Veillée #9

9/9bis. Septembre 2005. Au Colisée. Avec le théâtre du Prato.

La première veillée avec Dorothée. Et puis avec Leïla.
Sur le site du Louvre. L’idée était déjà là d’y implanter le Louvre.
Kxkm avait déjà diffusé des images au centre de la cité, un ou deux ans avant.
Refaire la veillée parce qu’on se dit, il faut y retourner. Une sorte de bilan des cavaliers.
Stéphane. La gamine qui arrive en footballeuse. On revoit Mme Bochu.
Edouardine.
Mme Ramon. Elle nous a fait beaucoup rire.
Des belles rencontre.

Veillée #8

Béthune. Quartier du Mont Liébaut. Le bunker, la boite noire, le QG, au centre ville. Arrière salle du théâtre, le Studio.
Karima. Responsable des affaires culturelles.
PMU.
Des jeunes en colère. Magid. Il disait qu’il s’était fait avoir. On lui avait donné un poste pour lui faire fermer sa gueule. Méfiance.
Guy s’est fait engueuler. Un article dans la voix du nord.
Rencontre avec Guillaume Legras.
Eric Decamp, un chouette type, qu’on a retrouvé dans zartzup. Il faisait partie d’Attac et proche la LCR.
Alain Michaud. Le prof de théâtre.
Une Médiathèque. J’m’excuse, une nouvelle fois. Gratuit. Comme une sorte d’hostilité.
Les gens en difficultés qui sont déplacés en permanence. Vers Douai, puis plus de logement, alors deux ans plus tard, c’est Hénin-Beaumont, puis Béthune. Des familles qui venaient d’arriver. Exclues de tout. Une vie difficile.
Pour les images, c’est la veillée charnière. Type d’image. Qualité. Idées. Pas forcément des choses nouvelles, mais une concentration.
Joué à la Cité des cheminots. Deux fois..

Conversation entre Agnès Varda et Hans Ulrich Obrist :

Le mot « art » il faut l’enlever du vocabulaire. C’est comme le mot « poésie », c’est très dangereux. Quand on dit de quelqu’un qu’il fait de la poésie, il y a déjà un problème, qui réside dans l’association des deux mots. Le mot important, c’est « faire »… il faut faire ce que l’on sait faire ou ce que l’on désire faire.

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le travail des artistes n’est pas de faire une analyse permanente de ce qui se passe mais de repérer ce qui les intéresse dans le désordre, les failles, les séparations, les douleurs, les incompréhensions, les mystères répétés. Et de ré-imaginer ces réalités là, non pas pour soi seul, mais pour les autres, aussi.

Conversation entre Toni Negri et Hans Ulrich Obrist :

Il y a une disqualification définitive de la classe ouvrière traditionnelle, disqualification qui passe notamment par la destruction du lieu de la classe ouvrière par excellence, à savoir l’usine. Mais cela va au delà, c’est plus général que cela, car on pourrait dire que ce n’est que le symptôme de la disparition de l’espace productif en tant qu’espace défini.

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Aujourd’hui, la ville, et la métropole en particulier, sont devenues directement productives.
Maintenant, en quoi consiste précisément cette production ? Je dirais que la production dont je parle réside dans le mouvement et dans le lien entre les gens. Elle est dans la construction des coopérations urbaines, dans la liberté et dans l’imagination des gens qui la déterminent et la provoquent.
Même au Brésil. On dit couramment « mais il y a tellement de misère …» et, bien sûr, c’est vrai ! seulement j’ajoute : « allez donc regarder ce qu’il y a dans cette misère. » Car dans cette misère, dans ces favelas, ou, à une autre échelle, dans ces quartiers, il y a une incroyable capacité de créer. De la musique, des savoirs, des aides, des innovations, des rapports entre les gens…

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Mais par quoi passe-t-il, ce rapport entre la multitude et le nouveau projet démocratique sinon par l’idée qu’il faut reconstruire les choses d’en bas ? Il faut que ce mouvement vienne d’en bas. Parce que là, en novembre 2005 (lors des émeutes des banlieues parisiennes), on était vraiment au cœur de toutes les contradictions de notre société. La contradiction de notre société qui est essentiellement fordiste, c’est qu’elle vit à l’heure actuelle une grave crise de son modèle, parce qu’elle n’a pas réussi à faire jouer la démocratie pour les nouvelles générations.
On a appelé ces gens à venir du monde entier pour les faire travailler dans les usines, mais dès que les usines se sont mises à fermer, on les a enfermés dans des ghettos. Et on a pas eu l’imagination, ni la force, de placer tout ce monde là dans une circulation vivante, ou on n’a pas su utiliser toute la créativité potentielle qui gisait là.
On parle constamment de « déclin » mais le seul déclin que je vois, moi, c’est celui de notre propre inventivité et de notre propre force. C’est le fait que l’on a pas réussi ou que l’on a pas même voulu intégrer l’intelligence et la richesse de l’immigration dans un mouvement de circulation réel.

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La pauvreté et l’amour sont les deux choses les plus importantes dans un projet révolutionnaire. Il faudrait pourvoir construire une ville à partir de la pauvreté et de l’amour, avec en arrière plan une question essentielle : comment fait-on pour aller de la pauvreté à la richesse en passant par l’amour ?

Conversation entre Ernest Mancoba et Hans Ulrich Obrist :

Moi je croyais que l’art était précisément un moyen de développer une plus grande conscience de l’humain, ce qui, pour moi, fait partie de la lutte pour la libération de l’homme, et sans laquelle il serait impossible d’accomplir quoi que ce soit. Par conséquent, je pensais que créer était tout aussi prioritaire que de travailler pour l’évolution de la politique.