reprise

Demain reprise des répétitions des Atomics. Pour trois jours. Puis mardi jour de break. Et puis trois jours de représentations à Loos en Gohelle chez Culture Commune. Puis on va jouer deux jours à Mulhouse. Et cette première partie de travail non stop de l’année prendra fin (en partie) le 16/2/12. Que d’expériences accumulées en si peu de semaines! L’Instantané au lycée de l’Europe à Dunkerque, avec le Bateau Feu. Puis les quinze jours de Veillée avec l’Hippodrome à Lallaing et Flines les Râches. Le forum hier à la Condition Publique et maintenant les Atomics.  Tous les artistes extérieurs à la région sont logés à Lorgies. A la frontière du nord et du Pas de Calais. La météo annonce des températures polaires pour les jours à venir. Que chacun prenne des gros pulls et de quoi lutter contre le froid. Il risque de faire froid dans la Fabrique. La Fabrique est un hangar industriel, mal isolé des intempéries mais on sait que le chauffage marche bien. Par ces températures sibériennes il vaut mieux cependant prévoir. Il nous reste beaucoup à faire. Dans tous les domaines. Il nous faut ménager les organismes. Trois jours de répétition pour tout revoir et inventer. Encore.

les atomics (J+9)

On a eu une grosse discussion sur les salaires. Puisque tout le monde n’est pas payé de la même façon dans la compagnie. On avait essayé au Ballatum de faire en sorte qu’on ait tous le même revenu. Avec le système de l’intermittence, c’est difficile à tenir. Parce qu’un même salaire pour tout le monde impliquerait que tout le monde ne travaille que pour la compagnie. Dès que quelqu’un travaille pour une autre compagnie l’égalité n’existe plus. C’ est ce qui fait qu’au Ballatum, on avait arrêté ça. Parce que selon la plus grande reconnaissance des uns ou des autres, on avait ou pas la possibilité d’aller faire des cachets ailleurs. Les permanents se retrouvaient lésés par rapport à ceux qui avaient la possibilité de se vendre dans d’autres théâtres. Au Ballatum il y avait trois personnes à l’administration (permanentes au régime général),  et les autres étaient tous intermittents. La seule vraie possibilité d’égalité des salaires, c’est ce que pratique le théâtre du Soleil. Quand une personne s’engage avec le théâtre, elle s’engage pour deux ans et elle devient permanente de la compagnie avec l’impossibilité d’aller travaillers ailleurs. A HVDZ on pratique des différences de salaires selon deux critères. L’âge et l’ancienneté. C’est ce qu’on a trouvé de moins pire.

au jour le jour

On écrit tous les jours que dieu fait pendant le temps des Veillées Un deux trois dix quinze vingt articles par jour Et plus de photos encore On tient un blog Blog Blog Blogblog blog C’est une façon de tenir les gens d’un quartier d’un village d’une ville au courant de ce qu’on fait pendant une Veillée Au jour le jour Heure par heure Travailler sur le temps Le temps des amateurs Le temps des amoureux On est tombé amoureux de toutes les villes qu’on a traversées On n’en sort jamais indemne On en sort un peu fou Fou d’amour de Wingles, de Dunkerque, de Loos en Gohelle, de Maisnil les Ruitz, des quartiers nord de Bourges…

