La Traviata

Les Hvdz sont à Chalmazel. On est arrivé hier. Tous au gîte à côté de l’église. Isabelle et Didier sont partis en interview très tôt dans la matinée. Dès leur retour, on a embarqué dans un minibus pour faire le tour de la commune, aimablement guidés par l’association des familles rurales. La commune est très étendue et regroupe un nombre considérable de hameaux.

La Roche, La Vialle… M. Roche habite à la Roche et fait du lait. Tous les hameaux ont un nom particulier souvent en raison des familles qui y habitent

A La Vialle, beaucoup de résidences secondaires ont été construites. La commune a un charme fou et des gens d’un peu partout de la région et d’ailleurs viennent construire à Chalmazel pour y vivre une partie de l’année.

Beaucoup de projets ont été pensés pour transformer le bourg et ses environs. Plusieurs plans d’eau devaient être aménagés, des espaces de jeux devaient être installés dans les arbres, près des pistes de ski. Tout est resté dans les cartons et les rêves. Des tyroliennes ont commencé à fonctionner mais elles ont été vandalisées.

Dans le hameau du Supt, il y avait une école où Thérèse a passé de belles années. Thérèse est une de nos deux guides, en cette fin de matinée. Elle fait partie tout comme sa nièce, qui conduit le mini bus, de l’association des familles rurales. L’asso a organisé récemment un atelier de photos au pont du Lachais. Les gens avaient apporté des costumes et des accessoires et créé des images insolites. .

Des randonnées ont lieu toute l’année à Chalmazel dont la marche des bons pieds (1000 marcheurs). Un trail (longue course à pied à travers la montagne) a lieu tous les premiers dimanches du mois de juillet. On s’est dit qu’au pont de Lachais, on pourrait construire une petite guinguette, toute simple où on viendrait danser la valse, le rock and roll et le tango tous les après midis. Ludique, artistique, sportif.

On est passé bien sûr par la piste des granges, grande et célèbre station de ski de Chalmazel. L’ouverture des lieux a eu lieu en 1964, à une époque où il y avait beaucoup de neige en hiver. Il paraît que cette année, malgré l’été caniculaire, l’hiver sera rude. On n’aura pas besoin des canons à eau. L’eau devient rare et si précieuse.

Un village de vacances avec plus de 300 lits tombe en ruine. On dit que tout cela n’est plus dans l’air du temps. Les familles ont des conceptions différentes de leur vacances, il faut qu’on prenne en charge les enfants pendant que les parents font des activités. C’est comme ça que le camping trois étoiles a disparu et sert aujourd’hui d’entrepôt à la station de ski.

On a fini notre road trip par le rocher de l’Olme. Tout ce qui est beau se mérite. Un chemin très pentu et caillouteux et bourré d’ornières nous a conduits tout en haut de la montagne jusqu’à la vierge de l’Olme. Ça valait rudement le coup. Merci à Thérèse et à sa nièce. C’était sublime.

Le jour des ‘Reine’ (le 7 septembre).

