On a parfois l’impression qu’habite en nous, un colocataire…

Lundi soir, Mourad, Isabelle et Marie sont partis rencontrer les Ducabo, troupe de théâtre amateur de Loon-plage. On a eu un bel accueil plein de rires, de citations farfelues, de bières fraiches et de chips à la patate violette.

On a fait des micro-interviews sur ce qu’apporte le théâtre dans une vie, puis Mourad a fait deux démonstrations de percussion corporelle qui ont passionné David, le responsable de la troupe.

Puis, tout le joyeux petit groupe nous a fait un extrait de leur prochain spectacle sur Prévert.
Encore des citations mais sous un autre angle.
Cela faisait plaisir à voir car on sentait même, par le filtre de la caméra, tout le bonheur et la joie qu’ils avaient d’être là, de faire cela et surtout, je pense, d’être ensemble.

On a gagné grâce à eux un pari que Guy ne veut pas honorer. Pourtant, Mylène des Ducabo a bien retenu et dit à la caméra la citation suivante et c’est une première en treize ans de portrait :
« Le temps mange la vie / Et l’obscur Ennemi qui nous ronge le coeur / Du sang que nous perdons croît et se fortifie ».

Magnifique, merci Mylène !et merci tous les autres : David, Eric, Orlane, Moon, Laurence, Sylvie, Marie et Karine.

Percussions corporelles à l’atelier peinture

atelier-peinture-LoonNous sommes venus à l’atelier peinture adulte du lundi après-midi. Didier propose des mini-interviews, demande à chacun ce qui l’a amené ici et pourquoi il y est resté. Marie explique la démarche d’HVDZ et veille à l’installation autour du café et à ce que chacun ait une chouquette. Isabelle propose des citations que l’on retrouvera dans le ‘générique de fin’ du film-spectacle. Anne recueille son carnet la parole du dessinateur de manga. Jérémie vient recruter un par un, les artistes-peintres d’accord pour poser pour les « pas-de-porte », une autre séquence du film.
Mais il y a des timides, des hésitations à présenter sa toile, des hésitations à répondre aux questions en étant filmé, des hésitations à choisir une citation et à la dire en regardant dans la caméra.
Et tout à coup, Mourad prend la parole : « Je propose de vous offrir une petite danse. Ça s’appelle de la percussion corporelle. Les pieds, c’est les basses, les mains, les caisses claires, et le reste du corps, c’est les variantes… ». Certaines s’inquiètent : « On ne devrait pas aller dans la pièce d’à côté, il n’y a pas beaucoup de place ici pour danser, vous allez vous cogner dans quelque chose, vous allez vous faire mal. » Mourad les rassurent et danse, devant les tables et les chevalets : les sourires qui grandissent, les yeux qui s’écarquillent, tous les visages sont tournés vers Mourad. Mais tout à coup, Mourad s’arrête : « À vous ! » Eclats de rires chez les peintres. Mais Mourad ne lâche pas : « Quand je dit : est-ce qu’il y a des pieds, il faut taper des pieds. Est-ce qu’il y a des pieds ? » et boum boum, tout le monde frappe le sol avec ses pieds. « Est-ce qu’il y a des mains ? » Là, les peintres lâchent les pinceaux, et ça y est : clap clap, tout le monde frappe deux fois dans ses mains. « Est-ce qu’il y a un torse ? » Tout le monde se frappe le torse. « Est-ce qu’il y a des cuisses ? » Et tout le monde se frappe les cuisses. Mais tout à coup, Mourad en rit d’avance, nouvelles consignes : « Quand je dit, est-ce qu’il y a des pieds, il faut taper des mains. Quand je dit, est-ce qu’il y a un torse, il faut taper sur ses cuisses. » Concentration dans l’atelier, ça bouillonne, ça frappe, ça réussi, ça rate, ça réussi, ça rate.
Fous-rires.
Et voilà, quelque chose a changé. Il y a moins de timides, moins des hésitations à présenter son tableau, à répondre aux questions en étant filmé, à choisir une citation et à la dire en regardant.
Et l’atelier de peinture sera bien là, dans le portrait de Loon-Plage.

