autre scènes de la vie rurale. Près de l’autel se trouve une statue du couronnement de la Vierge en bois polychrome. Elle se pince un téton pour donner à boire à l’enfant Jésus à qui il manque un bras. Les corps sont, là encore disproportionnés comme dans l’art byzantin ; on n’hésite pas à grossir les traits démesurément de ce qu’on veut mettre en valeur. En face de la Vierge couronnée, il y a la chaire avec un grand chapiteau, conçu à l’origine pour répercuter le son dans toute l’église. Dans un renfoncement, on découvre une statue blanche en albâtre légèrement oxydée. Cette statue a été retrouvée inhumée dans le cimetière, 150 ans après la révolution française.