9ème journée de création

Day 9. This past few weeks have been a series of ups and downs. Last week we worked more with integrating into the Cirqu’ Conflex classes. We participated in classes as well as helped teach sort of, and went to the after school programs of the kids who attended the cirqu’ conflex classes. We interviewed them and their teachers. It was interesting to here about Anderlecht and the many different cultures we have in Brussels. The greatnesses and difficulties that come with teaching a lot of children from many different backgrounds. (Brussels, after Dubai is the second most culturally diverse city in the world.)
This week we’ve been doing more things dans la Rue. Some stuff works ok, some stuff doesn’t. We participated in a acro dance class at cirqu’ Conflex and then took the stuff we did and tried it at the Gare du midi station. To be honest I think a lot of people at the station don’t care. The problem with this place is that most people aren’t from or aren’t living in Brussels they are either just passing by or visiting.
Throughout it all we all ask the question, why are we doing this?? But I’m thinking that like life we won’t know why until later. Maybe this part of creation has nothing to do with what we will show in the end, maybe the whole point of this was to change the lives of just one of these kids. Maybe it’s not that dramatic. Maybe it’s that no one actually knows what to do with us and so we are all figuring it out, and together we will understand why after it’s all over. 

Ces deux dernières semaines ont été une série de  « up and down ». La semaine dernière nous avons plus travaillé en intégration dans les cours de Cirqu’ Conflex. On a participé aux cours un peu comme des assistants et on nous sommes allés aux cours d’aide aux devoirs des enfants qui viennent à Cirqu’ Conflex faire du cirque. On a interviewé les enfants et les animateurs. C’était intéressant de les entendre parler d’Anderlecht et de toutes les cultures qu’il y a à Bruxelles. Les grandeurs et les difficultés qui existent quand on enseigne à des enfants d’origines très diverses. (Bruxelles après Dubai est la ville la plus diverse culturellement dans le monde.)
Cette semaine nous avons fait plus de choses dans la rue. Certains trucs ont marché d’autres non. On a participé a un cours d’accro danse à Cirqu’ conflex et après on présenté des impros a la gare du Midi. Pour être honnête beaucoup de gens à la gare ne faisaient pas attention. Le problème de cet endroit c’est que beaucoup de gens ne sont pas ou ne vivent pas à Bruxelles, ils ne sont que de passage.
Nous nous sommes tous posé la question : pourquoi faire ça ?? Mais, j’ai pensé que c’était comme dans la vie, on le découvrira plus tard. Peut-être que cette part de la création n’a rien à voir avec ce que l’on va montrer à la fin. Peut être que la chose la plus importante est de changer la vie de ces enfants, même si ça ne marche que pour un seul d’entre eux. Peut être que ce n’est pas dramatique. Peut être qu’actuellement personne ne sait ce que l’on va faire avec nous et qu’on s’imagine des choses et qu’ensemble on comprendra pourquoi on a fait tout ça, c’est tout.
Kalani

en sortant de nous-mêmes

En fin de journée, ce jeudi, Fabio a lu deux phrases.
La première en français :
« Nous ne pouvons devenir nous-mêmes qu’en sortant de nous-mêmes, en rencontrant les autres qui ont en eux la force de ce même besoin, de ce même désir, de cette même demande.  »  Charles Pépin
La deuxième en italien :
« Camminavamo senza cercarci, eppure sapendo che camminavamo per incontrarci.  » (Julio Cortázar), qu’on pourrait traduire ainsi : « On marchait sans se chercher, cependant en sachant qu’on marchait pour se rencontrer. »