10 ans par hasard, et sans la moindre hésitation, ce n’est pas fini

atelier-peinture-Pascale-LoonC’est sa sœur qui venait à l’atelier de peinture, Pascale elle n’avait jamais pensé à peindre, fermement persuadée de ne pas savoir dessiner du tout. Un jour, elle s’est laissée convaincre pour faire un essai, juste pour ne pas avoir à dire encore : « Mais non, ce n’est pas pour moi ». Et voilà. Ça fait 10 ans qu’elle est là. Sa sœur a arrêté depuis longtemps, mais elle, Pascale est une vraie passionnée. Elle enchaine toile sur toile. Et celle sur laquelle est travaille en ce moment, pour la première fois, c’est une toile qu’elle peint pour quelqu’un en particulier. Ce sera un cadeau. Un peu de trac, mais surtout beaucoup de bonheur. On n’a pas pu savoir pour qui elle peignait, parce que c’est une surprise. Et donc on ne dira pas non plus ce qu’on a vu.
Plus tard, quand on propose le jeu des citations, Pascale choisit celle-ci : « En te voyant pour la première fois, c’est sans la moindre hésitation que je t’ai reconnu. »

Loon-Plage, un lundi matin avec Hvdz (1)

Hier matin, à peine avions nous posé nos sacs au quartier général de la compagnie situé au centre de la jeunesse, que nous avons quitté pour prendre place dans la grande loge de la salle Coluche, après le repas du midi que déjà nous que nous prîmes le chemin de la ferme Galamé, à l’autre bout du bourg. Ce fut l’occasion de rencontrer un couple de retraités qui connaissent très bien la ville. Ils sont arrivés en 77. Ils habitaient à Bergues et sont venus s’installer à Loon Plge, pour de raisons professionnelles puisqu’il était cheminot et par la suite chef de gare de Loon qui, depuis, a pris fin (même si le panneau indicateur existe toujours). Plus personne ne fréquentait la gare qui n’était, de ce fait, plus utile. Avant d’habiter Loon, elle et lui ont tous deux habité à St Pol sur Mer. L’occasion d’acheter une maison à l’époque à l’extérieur du village qui depuis s’est étendu au delà du vieux village et connaît beaucoup de nouvelles maisons et de nouveaux quartier, a scellé leur destin, puisqu’ils sont là depuis bientôt quarante ans et n’ont aucune envie de partir. On a parlé beaucoup de la mairie puisqu’il était à l’époque adjoint avant que la municipalité ne change d’équipe. Elle et lui sont très amis avec Christian Ogard que nous allons rencontré jeudi matin et qui est très actif dans plein d’endroits de la ville, du secours populaire aux scouts de France et beaucoup d’autres activités encore. Ils se souviennent de cette époque où Loon-Plage était jumelé avec un village du Saraoui démocratique : tous les ans des jeunes saraouis, palestiniens, israéliens et Loonois se retrouvaient à Loon-Plage pour échanger, se rencontrer et faire la fête. Ils se souviennent du temps où les fêtes de rue, les animations, la brocante rassemblaient plus de 150000 visiteurs dans le village pendant trois jours. Aujourd’hui tout cela a laissé place aux fêtes de l’île de Boun, un festival de musique celtique. On se souvient aussi qu’à l’époque on organisait des concours intervilles avec les villages voisins et des courses à vélo semi-nocturnes.

Loon-Plage, un lundi matin avec Hvdz (2)

On a parlé aussi des quartiers de Loon. Le plus vieux quartier où habitent les plus anciens loonois, est le Kemps et, au fur et à mesure des années se sont greffés des nouveaux quartiers et des nouveaux habitants. Dans les années 2005, on a créé un Géant loonois, un brasseur, Gontrand 1er. Pour son baptême sont venus des Géants de toute la région. Ils ont tout filmé des fêtes d’antan et gardé tout cela précieusement, comme de précieuses archives. Depuis quelques années, on essaye de lancer le défiler du carnaval à Loon-Plage mais ça ne marche pas. Par contre le bal du carnaval remporte tous les ans un succès fou. La fête déborde bien souvent souvent sur la journée du lendemain qui par ailleurs peut prendre aussi, comme on a pu le constater, des airs de ville endormie. On le serait à moins. Des rallyes automobiles et cyclistes étaient aussi organisés, avec des questionnaires. Mais les gens se lassent, disent-ils et d’autres activités doivent être proposées. Une piscine écologique a été construite à Loon-Plage par le terminal méthanier. L’eau se régénère et elle est en permanence purifiée par des algues particulières, cultivées dans le fond de l’eau. On se souvient de l’époque où le ferryboat arrivait sur la plage de Loon, qu’on appelait aussi l’Hovercraft. A l’époque cet engin faisait sensation. Il était monté sur une gaine de caoutchouc énorme qui se gonflait au moment du démarrage et se dégonflait à l’arrivée. Il glissait sur l’eau, il était propulsé par quatre grandes hélices qui surplomblaient cette grosse machine qui glissait très vite sur l’eau. L’Hovercraft ne pouvait pas naviguer par gros temps et n’a pas pu résister à la concurrence de Eurotunnel. Lundi midi, on est rentré au quartier général, plus intelligents de toutes ces découvertes du matin grâce aux deux personnes qu’on a rencontrées.

