dernière à béthune

On a fait salle comble. Les séquences qu’on a rajoutées au spectacle fonctionnent bien. C’était un grand plaisir de jouer devant tout ce public. Philippe de Lannion nous a dit, en sortant du spectacle, je suis comme après avoir vu un film de J.L Godard. Je me pose mille questions. Sur la fonction de l’art et de l’artiste. Du rapport de l’image à ‘histoire. De l’utilité de la narration. De la (im)pertinence poétique. Et surtout de quelle narration parle-t-on devant un objet qui se fait sa propre histoire,  qui déroule son histoire propre (dont le sujet, qui plus est, et le rapport du public à l’art et la culture)? On est confronté à la subjectivité de ce qu’on considère chacun comme sa réalité qui combine  l’imaginaire, le symbolique et le réel. Qui nous dit que tout ce que vous racontez n’est pas faux? Et pourtant on sait très bien que tout ce que vous dîtes est vrai et sincère. On est pris. De partout. On jubile et on s’interroge. On mesure combien est nécessaire cette transgression des codes pour éviter le rétropédalage à l’oeuvre aujourd’hui dans nos réflexions (corporatistes). Sous couvert d’une forme populaire on fait face à une proposition intellectuelle complexe. Doublement intéressante. Comme si tout ce qui était en gestation dans les spectacles précédents apparaissait ici au grand jour… 

le pincement

Dernière représentation à la comédie de Béthune. C’est toujours triste de quitter un lieu où on a été bien. Ici, à la Comédie, on était bien. Il y a un pincement. Parce que le plaisir d’être en équipe, le plaisir de rencontrer les équipes d’ici, des bureaux et de la technique. Parce que les moments si joyeux dans les loges, les échauffements si drôles, et pour finir, une dernière représentation (commencée à l’heure) qui se déroule bien, et que le public accueille si chaleureusement. Pincement au moment de partir, donc, chacun de notre côté, avant la prochaine date des Atomics, à Douai, début juin. Évidemment, une partie de l’équipe se retrouve dès lundi matin, au Lycée Nordoover de Dunkerque, pour des nouvelles aventures instantanées, troisième volet des instantanés dunkerquois, avant le Retour Sur d’avril. Tout un programme.

on travaille le beat

Échauffement du feu de dieu cet après-midi, avec en chef d’orchestre Guy Alloucherie. Musique brésilienne comme mise en bouche. Le cercle se fait et hop chacun son tour, battle samba. On travaille le beat. Lance un beat mouvement. On passe de l’algue à l’arrêt de bus. Chacun fait comme y veux. Chacun fait fait fait ce qui lui plait plait plait. On transpire on a chaud. Rouge tomate écarlate. Rouge patate. Rouge brique. Fela Ransome Kuti, roi de l’afro beat. The King Of Afro Beat. Banc de sable, on s’étire. Du banc de l’arrêt de bus, au banc de sable (le 57 est passé, vous prendrez celui de 15 mais vous serez en retard).

on a du monde

Troisième et avant dernière représentation. Hier soir à Béthune. Pour la première fois on a commencé le spectacle en avance. On a démarré avant vingt heures. Au CDN tous les spectacles démarrent à l’heure mais hier on a démarré avant l’heure prévue. Donc on a eu hier des retardataires qui sont arrivés à l’heure. Et des retardataires traditionnels qui sont arrivés en retard. Les retardataires arrivés à l’heure sont arrivés pile à l’heure. Mais hier c’était déjà trop tard. Puisqu’hier on a fait mentir l’adage populaire. Avant l’heure , c’est pas l’heure! Après l’heure, c’est toujours la même chose, c’est plus l’heure! Mais quand on démarre en avance, avant l’heure c’est déjà l’heure, alors après l’heure on est doublement en retard. On a doublement raté le commencement puisque de toute façon pour voir le début il fallait prévoir d’arriver en avance. Bien en avance au cas où, comme hier, on aurait démarré plus tôt. Mais ce soir pas de surprise, c’est vingt heures! Hier on a discuté avec les gens tard dans la soirée. Jusqu’au bout de la nuit. Jusqu’à pas d’heure. On a fini nos conversations devant le CDN. Avec des gens qu’on n’avait pas vus depuis longtemps. Et qui viennent de loin.

refaire le monde

Dans les loges, on refait le monde et on parle de tout. Il y a une joyeuse ambiance. Alors qu’on est affalé dans le canapé à papoter, Hervé dit :
– moi je dois aller m’échauffer, si vous refaites le monde, gardez moi une place !
et Didier répond :
– on refera le monde autour de toi !
et Hervé rit :
– oh non ! ça me gène !