Impressions d’une demi-heure

J’ai envie d’aller dehors et faire la connaissance avec les gens du quartier. Comment puis-je commencer une conversation ?Pendant la demi-heure où j’ai invité les gens au spectacle et où je leur ai posé des questions , je me suis retrouvée chaque fois dans une  situation différente.
Une mère qui pouvait parler presque uniquement dans sa propre langue et qui attendait sa fille qui était très contente d’apprendre la jonglerie avec les enfants de Cirqu’Conflex. Je ne pouvais pas beaucoup parler avec elle, je lui ai demandé donc son nom et lui ai dit le mien. On a échangé nos noms et un sourire.
Les quatre mecs d’environ 30 ans qui semblaient plus intéressés par moi que par le spectacle dont je leur ai parlé. J’ai interrompu donc la conversation le plus vite possible.
La femme avec le foulard qui était très distante et un peu tendue, qui m’écoutait quand même poliment. Est-ce qu’elle était intéressée par le spectacle ?
Un petit garçon, d’environ 2 ou 3 ans, avec la peau noire, à la main de sa mère, que j’ai bousculé accidentellement. Je me suis excusée, très soucieuse. Tous les deux se sont retournés, et lui il a cligné de l’œil et en souriant, et me montrait : c’est pas grave jolie fille. Charmant !
Et puis les deux sœurs qui semblaient très perdues. Elles posaient des questions tout le temps, moitié en rigolant, moitié avec la nécessité de quelque chose que je pouvais pas découvrir, le temps était trop court. Elles étaient de Syrie. Maintenant elles sont ici parce que „à Syrie boouum“, qu’est-ce qu’elles ont vécu ?

J’ai rencontrée des gens très ouverts. Un peu en recherche peut-être. De quoi ? De découvrir d’autre chose à côté de leur vie quotidienne ? Qu’est-ce que c’est leur vie quotidienne ?
Je sens que je me fais des images de gens très vite. Que je les mets dans des cases. Que je me mets au dessus d’eux. Dans la rôle de devoir « aider ».
Est-ce que j’ai des préjugés ? Et si oui, d’où ils viennent, ces préjugés ?
Ou est-ce que ce sont les gens eux-mêmes qui se mettent dans des cases, ou plutôt, qui attendent qu’on les mette dans des cases ?
Ou peut-être que je sens rien d’autre que la différence de la culture. Je ne sais pas encore, je veux parler et faire connaissance avec toutes ces différences !
Leoni 12.12.18

Kalani – Comment je suis arrivée au cirque ?

I started circus when I was six years old. I joined a youth circus in Hawaii called the HICCUP Circus (HICCUP is an acronym for Hawaii Island Community Circus Unity Project). I attended classes almost everyday after school. Some of the stuff we did was areal tissu, trapeze, juggling, group acrobatics, unicycling, stilts, mini trampo and much more. After a few years we had a “performance group” that would go around the islands and do performances as well as teach the local kids in the ‘Boys and Girls Clubs’* Eventually at around 12 years old the HICCUP Circus stopped doing the performance group and in order to stay in the arts I started dancing. 
Throughout high school I worked private lessons with a woman named Annetta Lucero (who didn’t actually do circus but was a 6 time world champion biton twirler)  and  she modified her past experience to train me in areal and floor work. 
However the circus community in Hawaii was very limited so I stuck to dance mostly to stay in the arts. I ended up on the scholarship program of Center Stage dance studio in Hilo Hawaii and took dance classes everyday. Once I gradtuated high school I moved to San Francisco in the hopes to find more circus. I trained and worked in Circus Center SF teaching flying trapeze and training handstands, acro, trapeze, and flying trapeze and Chinese pole. 
After a year of training is San Francisco I auditioned and did one year of NECCA in Vermont. That is where I chose to study pole as my speciality. I spent a another year afterwards training pole and preparing to audition for ESAC. 
What I want from this is to be able to travel and perform with people that I create strong friendships with, make and save money and travel around the world doing what we love. 

J’ai commencé le cirque quand j’avais 6 ans. J’ai rejoint un jeune cirque à Hawaii quo s’appelait « The HICCUP Circus » (HICCUP est l’acronyme de Hawaii Island Community Circus Unity Project). J’étais aux cours de cirque presque tous les jours après l’école. Nous faisons du tissu aérien, du trapèze, du jonglage, des acrobaties en groupes, du mono-cycle, des échasses,  du mini-trampoline et beaucoup d’autres choses.. Après quelques années,  nous avons fait une “performance en groupe” qui voyageait dans les îles et donnait des spectacles et enseignait aux enfants de la région dans les ‘Boys and Girls Clubs’. (‘Boys & Girls Clubs of America’ est une organisation nationale, avec des relais locaux, qui offre des programmes pariscolaires aux jeunes.)
Quand j’ai eu 12 ans, le HICCUP Circus a arrêté de faire des spectacles. Alors, pour rester dans les arts, j’ai commencé à danser.
Pendant mes études secondaires, j’ai suivi des cours privés avec une femme du nom d’Annetta Lucero (qui ne venait pas spécialement du cirque, mais qui avait été championne du monde de twirling bâton six fois). Elle changé de voie pour m’entrainer au travail au sol.
Mais la communauté du cirque à Hawaï était très limitée, je me suis donc mise à danser surtout pour rester dans les arts. J’ai suivi la scolarité du studio de danse ‘Center Stage’ à Hilo Hawaii et j’avais des cours de danse tous les jours. Une fois diplômée, j’ai déménagé à San Francisco dans l’espoir de trouver plus de cirque. Je me suis entraîné et j’ai travaillé au ‘Circus Center SF’, où j’enseignais le trapèze volant et je m’entraînais aux équilibres, à l’acro, au trapèze,  au trapèze volant et au mât chinois.
Après un an d’entrainement à San Francisco, j’ai auditionné et j’ai fait un an au NECCA à Vermont. C’est là que j’ai choisi d’étudier le mât comme spécialité. J’ai passé une autre année à m’entraîner au mât chinois et je me suis préparée à l’audition pour rentrer l’ESAC.
Ce que j’aimerais, c’est pouvoir voyager et faire des spectacles avec des gens avec qui j’aurais des amitiés fortes, gagner et économiser de l’argent, voyager autour du monde en faisant ce que nous aimons.

