Irène

En faisant du porte-à-porte pour poser nos questions, on a rencontré Irène. Elle a quatre-vingt trois ans. Elle a répondu à la première question c’est quoi votre mot préféré ? par un vrai cri d’enthousiasme : Musique !!!!.
Irène est polono-germano-française. Elle est trilingue.
Elle raconte la guerre. Son père, interrogé à la libération parce qu’il avait accueilli son neveu, un soldat allemand. Et inversement. Son cousin polonais, déporté à Buchenwald parce qu’il avait trop parlé un soir de beuverie.
Elle raconte la guerre mais aussi les bons souvenirs de cette période :
Votre endroit préféré en général ?
Notre Dame de Lorette, et pas seulement parce que je suis catholique : en 42-43, on marchait à travers champs de Bully au plateau en bas de Notre Dame de Lorette, et là, sur le plateau, on faisait de la musique et on dansait. Tous les jeunes gens des environs étaient là.
A la question et si vous étiez un homme ? elle répond : oh non non non non. Non non non. Ils sont tellement cons. Non non. Laissez-moi dans mon truc de femme.
Elle dit j’ai obéi à mes parents, puis aux profs, puis aux patrons, puis à mon mari, alors quand j’ai été veuve, c’est la première fois que j’étais tranquille ! hors de question de trouver encore quelqu’un !

Porte à Porte

Par ce froid saisissant on est allé dans le quartier St Pierre. On a fait trois groupes. Le porte à porte par ce temps ça gèle les mains et les orteils. On parle de danse aux gens. On raconte que Nathalie Cornille prépare un bal qui aura lieu jeudi soir à Culture Commune. Pour sa prochaine création, Nathalie travaille sur les inégalités entre les hommes et les femmes. On a rédigé un petit questionnaire qu’on propose aux gens d’une maison à une autre. Didier et Jérémie sont retournés au collège pour une installation vidéo qui a intéressé des dizaines de collégiens. Et ils ont posé les questions en question aux jeunes gens. On a déjà ramené beaucoup de réponses au questionnaire qu’on a commentées en fin de journée au quartier général de la compagnie. A la Base 11/19.

Fin de premier jour de veillée permanente janv. 2009

En décembre, on était allé au collège Pierre et Marie Curie de Liévin pour faire des portraits vidéo d’adolescents dans un couloir de leur collège. On avait utilisé les images pour la veillée « Poétique du réel », mais les collégiens n’avaient pas pu venir.

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Alors aujourd’hui on y est retourné pour projeter les portraits des adolescents dans le couloir dans lequel on les avait filmés.

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-Elle est où Sandrine? Elle est derrière?

-Mais non, c’est une image.

-Mais elle bouge là, elle est derrière monsieur?

-Oh la la! Mais non, c’est un film!

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de retour, ici démarre la veillée permanente de janvier 2009, autour de La Base 11/19

On est de retour pour la veillée permanente. De retour pour arpenter le quartier. On va aller frapper aux portes cet après midi, pour distribuer les petits livrets qu’on a faits la dernière fois, pour inviter les gens à danser, jeudi, lors du rendez-vous qu’organise Nathalie Cornille, et puis aussi pour poser des questions. On a fait un petit questionnaire ce matin.
Quel est votre mot préféré ? Quel est l’endroit que vous préférez dans votre maison ? dans votre quartier ? en général ? Quel est votre objet quotidien ? Et si vous étiez un homme / une femme ?
Nathalie Cornille est avec nous pour cette veillée. Elle est chorégraphe. Elle s’interroge sur les petites différences qu’on fait au quotidien entre les hommes et les femmes, sur le machisme banal et pas grave et ce qu’il engendre. Alors on s’est dit qu’on travaillerai avec elle sur tout ça.
Jérémie et Didier vont au collège Curie – encore chaleureusement accueillis au pied levé par M. Fresko – pour diffuser dans un couloir les portraits qui avaient été faits, il y a trois mois, dans ce même couloir. Des portraits des collégiens, debout, immobiles, dans ce couloir-là.