lucien suel

Je me souviens d’une route. Je me souviens d’une chanson de Gérard Manset. Je me souviens de quinze jours de travail sur Les Atomics. Je me souviens de la représentation des Atomics, jeudi soir à la Base 11/19. Je me souviens de la gare de Lillers. La gare de Lillers représentait le début du voyage. A la gare de Lillers, on n’était déjà plus là. On était déjà parti. On avait quitté les corons. Au retour le train s’arrêtait à Lens, Béthune, Lillers, Berguette, Hazebrouck et Dunkerque. On retourne à Dunkerque pour le Bateau Feu dès la deuxième semaine de janvier. Berguette se trouve dans les environs d’Isbergues, la ville de Lucien Suel dont il parle au début de son dernier livre, d’azur et d’acier. Il quitte Isbergues un matin d’octobre 2009 pour se rendre en train à Fives. Pour écrire. J’ai entamé le livre hier. C’est un vrai bonheur. Je me souviens qu’à l’école je n’aimais pas la poésie. On aurait du commencer par Lucien Suel ou des poètes de la Beat Generation. Burroughs, Ginsberg, Kerouac… Dans le train qui l’emmène d’Isbergues à Fives, Lucien Suel lit John Fante. La vie est une gare, bientôt je partirai, pour aller où? J’en sais rien.

les atomics (+3 jours)

Trois jours ont passé depuis le présentation des Atomics dans leur version quasi définitive. C’était jeudi soir à la Fabrique, à Loos en Gohelle. Faut pas se plaindre, on a eu du monde. C’est pas facile d’arriver jusque là. Et c’est jamais facile d’amener du public au 11/19. C’est un combat de tous les jours pour l’ensemble de l’équipe de Culture Commune et en particulier ses médiateurs, Karine, Marie, Manu, Arnaud qui travaillent sans jamais rien lâcher. Et pour l’équipe d’HVDZ, en tant que compagnie associée. Mais on n’est pas là tous les jours. En janvier on va faire un Instantané  à Dunkerque, à Petite Synthe exactement au lycée de l’Europe et une Veillée pour l’Hippodrome de Douai à Flines les Raches et Lallaing. On n’est pas très présent sur le site au cours d’une année de travail. On finira bien par trouver le moyen d’être plus là. Et sur les quartiers alentours. Mais c’est pas facile de trouver la bonne formule, la bonne organisation. A Lens, près du stade Bollaert, il y a un panneau qui décompte les jours. Jusqu’à l’ouverture du Louvre Lens. On en est à 340 jours ou à peu près. Je me demande bien ce que ça va donner. Pour les gens des quartiers. Des cités 9 et 9bis et 11 et 19. Quand j’ai présenté La Brique pour le centre régional du tourisme, la question qui se posait (aux participants du séminaire organisé par le CRT), consistait à se demander comment on allait pouvoir retenir les gens qui viennent de loin, pour visiter le Louvre. Comment les amener à rester plus longtemps dans le bassin minier? J’ai parfois l’impression qu’avec les gens d’ici les responsables des hautes administrations ont déjà renoncé. Et pas qu’eux d’ailleurs. Sur le 11/19 il y a plus d’une quinzaine d’entreprises et personne, à part Culture Commune et  la chaîne des terrils ne s’intéresse au quartier. Et les gens travaillant sur le site n’habitent pas dans le bassin minier. La plupart est lillois. On est en plein conflit de classes.

merci aux gens d'être venus malgré la tempête

On a joué hier soir. Il y a encore des choses à voir. Ça s’est fini et bien fini. On a eu du monde pour une répétition publique (malgré la tempête qu’on annonçait et qui n’est arrivée dans le Pas de Calais qu’au petit matin). Après le spectacle, on est resté longtemps au bar à discuter avec les gens. Il y avait des gens d’un peu partout. Lille, Lens, Arras, Marseille, Barcelone, Auchy les Mines (avec un petit chien), Isbergues, Béthune, Douai, Tours… On a mangé sur place comme d’habitude. Et c’est très bien. Ça permet de rester plus longtemps avec tout le monde. Les techniciens magiciens ont démonté le décor avant même qu’on ait fini de discuter. Faut qu’on conçoive un autre écran pour le fond de scène. Celui-ci nous  obligerait à tourner avec un gros camion. Et on n’en a pas les moyens. Pour un spectacle qui parle de Veillées et de rencontres, c’est comme si on continuait de jouer après la représentation. Comme si la vie était une pièce de théâtre, un cirque ou un film (un film d’Alain Cavalier)…