images, quartier, création

Le quartier de Cureghem est un « couscous » de réalités comme on l’a entendu dans les interviews qu’on a faites. Tout le monde vie ensemble avec des difficultés et des problèmes personnels et de cohésions, mais ils cherchent à trouver un équilibre, seuls ou avec des associations qui les aident dans ce processus, pour mieux vivre ensemble et trouver une raison d’être ici, et trouver leur place dans la société.
Le parcours dans la création depuis 2 semaines et jusqu’ici, est dur et parfois avec beaucoup de questions, de pourquoi, mais ça commence à devenir plus concret avec les impros physiques, théâtrales avec Guy, avec séances de danse et les séquences en petits groupes. J’ai hâte de voir la semaine prochaine, le travail avec les agrès, j’espère que pourrais répondre à des questions et le rendre plus clair !
La sortie dans la gare du Midi avec les acro-danseurs, c’était intéressant parce que on était plutôt libre de faire ce qu’on voulait. J’ai trouvé qu’on s’était bien amusé. Mais quand on commençait à s’ouvrir un peu, c’était déjà terminé. Mais je pense qu’il y a eu des belles images.
Quand on a fait la visite aux abattoirs, je suis resté étonné de la grandeur de ce bâtiment et je pense que ça donne une image très particulière du quartier.
Fabio

Artistes et société

Au début de cette première partie de la création, je n’avais pas une idée claire de ce qu’étaient les objectifs pour ces deux semaines. Mais maintenant qu’on a presque fini cette partie, je suis arrivé à comprendre qu’en fait c’était une rencontre entre nous et le quartier.
Par rapport à ça, je crois que on est arrivé à mieux comprendre c’est quoi le lien de l’ESAC (nous) et le quartier que nous entoure. Moi, personnellement je pense que grâce à ces 10 jours, j’ai commencé à penser plus à mon rôle, comme artiste du cirque, par rapport au quartier. L’expérience m’a fait remarquer qu’il ne faut pas que nous nous considérions à part, séparés de l’endroit dans lequel nous faisons notre “art”, parce que parfois je crois que nous, comme artistes du cirque, pensons que nous sommes dans certaine une façon “supérieurs” à la société dans laquelle nous vivons. Du coup, je suis reconnaissant, pour ces deux semaines que j’ai passées, pour me rappeler qu’on fait partie du quartier, et qu’on n’est pas en dehors.
Plus globalement, ça m’a fait pensé au rôle des artistes dans la société. Est-ce que les artistes servent la société ou est-ce que c’est la société qui donne la structure dans laquelle les artistes peuvent exister ?
Patrick

Création

Pendant les premiers jours, je me posais la question très souvent de pourquoi on fait le travail qu’on fait. Et, au milieu de la création, j’ai pensé que j’avais compris, mais en fait, maintenant je suis perdu à nouveau.
Nous avons parlé avec beaucoup d’enfants et pendant ces conversations, j’ai trouvé « des résultats » que j’attendais. Il y avait des moments que je trouvais mignon avec les enfants. Une fille que j’avais rencontrée et qui ensuite n’était pas très contente que je m’assois pas à côté d’elle. Et il y avait un garçon qui avait dit qu’il était timide, mais à la fin il a parlé beaucoup.
Paul