Hôpital de Lens

Il y a les clowns de l’espoir, il y a toujours le fameux corbeau. Il y a Hervé qui danse au refectoire. Il y a Camille qui gére la maintenance d’internet. Il y a Pauline, éducatrice de jeunes enfants qui nous accompagne. Il y a les blouses roses anti-blues. Il y a le café du matin, et Mikaël room-service. Il y a de la joie et de la bonne humeur dans les services. Il y a le coursier qui déambule en baskets. Il y a le pari des 12 portraits emportés haut la main. Il y a l’anniversaire de Jérémie ! Il y a Marie qui travaille à son premier article. Il y a Didier et Hervé à la structure Atypick. Il y a Martine qui cherche désespéremment le prénom d’Anita. Il y a les aides soignants qui dansent dans les couloirs. Il y a des gens qui passent dans le hall Delplace. Il y a Emmanuel qui avait choisi comme mot représentant l’hôpital : apostolat. Il y a les dames du service de rééducation que l’on arrête pas de croiser. Il y a le rush en cuisine lorsque l’on souhaite intervenir. Il y a le printemps qui adoucit tout. Il y a Rexpoede ce soir. Il y a le film spectacle vendredi à la salle Berthelot à 12h30, 14h30 et 15H30.

Bienvenue, Argent, Misère, Tristesse,  Partage, Lenteur, Guérison, Patient, Urgent, Espoir, Désespoir, Mort, Vie, Prison. En un mot que vous évoque votre Hôpital ?

13h30 après le repas on continue les rencontres, on continue d’être présent à l’hôpital, cette fois nous sommes au sous sol dans le service de rééducation, un service éclaté, un service sans lit, un service différent des autres car chacun de ses membres est affecté à un autre service pour permettre le reprise d’autonomie des patients.

On se présente, on échange, et on arrive petit à petit à mettre le corps en route, à danser tous ensemble. Le geste associé au mot. En effet a chacun à associer un mouvement à son mot. Tout le monde se prête au jeu et chacun a trouvé un mot, certain deux et pour les mouvements il y a à chaque fois plusieurs propositions. Mais on se met tous d’accord avant d’aller dans le couloir faire la phrase dansée devant le camera. « Pour Lenteur on garde le mouvement précédent et on va moins vite, on le fait lentement ! » Et pour Urgent on fait l’inverse , c’est comme pour Mort et Vie ou encore Espoir et Désespoir, souvent on retrouve au milieu d’une réponse deux choses opposées et qui pourtant vont ensemble. Les mots résonnent et les corps se mettent en action.

Nous ne sommes pas malade et pourtant nous sommes a l’hôpital, nous ne sommes pas non plus le personnel hospitalier, pourtant on passe du temps avec les patients. Nous sommes des artistes qui viennent à la rencontre des usagers des personnes présentes a l’hôpital, et on crée des espaces où on prend le temps d’être ensemble.

A chaque rencontre on prend le temps, le temps de se demander ce que serait l’hôpital si tous ensemble on le changait a coup de baguette magique, et souvent ce temps permet d’échanger autour du manque, le manque de personnel, le manque de salaire, le manque de temps, le manque d’organisation.

Le temps d’un instant on se promène dans un monde utopique qui ne l’est pas quand on y pense, la magique de la baguette est souvent très concrete. Et on parle de la boite mauve et on rit, on lit des citations et on rit encore on partage un moment différent, un clin d’œil a l’amitié qui existe ici entre le personnel. On parie sur le recrutement, on cherche le surmon de Cyrill, mais ils le font ensemble ici au même endroit, dans le même service eclaté.           

 

Ce matin 10h, devant la salle de préparation à l’accouchement : personne ! On appelle mme Robiquet cadre supérieur du pôle mère enfant. Elle nous dit que la sage femme arrive, elle est en train de faire un geste en salle d’accouchement.

Les dames arrivent tout ventre en avant, souvent le sourire aux lèvres. Rythme de femme enceinte. Jérémie présente notre action, propose à toutes ces femmes de participer, et Hervé et Camille voudrait vous offrir une danse. C’est doux, c’est comme un moment dans un nuage moelleux.

Soleil ce matin, je suis partie de Bruay la Buissière le sourire aux lèvres. Passée au bureau faire des tracts. On peut pas fonctionner sans tract, c’est notre sésame, notre laisser passer … notre moyen de rentrer en contact avec les gens.
Ne pas oublier l’imprimante et du papier au cas où, et puis le vidéoproj pour les pas de couloir. L’imprimante vient de finir les sésames, en route pour l’hôpital.
Aujourd’hui on va découvrir la préparation à l’accouchement, et on retourne dans les services ! On va faire des photos sous le soleil de mars …