à Mardyck

Mardi 12 juin , rendez-vous à la maison de village de Mardyck. Nous avons tant entendu parler de ce village, du village au cœur des usines ou les usines entourent le village.

Il nous fallait trouver le chemin départemental n°1, on est arrivé par la route bordée d’éoliennes, à l’arrêt, au bout de la route un ciel bas chargé de nuages gris, épais, nuages de fumée, le feu de la torchère, des enfilades de cheminées, comme dans un film de science fiction, une vue dantesque. On pense à l’enfer de Dante, comédie divine. Fascinant beau et terrible à la fois, géants de l’enfer.

On a fait le tour du village, « vite fait le tour » comme on dit, croisant de belles maisons des années 80, des jardins fleuris, mais pas de gens, pas de passants, juste nous et l’équipe de la maison du village, chaleureusement accueillis autour du café traditionnel. Un rituel partout où nous passons, quelque soit l’heure. La maison de village installée dans l’ancienne et unique école du village, fermée faute d’enfants.

Tout ça est un peu irréel et pourtant 350 habitants, une cinquantaine d’enfants. Personne ne sait pour combien de temps ils pourront vivre encore dans ce village.  Ce n’était pas le sujet, nous en saurons plus en décembre 2012 où nous passerons une semaine au cœur du village.

Méridien

11 juin – un lundi – « si la maison de quartier était un film ou une série télévisée ce serait ? Les parapluies de Cherbourg » suivi d’un fou rire. Nous sommes arrivés sous une pluie battante à la maison de quartier du Méridien. Nous avons retrouvé plein de gens que nous avions rencontrés en octobre 2011. Sandrine ravie de nous retrouver, elle est maintenant vice-présidente, Sandrine a été notre guide, courant avec nous du premier étage atelier couture au sous-sol pour l’atelier artisanat en passant par le cours informatique. Sandrine posait elle-même les questions stimulant les uns et les autres, entre deux nous parlions de la veillée, de son parcours depuis un an, une vitalité incroyable, un engagement total. La maison de quartier, sa famille, sa deuxième maison. Nous entendrons encore et encore ces mots : convivialité, partage, famille, maison, amitié, les autres, être avec les autres, parler de tout et de rien, ne pas être seul, l’entraide, apprendre, découvrir, inter génération, projets, invention, loisirs, ateliers, sortir …mais les deux mots qui reviennent : convivialité et partage.

Alors si la maison de quartier disparaissait, il n’y aurait plus rien ? comme le début de la chanson de Ferré, il n’y a plus rien ? Impossible !…

« Écoute, écoute… Dans le silence de la mer, il y a comme un balancement maudit qui vous met le coeur à l’heure, avec le sable qui se remonte un peu … »

la basse ville

A la maison de quartier de la Basse ville on est accueilli par Benoit le directeur qui a organisé une réunion avec les habitants .Ils sont une vingtaine de tous les ages tous très investis dans la maison de quartier.Les maisons de quartier se suivent mais ne se ressemblent pas .Ici c’est une architecture des années 70 ,au deuxième étage une halte garderie et au premier un espace jeune avec canapé ,baby foot et un superbe graf .Les habitants organisent des voyages régulièrement et ont un jardin collectif où ils cultivent leurs légumes ensemble et après avec leurs légumes ils font des repas ensemble .Faire les choses ensemble! Dans la cuisine on rencontre deux jeunes fille qui font leur service civique à Uni-cité .Elles trouvent que le monde ne va pas comme elles veulent et que la chose qui leur est apparue la plus sensée à faire c’est d’agir sur leur environnement immédiat .Elles préparent des cookies pour une réunion le lendemain .On les goute .Délicieux!A l’atelier couture ,on a discuté avec d’anciennes bénévoles qui ont levé le pied parce qu’il faut bien dire que s’engager dans le bénévolat c’est y consacrer beaucoup de temps et d’ énergie .Ici on prépare déjà l’année prochaine ,pour Dunkerque 2013 ils vont monter une scène dans leur jardin et il y aura une manifestation par week end.

Mots d'enfants, quartier du jeu de Mail

le quartier est en pleine rénovation, 209 appartements démolis autant de reconstruits sur le quartier ou dans l’agglomération dunkerquoise. Jessica plasticienne a proposé aux enfants du quartier d’écrire sur un grand mur en tôle des  phrases sur le quartier, la démolition, la vie du quartier:

« c’est difficile de voir mon immeuble se casser »

« les légumes c’est pas bon »

« j’aurais voulu être un super héros »

« l’essentiel c’est le bien-être des gens »

« l’important dans la vie c’est maman papi et mami »

« ils ont détruit ma maison et ça fait pleurer »

« je n’aime pas que les gens se disputent »

« j’aime le jeu de mail parce que c’est un grand quartier »

« déménager c’est recommencer une nouvelle vie »

« je rêve de vacances à Paris »

« l’important c’est la terre car c’est grâce à elle qu’on peut vivre »

« c’est difficile qu’ils détruisent notre bloc parce qu’on y a habité longtemps »

« l’urgent c’est la santé et les enfants en  Afrique »

« je veux du bonheur pour ma famille »

La maison de quartier du Jeu de Mail a posé ses meubles dans un très bel « algéco » en septembre 2011, en attentant  d’emménager dans la maison des services publics.

Un groupe de femmes assises en rond autour d’un café croissant nous attendent. Portraits chinois, courts entretiens en solo, stop motion, photo geste, s’enchaînent avec sourire et fou rire. Quel bel accueil, quelle vitalité!

Camille danse l’adage dans le coin cuisine, silence total, nous n’entendons que le bruit des pelleteuses à l’extérieur.