Le quartier latin et la chapelle rouge

Ce matin, nous avons fait une visite de la ville avec Vanessa. Vanessa travaille pour l’association Culture & Patrimoine, basée au petit écho de la mode. Vanessa vit ici depuis 10 ans, elle vient de Loudéac, dans le sud du département.  On commence par admirer la mosaïque ornant le bâtiment où l’on a établi notre QG. La mosaïque n’est pas signé, d’aucun pense qu’elle aurait été réalisée par Isidore Odorico, célèbre mosaïste de la région.  On admire les chutes d’eau qui bordent le bâtiment. L’eau a fait tourner un moulin, puis une papeterie et enfin l’imprimerie du petit écho. on continue la promenade au coeur du « quartier latin », baptisé ainsi au siècle dernier par des parisiens en goguette, qui trouvèrent ce quartier très vivant et anim et y virent une analogie avec Paris. On trouvait effectivement de nombreuses boutiques: chapeliers, chaisiers mais aussi beaucoup de cafés. Il y a eu jusqu’à 52 cafés à Chaté, un par dimanche, nous a confié Yvon Le Cuziat. Nous finissons la promenade par une visite de la chapelle Notre-Dame du tertre, connue sous le nom de la chapelle rouge. Un lieu unique en France, donc au monde, selon Yvon. On peut y contempler en levant un peu la tête, 132 panneaux peints sur le plafond de la chapelle. Trois vies de saints y sont représentés: Sainte-Marguerite, Saint- Friacre et Sainte Marie-Madeleine. On retrouve aussi plusieurs fois un dragon sous forme de gargouille ou de peinture…Nillo peut-être…

au fil de l’eau

On a fait le tour de l’étang, rencontré dans le froid et le vent, des pêcheurs courageux. L’étang de pêche a été élargi l’année dernière. Les pêcheurs viennent une fois par semaine taquiner le gardon et la truite. lls y passent la journée. On peut pêcher du lever au coucher du soleil. C’est moins intéressant la pêche en mer à causes des algues toxiques. Il y a beaucoup de gens qui se promènent autour de l’étang. Après avoir salué les pêcheurs, on a discuté avec une marcheuse qui au quotidien quitte le centre de Châtelaudren pour partir sur les chemins de randonnée dans les alentours du village. Elle a dans le temps travaillé au Petit Echo de la Mode. Onze ans exactement. Elle a dû partir en 1983, lors des derniers licenciements. Elle a senti le vent tourner un an avant de partir. Sa mère a été licenciée en même temps. Son père qui travaillait aussi dans l’imprimerie a pris sa retraite un peu avant. Elle a énormément souffert de devoir quitter l’imprimerie. Elle n’a plus jamais retrouvé de travail stable. Des contrats de quelques années puis des années d’intérim. Aujourd’hui elle est à un an de la retraite. Après avoir longtemps fait des ménages, elle travaille maintenant à l’aide aux personnes âgées dépendantes. On n’a pas vu le temps passer. On a longuement parlé. F. nous a dit combien la souffrance qu’elle a subie d’avoir été traitée comme une moins que rien était profondément indépassable. C’est la négation d’une personne. On n’a l’impression qu’on n’a servi à rien et qu’on ne pourra plus jamais servir à rien. Et on ne peut plus croire personne.