Un peu de Guadeloupe à Loon-Plage

Josiane-du-Moule Dimanche matin, nous proposions des valses sur la place de l’église. Didier a invité Josiane, et au bout de trois tours de piste, le rendez-vous est pris pour ce lundi matin, 10h30, chez Josiane qui nous présentera l’association loonoise « Les Antillais du Littoral ». Ce matin donc, nous arrivons à quatre, Didier, Mourad, Anne et Isabelle, et là, alors que le ciel est bas, qu’il fait froid dehors, que le vent souffle, dès l’arrivée chez Josiane, nous partons en voyage dans des endroits où il fait toujours beau.
Josiane est née au Moule, en Guadeloupe, elle est arrivée en métropole, jeune adulte, elle vit à Loon-Plage depuis 43 années, Josiane a été conseillère municipale, déléguée notamment à la petite enfance, elle a 4 filles, 8 petits-enfants, elle fait de la peinture, du yoga, de la chorale, du chant lyrique, l’association « Les Antillais du Littoral » est née pour aider la Guadeloupe après le passage du cyclone Hugo, en septembre 89, l’association aide des associations caritatives, le Secours Catholique, les Copains du Monde…, et organise des voyages, en Guadeloupe, en Martinique, en Louisiane, des rencontres, des fêtes, des repas, le prochain repas, c’est le 2 avril : apéritifs, accras, planteur, colombo de poulet, gâteau au fruit de la passion et gâteau au coco. Le piment est servi à part, comme ça, ça plait à tout le monde. Le logo de l’association, c’est l’arbre du voyageur. Si Josiane avait une baguette magique, elle voyagerait encore plus, en famille, partout dans le monde.
Et nous, si nous voyageons autant ce matin, c’est parce que Josiane a le pouvoir de nous embarquer dans sa vision de la vie, son envie de partager les cultures, sa faculté à s’enthousiasmer.
À la fin de la « conversation filmée », nous n’arrivons pas à partir. Josiane nous propose un ti-punch à l’ananas, le Rhum, c’est du ‘Damoiseau’, la distillerie du Moule, la distillerie qui est au milieu de la Grande-Terre, en Guadeloupe.
Si Marie ne nous avait pas appelés pour déménager le QG (de l’espace Jeunes à la salle Coluche), nous y serions bien volontiers restés plus longtemps à la table de Josiane.

un après-midi de Portrait à Loon-Plage

De 13h30 à 17H. On a pris du retard au départ, France 3 nous attendait. On s’est tous retrouvés dans le hall du centre social. On s’est réparti les différents ateliers à toute vitesse, Didier, Isabelle, Anne et Marie sont allés rendre visite aux peintres, Lucien, Guy, Mourad et Jérémie sont allés à l’atelier Broderie. Jérémie a photographié les brodeuses en pas-de-couloir. Mourad a offert une danse de percussion corporelle, chaleureusement applaudi par l’assistance. Et Guy et Lucien sont restés longtemps à discuter avec les gens. Lucien a pris le temps de parler individuellement avec chacune et de faire les citations. On a laissé plusieurs feuilles de citations à Mauricette qui était institutrice à l’école privée de Loon-Plage. On a apprécié la dextérité des brodeuses qui se retrouvent tous les lundis ou une fois tous les quinze jours pour ce qui est devenu pour la plupart une addiction. « Il ne manque pas une journée sans qu’on fasse un point de broderie, même si ce n’est que cinq minutes ». La conversation a duré et a pris mille détours, comme autant de façons de broder. Lucien et Guy ont terminé l’après-midi au rez-de chaussé du centre social pour une interview de la responsable des assistantes maternelles de Loon-Plage. Il y a à Loon-Plage, comme on a déjà pu le remarquer beaucoup d’équipements au service de la population. Le centre social dispose d’une crèche et d’une unité de coordination des assistantes maternelles qui ont la possibilité de se retrouver entre collègues et de poursuivre leur formation en psychologie de l’enfant, sur la relation des assistantes maternelles avec les parents. Il y a très peu d’homme dans ce métier.  A Loon-Plage, cependant, un homme a demandé à obtenir l’agrément. Pour être assistante ou assistant maternelle, il faut suivre au préalable un stage de six mois auprès des services éducatifs du département.

Pendant ce temps, à l’international :

On est pas Loonois.e.s si on n’est pas né à Loon-Plage. D’adoption si, bien sûr. Mais on est originaire d’ailleurs.
Lorsqu’on vient du côté dunkerquois de la côte on est Flamand, et pas Ch’ti, à ne pas confondre : ce n’est pas pareil.
Des fois on naît à Loon-Plage et on part vivre en Guadeloupe, comme la seule fille d’une des brodeuses. Parfois, on est portugais et on s’installe à Loon-Plage, comme le beau-fils de Jean-Pierre et Georgette. Il y a aussi des personnes étrangères qui traversent le village, plus ou moins vite.