Demain on fait un break. Une journée de relâche avant la première mercredi. C’est nécessaire. Pour pouvoir respirer un grand coup avant l’enchaînement des représentations des Atomics à la Fabrique. Essayer de penser un peu à autre chose pendant une journée. Est ce qu’on peut raconter les Veillées sur un plateau de théâtre? Est ce qu’on peut être des Veilleurs sur un plateau de théâtre? Par ce qu’on fait avec les Atomics, on se rend compte que ça fonctionne. Mais est on trop proche de la réalité, de l’expérience? Fallait il en faire un conte? Des personnages pour le coup, des êtres de papier, qu’un écrivain aurait réinventé en fonction d’une expérience , d’une histoire d’une troupe d’acteurs d’un temps X ou Y qui étaient des Veilleurs (On aurait pu demander à Thomas Piasecki)?
LES ATOMICS
Dorothée solo
le café
Au rond point en bas de la base 11/19, en bas de la rue Léon Blum et au croisement de la route de Béthune et de la route qui va dans Loos village, à ce rond point là, qu’on prend tous les matins en sortant de l’autoroute et pour aller à la base, il y avait un café. On se souvient de la veillée de Loos en Gohelle, il y a plusieurs années maintenant, où on avait interviewé la patronne. On se souvient aussi être allé dans ce café vers neuf ou dix heures, un premier mai, pour prendre le petit déjeuner avec la Concordia, l’harmonie municipale de Loos-en-Gohelle, qui faisait ce jour là la tournée des adjoints.
Depuis quelques mois, le café est fermé, et il a été remplacé par une agence immobilière. C’est triste.
Ça nous fait penser à Saint Nazaire, où des dizaines et des dizaines de café du quartier de Méan avaient été remplacés par des agence d’intérim, autour des chantiers navals.
l'ombre de la corde volante
J-3
Avec le temps qu’on a, ça n’aide pas! Il fait un froid de canard. Hier on a bien travaillé. On remet le couvert aujourd’hui. Ce matin on fera l’entraînement dans la salle 2. On réglera la technique dans la nef. Travaillera sur quelques textes. Puis on va rendre le plateau aux danseurs. Et cet après midi après quelques mises au point technique (essayer des nez de clown), on fera à nouveau un filage, avec les changements qu’on a tentés d’apporter hier. La tache est compliquée. Mais c’est le jeu. On a l’impression parfois d’être face à des équations mathématiques dont on est sûr d’avoir enfin trouvé la solution après des mois de calcul et il y a toujours une invariable dont on a oublié de tenir compte qui rend l’équation plus étrange et renvoie à dix autres résolutions éventuelles. Mais maintenant le vecteur temps nous oblige à fixer définitivement les lignes de possibilités.
S’il faut en finir avec la société du spectacle comme on le dit dans les Veillées, on voudrait pourtant faire un spectacle de ce qui prétendrait vouloir en finir avec le spectacle. Dans les Veillées on n’a de cesse de dire que c’est la démarche qui compte tout autant que le résultat! C’est pas simple! Mais on ne lâche rien. Au travail!
revoir les chorés sur les écrans télé
mille choses
Ce matin, tout le monde est arrivé sauf Charlotte qui jouait hier soir vers Lyon avec la fanfare Circa Tsuïca et qui arrivera en début d’après midi, si la neige lui permet.
Tout le monde en pleine action, déjà. C’est Dorothée qui a fait l’échauffement, et demain ce sera Marie. Ça tourne. Faut dire que Howard ne viendra pas cette fois ci. Il est loin là-bas à Montréal, et dirige l’école de cirque. Martine a préparé de nouvelles bandes sons, avec des extraits d’interviews de veillées, de témoignages. Bertha qui dit qu’elle est un oiseau et qu’elle vole de branche en branche. Et qu’il y a des belles branches, et des branches cassées qu’on ne pourra jamais réparer. Est-ce que Bertha est toujours là ? à la maison de retraite de Loos en Gohelle ? envie d’aller la voir et peur d’y aller. On entend aussi le couple des personnes âgées de Houchin qui parlent du pacifisme, et du patriotisme, de tout ce qu’on leur avait mis dans la tête après 1914, contre les allemands, et à cause de quoi ils étaient partis s’engager en 1939, et leurs désillusions…
Guy a rallongé et transformé ses textes. Et il veut essayer de croiser des images d’art classique et de visages des gens rencontrés au fil des veillées.
Camille et Julien regardent leur duo sur une télé. Se remettre en mémoire ses passages. Répétition de l’adage. Se redire les anecdotes et autres textes.
Installer son coin, ses caméra, livres, ordinateurs, et tout.
C’est la reprise et c’est aussi la dernière ligne droite, il y a mille choses à faire et c’est déjà l’heure de manger.
c'est la reprise
Atomics J-4
C’est vraiment la dernière ligne droite. Le dernier smatch. 3 jours de répétition avant la rencontre avec le public. Et puis on joue 3 fois à Loos en Gohelle. Dans la foulée, 2 fois à Mulhouse. Quelques jours en mars à Béthune. Un soir à Douai en Juin. Le décor est planté dans la nef de la Fabrique. Les techniciens magiciens ont fait un travail énorme en quelques jours. Le temps de retrouver nos repères et de caler quelques changements et cet après midi, on tentera un nouveau filage, un enchainement de tout le spectacle. On a une nouvelle proposition de Portrait de Villages. En Juillet, à Estrée Cauchy, Hermin et Gaucourt. Et un autre village dont j’ai oublié le nom. Il a neigé. Le bassin minier est tout blanc. On va faire du ski sur les terrils.





