…malgré tout.

Jean-Marc Lachaud écrit :
Alors que les idoles barbares de notre contemporanéité dévorante triomphent, nous ne pouvons que souhaiter que les artistes se livrent, sans cesse et sans répit, au jeu incertain parce que sans règles, de la déconstruction et de la reconstruction, que leurs œuvres, éclats utopiques et concrets, réveillent en nous la force de résister et d’espérer… malgré tout.

blog histoire

On s’est dit que dans le cadre de cette recherche sur les veillées passées, on pourrait retrouver des images des veillées passées et les ré-éditer dans le blog.
On s’est dit qu’on pouvait jouer sur des sauts dans le temps. Des rappels et des petits bouts de nostalgie.
Le blog, c’est un bout de l’histoire des veillées, mais un bout seulement. On a commencé à Wingles, en 2007. Dans sa troisième année, c’est pas mal pour un blog, mais à l’échelle des veillées, ça ne fait même pas la moitié.
C’est Sébastien, un stagiaire, qui avait eu l’idée de faire un blog. Au début, c’était sur skyblog. Et puis après, Olivier s’est occupé de peaufiner la chose. Petit à petit, le blog est devenu de plus en plus fourni et de plus en plus complémentaire et autonome. Il est un journal, et aussi une base pour les textes du spectacle. Des spectacles. Des veillées, des instantanés, des portraits.
Le blog aussi, présente l’avantage d’être autonome. Lu par des gens loin des quartiers où on fait nos veillées, des fidèles qui suivent pas à pas notre travail. On sait qu’en faisant les veillées, on passe un peu à côté du public habituel. Alors le blog, ça donne une place à ces regards là, ça donne à voir et à partager. Par exemple avec Dominique, à Bruxelles, qui suit assidûment. Ou les filles du Fanal, qui nous envoient souvent des petits coucous. Ça aussi, dans le blog, c’est précieux, les commentaire. Une autre forme de retour. On les savoure à chaque fois. On les partage. On se les lit, on se les dit.

on scinde / dès le départ se placer

On scinde de plus en plus, alors c’est de plus en plus dur de garder le fil de cette pensée. On éclate ce fil, de plus en plus. Parle dans un champ qui n’est pas tout à fait le tien. On peut se positionner comme des porte paroles. Comment on traite ça. Assumer ça. A quatre voix. Il y a le chœur qui fonctionne. Est-ce que ça vaut le coup de ré-écrire tout ça. Si on devait garder le chœur. Se retrouver ailleurs. Marcher. L’image est belle. Le tableau, le totem. Trouver d’autres positions du chœur. On peut tout faire, on peut demander à Charlotte, là haut, sur le mât, de dire un texte de Tony Negri. On peut tout faire, mais c’est un choix qu’il faut faire. Il faut peut-être donner plus de places aux monographies. Réécrire.
Si tes yeux sont encore plus vers le bas. Peut-être que tes yeux ailleurs, ça changerait la donne. C’est comme pour les déplacements. Dès le départ se placer.

comment articuler

Comment articuler des biographies et un discours plus politique, plus théorique. Les paroles des autres. Les mouvements sur le plateau. Comment ça fonctionne, un dialogue. Pas sûr d’avoir envie de faire du théâtre, c’est ça le problème. On est à trois, on est dans le même rapport que toi, on ne sait pas à qui on parle. C’est pas de la parole immédiate, c’est de la parole par cœur. Qui c’est ces gens qui ont appris ces choses, c’est pas naturel. Un rapport qu’on joue comme quelque chose de naturel, alors que. Comme la barre russe de base 11/19, être au boulot. Les corps au boulot. Répondre avec des citations ou alors jouer encore plus. Ça laisse pas de prise. Ne pas jouer quelque chose qui ne peut pas être joué. Ne pas chercher ça. Soit tu rentres dans une discussion, soit non.
C’est un endroit de corpus. Un endroit où on range plein de choses, des anecdotes, des théories, des histoire. On range tout ça tout en vrac. C’est un choix, et tout ce qui est choisi, c’est pas le foutoir. C’est plus cette étape là.

aujourd'hui, vous êtes un artiste

A la question Quel est le rôle de l’artiste aujourd’hui, Olivier Bardin, artiste plasticien, répond :
Aujourd’hui, vous êtes un artiste. Vous avez un rôle. Vous êtes sur une scène que vous ne connaissez pas. Vous jouez votre rôle. Aujourd’hui, vous êtes un artiste. Vous n’avez pas de rôle. Vous êtes sur une scène que vous ne connaissez pas. Vous repérez les limites de la scène afin de jouer un rôle. Vous venez là, sur cette scène, et vous vous perdez. Vous essayez de construire un rôle adapté aux limites de cette scène que vous découvrez. Vous construisez un rôle, coût que coûte, parce que sans rôle, vous apparaissez nu. Vous vous accrochez à votre volonté de construire une position nouvelle. Vous vous y dirigez tant bien que mal. Vous n’appartenez plus au rôle que vous jouiez peut-être. Vous n’acceptez pas d’y être simplement réduit, d’être caché derrière. Vous testez votre capacité à en occuper plusieurs. Vous montrez que c’est possible. Vous montrez que vous êtes entre deux rôles, que vous n’en jouez pas et que de ne pas jouer le rôle, c’est ne pas tricher. Vous montrez qu’occuper ce lieu entre deux rôles est dangereux, qu’il peut vous faire basculer d’une position à l’autre et comment, malgré tout, vous vous maintenez en vie.