Qui l’aurait cru ?

Est-ce qu’on aurait pensé que l’on tiendrait tous les 5 dans la benne de ce tracteur ?

Est-ce qu’on aurait pensé que tous les Capdenac ne sont pas dans le même département et que du coup on y fait la bise différemment ?

Est ce qu’on aurait pensé que nos cuisinières seraient si douées pour préparer des plats aussi succulents ?

Est ce qu’on aurait pu imaginé qu’au bout de cette longue et tortueuse route sombre se trouvaient plein de gens qui faisaient la fête ?

Est ce qu’on aurait pu imaginé que Gustave Eiffel avait construit un pont ici ?

Et que Jules César aurait mis tant de temps à conquérir le haut de Capdenac avant de couper la main aux résistants ?

Est ce qu’on aurait pu croire que dans ces gros containers bleus au loin se cachaient des vitraillistes de talent ?

Et derrière l’église un sculpteur magicien qui fabriquent des petits univers à rêver ?

Aurait-on pu croire que pour marcher d’un bout à l’autre de la ville il nous faudrait faire 16000 pas en une journée ?

Que Derrière le Hublot se trouve à Capdenac-Gare plutôt que Capdenac-Port ?

 

On est passé par la rue Germaine Berton

Passer d’un trottoir à un autre, voler quelques secondes à une femme et un homme sur un banc, pour leur donner un flyer de notre histoire à Capdenac, de notre aventure. Dire ce qu’il en est (on se dit quoi), qui nous sommes ; des gens qui rencontrent d’autres gens, des zadistes du théâtre.

Espérer qu’il y ait le plus de monde possible qui se sente concerné par la lutte anti-capitaliste. Au moins, par notre action, susciter la curiosité.

Comment dire ? – A chacun de faire le pas, dans son quotidien, au travail, dans ses relations aux autres, dans son art. Transgresser l’ordre moral. Passer outre l’ordre établi. Provoquer des concertations, des réunions,  à Capdenac et ailleurs, à la salle des fêtes entre le temps de la culture traditionnelle et de la country, des veillées, des portraits, des expos où il est question de chacun d’entre nous avec toutes ses questions, sans tabou, pour plus de justice, de fraternité, de bonheur collectif de vivre. On a tout à gagner à aimer se regarder dans les yeux.

A Calais, dans l’école qui faisait office de lieu de rencontre du monde entier, dans ce qu’on appelait communément la Jungle, il était écrit au gros feutre sur un carton accroché sur une bâche, nous sommes tous des réfugiés du capitalisme.

Rien ne finit, tout commence

Ce midi, nos chanteurs fous ont chanté et dansé devant les cuisinières, avant et après le repas et cet après-midi, ils-elle vont à l’Itep avec Fred Sancère de derrière le Hublot. Thierry, notre technicien-magicien est arrivé. Il monte le décor dans la salle des fêtes avec les magiciens de Capdenac. A 20 heures, on répète, en costumes (de ville) sur le plateau. Toute la matinée, nous fûmes occupés à préparer les textes pour le représentation et à finaliser le montage du film. On se dit que ça devrait durer, plus ou moins, une heure et quart. On a, à nouveau, excellemment déjeuné. C’est sans compter la fouace de ce matin, cuisinée avec maestria par Nicole et Michel. Cet après-midi, on en remet une couche, on distribue des tracts, on chante , on danse, on discute avec les gens de Capdenac. Un groupe à l’Itep et un autre groupe au centre ville pour rappeler qu’on est là et bien là. Et qu’on n’a pas fini et que ça continue. On va se faire tous la courte échelle, on va s’élever jusqu’à des hauteurs de vue jamais atteintes. On va faire grandir notre savoir, on va parler, dialoguer, se donner des arguments pour trouver l’harmonie entre ce qu’on est et ce qu’on vit.

Point mode.

Ce matin, une bonne partie de l’équipe est plus détendue : les tournages sont finis. Nous allons encore passer beaucoup de temps dans les rues et dans divers établissements mais le rythme se calme. Sauf bien sûr pour Béné et Martine qui doivent rendre le film pour ce soir à 20h, heure de la répétition !

La relative tranquillité permet donc de nous décentrer un peu et l’arrivée de Guy avec son magnifique tee-shirt à la fois vintage, un peu régressif et flashy nous donne envie de faire un point mode sur une partie de l’équipe au QG.

Je vous laisse donc admirer dans l’ordre : Marie qui déniche de vieilles boucles d’oreilles et leur insuffle de la modernité par la fraîcheur de sa tenue, Lucien qui mélange pièces sportwear-classiques et bouts de tissus plus punkys, Guy dont nous avons déjà parlé de la contemporanéité du look, et Mourad qui sait accessoiriser son look casual par des accessoires à la pointe du hype.

Maintenant que ce point essentiel est fait, nous allons pouvoir à nouveau quitter nos petits nombrils pour rejoindre le monde capdenacois des vivants.

