C’est la fête ! C’est la fête !

En cette fin de semaine aura lieu à Lille la grande braderie qui réunit tous les ans plus d’un million de personnes. Elle s’accompagne d’un semi-marathon organisé le samedi matin et qui marque le début de la fête. La braderie prend fin le dimanche midi, a cours le samedi, toute la nuit du samedi au dimanche et le dimanche matin. Elle est le signal de la rentrée et de la fin des vacances. Elle représente aussi un moment de fête exceptionnelle, un rendez vous des amoureux de la brocante, de le déambulation, de la musique forte et des verres en terrasse, de la bière et de l’alcool fort et bien sûr des moules frites. C’est un passage obligé pour qui aime faire la fête et c’est l’occasion de voir plein de gens qu’on n’a pas vus depuis longtemps, par exemple depuis la braderie de l’année passée. C’est l’occasion de faire des affaires et de s’acheter des vieilles fringues, des babioles ou une table. Ou des chaises. Des sous-verres. Un vieux lampadaire. Des livres d’école du début du 20éme siècle, un sac à dos, des vieux crayons de couleur, des cartes postales. Un maillot de foot du Losc. Pour les professionnels, il s’agit d’une vaste foire et en général les grosses affaires se négocient dès le vendredi soir. La Braderie de Lille est un évènement inévitable comme le carnaval Dunkerque pour qui voudrait connaître la région. C’est aussi couru que Paris Roubaix et bien plus que les quatre jours de Dunkerque.

l’insurrection qui vient

C’est reparti. Les gens rentrent et rejoignent la Base. Le travail reprend si jamais il ne s’est arrêté. Qui détermine ce qui est du travail et ce qui n’en est pas ? Ceux qui ont le pouvoir et donc le pouvoir de l’argent ! Si ça ne va pas, rien ne changera tant qu’on ne remettra pas en question les valeurs. La lutte des classes, c’est aussi la lutte des valeurs. Après la révolution de 1789, les bourgeois ont pris le pouvoir au bénéfice de leurs privilèges, en établissant une certaine idée du travail et de sa valorisation par l’argent. C’est un bouleversement profond, politique et philosophique qui permettra d’envisager une vraie justice et la possibilité de l’égalité et de vivre fraternellement. La toute puissance de l’argent et la perception actuelle du travail  déterminent l’aliénation d’une majorité de gens afin d’enrichir une infime minorité d’oligarques. Nietzsche affirmait que l’homme libre disposerait librement des trois quarts de son temps. Relisons les textes du collectif Adret, travailler deux heures par jour.

Seb et Blanca à Bagneux

Tout s’est bien passé à Bagneux. Dans l’après midi est venue une petite centaine d’enfants et d’adultes. Nous avons présenté un travail en cours, quelques scènes commentées. On a raconté les quelques derniers jours  de répétition. En français, en espagnol, en anglais. On a parlé du Mexique et des Etats-Unis, on a parlé du monde. On a parlé de la vie au jour le jour le long de la frontière entre le Mexique et les Etats Unis. Et de la recrudescence des nationalismes en Amérique comme en Europe. Seb et Blanca ont tous deux travaillé avec les réfugiés et les migrants, à Chicago ou dans différents endroits du Mexique. On a expliqué notre façon de réfléchir physiquement sur le sujet. Comment trouver la transmission de la parole au mouvement ? L’une et l’autre, l’une sans l’autre ? Un moment intense et passionné. Puis les spectateurs ont fait part de leur ressenti. Un bel échange, en répétition tout comme en représentation. Le spectacle s’est terminé par la confection d’un cactus custemisé de plus de deux mètres de haut ; avec la cape de Zoro, du maïs grillé, la Cucaracha, un blouson des Hell’s Angels, une trompette, des Mariachis, un casque de l’équipe de football américain de Chicago…

Gare du Nord à 18H50

Deuxième jour avec Seb et Blanca au PPCM (plus petit cirque du monde) de Bagneux (RER B descendre à la station Bagneux et c’est tout droit en descendant la colline par les ruelles. Faut compter trente minutes à pied). On a beaucoup improvisé aujourd’hui, en espagnol, en français et en américain. Blanca est chez l’ostéopathe à l’heure qu’il est. Elle a du mal à marcher à cause d’une douleur dans le pied gauche. Demain, en fin d’après-midi, avant qu’on ne reprenne le train pour Arras, on fera une petite présentation de fin de résidence. A 16h. On écrira le déroulé du spectacle demain matin en fonction de l’état de santé de Blanca.

Bagneux

Bagneux, premier jour de travail avec Seb et Blanca. Il et elle ont trouvé une façon très chorégraphiée et particulière de parler des frontières. On a vu les premières vingt minutes. C’est drôlement réussi. Blanca et Seb ont beaucoup travaillé pour aboutir à vingt minutes de spectacles toute en finesse. C’est très poétique et en distance par rapport à la réalité brutale et la détresse des personnes à qui on interdit de franchir les frontières. On a l’impression qu’il nous compte une histoire faite d’éléments mythologiques qui puiseraient dans  Homère et la culture fantasmagorique mexicaine.

Seb et Blanca travaillent au plus petit cirque du monde qui est un magnifique cirque en dur conçu par l’architecte Patrick Bouchin (comme à St Denis et au Channel, à Calais (en plus grand).

Hurt Johnny Cash

I hurt myself today To see if I still feel I focus on the pain The only thing that’s real The needle tears a hole The old familiar sting Try to kill it all away But I remember everything What have I become My sweetest friend Everyone I know goes away In the end And you could have it all My empire of dirt I will let you down I will make you hurt I wear this crown of thorns Upon my liar’s chair Full of broken thoughts I cannot repair Beneath the stains of time The feelings disappear You are someone else I am still right here What have I become My sweetest friend Everyone I know goes away In the end And you could have it all My empire of dirt I will let you down I will make you hurt If I could start again A million miles away I would keep myself I would find a way

17h17 Arras- Paris NoRD

Demain, on prend le train pour Paris pour retrouver Seb et Blanca à Bagneux qui crée un duo de main à main, qu’il et elle ont appelé Borderless. En référence à No Border qu’on répétera en octobre, sur le texte de Nadège Prugnard. On va donc loger à Bagneux pour quelques soirs, à l’hôtel en face de la station du RER B. Et découvrir Bagneux où l’on n’a jamais mis les pieds. On va travailler sous le plus petit chapiteau du monde (PPCM). On se réjouit de renouer avec le travail de plateau et de se creuser les neurones avec Seb et Blanca, qui ont plein d’idées à expérimenter physiquement.