Epopée des Chanteurs fous!

14H30: les chanteurs fous sont prêts à aller chanter pour les Capdenacois-e-s. Ils ont décidé de réduire leur répertoire à une chanson: « Le courage des oiseaux » mais apprise par coeur et chorégraphiée! On la teste auprès de Claire et Delphine dans le bureau de DLH. Elles sont gentilles alors elles nous disent que c’est bien. La preuve en vidéo. Attention les oreilles.

Nous partons donc réconfortés faire du porte-à-porte pour offrir notre chanson aux gens. On chante dans le parc, on chante pour un monsieur de 94 ans qui ne peut descendre nous ouvrir alors il nous regarde par la fenêtre en mode « Roméo et Juliette » et puis, on se rend compte qu’il manque des « citations » pour le film.

On retourne donc vers notre Q.G. chercher une caméra et des citations et on repart aussitôt. On s’arrête à la médiathèque. On propose aux charmantes bibliothécaires de participer, elles sont toutes hyper motivées. On fait ensuite un tour dans la médiathèque, on  rencontre un ancien banquier qui se dit « polisson ». On lui fait faire directement une citation pour voir s’il est si polisson! Il décide de choisir sa propre citation: ce sera Saint-Exupéry. Ensuite, les chanteurs fous reprennent le pouvoir et décident de chanter dans la médiathèque. Tout le monde vient les écouter alors Mourad, à la fin de la chanson, se lance dans un solo de percussion corporelle. GROS SUCCES des chanteurs fous à la médiathèque, on ressort sous les applaudissements.

On reçoit ensuite un texto d’Albin (rencontré hier soir) qui nous dit de passer voir les résidents de là où il travaille. On dit oui et on y va. MAIIIIIISSSS, on avait mal compris où il travaillait: on part direction l’ITEP de Massip: 20 minutes de marche. On décide de faire un crochet par la vente d’Accueil et Partage par la même occasion; + 5 minutes de marche. On y fait quelques citations également et on en profite pour acheter pour 3€50: un sac vert et deux paires de boucles d’oreilles. Cela nous fait plaisir et ça aide l’association.

On repart. On arrive enfin à l’ITEP et on demande où est la collègue d’Albin. On nous répond qu’il n’y a pas d’Albin qui travaille à l’ITEP. On discute avec les dames de l’administration et on se rend compte de notre erreur, il faut aller à l’ESAT…30 minutes de marche. On prend néanmoins rendez-vous pour demain à l’ITEP avec les résidents. Le rendez-vous est pris, on repart.

30 minutes plus tard, on arrive à ce qu’on croyait être notre destination mais nous nous sommes encore trompés d’endroit. Nous sommes en fait au CLUB HOUSE nous dit une jeune femme nommée Julia et que, là où nous voulons aller, se situe encore à 25 minutes de marche. Nous sommes désespérés. Fort gentille, elle décide de prendre les 3 chanteurs-fous dans sa voiture et les emmène là où ils devaient enfin se rendre: au foyer de l’ESAT.

On rencontre des éducatrices mais qui ne sont pas au courant qu’Albin nous a dit de passer. On leur fait faire quelques citations et on prend rendez-vous pour demain rencontrer les résidents.

OUF! il est 18H15. Nous décidons de nous arrêter boire un coca avant de rentrer au Q.G. pour nous remettre de nos émotions. On rencontre Yves, le photographe rencontré hier au salon de thé, et l’un de ses copains. On lui fait faire une citation. On avale notre coca et on repart au Q.G.

Rincés mais heureux.

Fringues et filtres vintages

Il y a des personnes comme ça, quand on les voit, on a tout de suite envie d’être copains/copines. Les cuisinières par exemple, c’est arrivé très vite, on avait envie de bien s’entendre. Eh bien aujourd’hui c’est arrivé à nouveau quand nous étions à Accueil et Partages, une sorte d’Emmaüs dans lequel on peut acheter divers habits et autres meubles et assiettes de seconde main. Exemple : des cravates :

On est en train de tracter les nombreuses personnes présentes et on repère trois jeunes personnes que nous approchons. Toujours plus ou moins le même speech : « Bonjour, on vient de Lille et… ». Et nous sommes tout de suite coupés : « Ah, alors venez faire la fête samedi soir à Figeac, on fête notre nouveau salon de tatouages ! ». Nous sommes un peu déçu.e.s : samedi on sera partis…

Alors, on évoque ce salon à venir, et on promet de faire un peu de pub pour leur salon, avec notre modeste blog. Sachez donc, chers lecteurs, chères lectrices que dès le 3 octobre vous pourrez aller vous faire tatouer chez Marine et Gigi dans le salon « Du talons aux aiguilles ». C’est 11 rue Caviale à Figeac. Marie décide de prendre une petite photo pour agrémenter l’information en disant : « j’ai envie de mettre un filtre vintage, je crois que c’est une bonne idée ». On se quitte avec de larges sourires.