On n’est pas bien là ? Tout juste arrivés hier, on repart demain…
Mais on revient dès la fin du mois pour réaliser Le Portrait de Chalmazel-Jeansagière. En deux jours, on n’a pas chômé. On a rencontré beaucoup de monde. On est ravi de participer à ce vaste projet de réflexion avec les habitants du village sur la transformation possible du centre-bourg. L’idée au principe du projet est de faire en sorte que le centre-bourg et ses alentours connaissent un regain d’activités qui donnent envie aux jeunes d’ici et d’ailleurs, ainsi qu’aux gens de passage, de passer du temps au village et inciter les commerces à s’établir dans ce magnifique bourg.
Hier soir a eu lieu une réunion, imaginée comme un forum où chacun a pu prendre la parole et dire quelques mots sur la vie à Chalmazel-Jeansagière. Nous étions nombreux et l’ambiance était chaleureuse, comme une Veillée-Portrait qui déjà a trouvé son rythme de croisière. Il faut dire qu’Isabelle est constamment au travail. Guy claudique, il a un orteil dans le pâté.
De la réunion, on peut retenir mille choses, beaucoup de possibilités de rencontres et de construction. « La richesse du village, c’est ce qu’il y a dans la tête des gens » nous a dit un participant à cette discussion collective. C’est ça, c’est tout à fait ça !
On est ravi d’être associé au cœur de ce projet aux architectes, paysagistes, développeurs, photographes, médiateurs et urbanistes des collectifs Virage, ETNO, Fabriques, Pourquoi pas !? et NSandt.
Aujourd’hui est un jour de fête, celle du Patronage (qui renaît de ses cendres). Ce soir, il y a bal à la salle des fêtes. Demain des chars fleuris vont descendre la montagne. Le soir et la fraîcheur du soir tombent sur Chalmazel-Jeansagière. Isabelle continue à prendre des rendez vous pour le Portrait. Cet après-midi on a réalisé que le film-spectacle qu’on va faire avec et pour les habitants, est un poisson volant, une manière de sortir de chez soi, de prendre de la hauteur pour mieux se rendre compte de là où on vit. Et imaginer des conversions.

Chalmazel-Jeansagnière, veillée d’automne.

Nous arrivons dans le bourg de la station de sport d’hiver, en plein été, sous un très beau soleil et tout est vert. Pour la veillée, c’est à l’automne qu’on reviendra. On nous explique justement que Chalmazel-Jeansagnière est très marquée par la saisonnalité. Les temps forts pour le bourg ? Le printemps, l’été forcément, et, bien sûr, le mois de février pour le ski. L’automne, c’est la saison creuse, « mais, cette saison creuse, il faut la vivre aussi ». Et c’est justement dans cette belle saison creuse (on imagine déjà les couleurs de l’automne sur ces montages), que nous y serons pour rencontrer les gens qui vivent là.
Nous arrivons dans le bourg à 9h et nous sommes nombreux parce qu’en réalité on n’est pas là seulement pour préparer la veillée. À Chalmazel-Jeansagnière, la veillée fera partie d’un grand programme et l’affaire est de taille : « l’étude du centre-bourg » qui précédera des grandes transformations pour la commune. Ce 2 juillet, dans la grande salle de réunion, le maire, des élus et des collègues municipaux, accueillent des urbanistes, des architectes-vidéastes, des architectes-constructeurs, des architectes-enquêteurs (Virage), des gens du parc naturel régional Livradois-Forez, des accompagnateurs de pratiques artistiques (Superstrat), des coordinateurs d’actions culturelles (Loire-Forez) et aussi donc, des veilleurs (HVDZ). Chacun raconte comment il travaille. On imagine la suite. On cherche un langage commun. Assez vite, une date s’impose, le week-end du 6-7 septembre, pendant la fête patronale, pour proposer une réunion publique aux habitants et préparer avec eux nos résidences, les rencontres, les interviews.
Puis, c’est la visite guidée du bourg, l’occasion d’entendre des débuts d’histoires : la rivière qu’on va faire ressortir de terre, les restaurateurs qui déménageraient pour venir près de l’eau, les gens qui habitaient le château avant et ceux qui y habitent aujourd’hui, les gîtes, les écoliers des deux classes de l’élémentaire qui vont dans l’ancien collège puisque c’est leur centre de loisirs et leur cantine, le marché du mercredi, des grumiers qui doivent passer dans des petites rues, les maisons à vendre et celles qui sont à nouveau habitées, la maison où la cheminée fume (même si on est en plein été) puisque que c’est l’heure du repas et que le monsieur qui habite là a une cuisinière au bois.
À très bientôt. D’abord vendredi 6 septembre pour la réunion publique, puis pendant la résidence de la compagnie HVDZ (à partir du 26 septembre) et le vendredi 4 octobre pour les présentations du film-spectacle, dans la grande salle, tout en bas du bourg.

Pendant ce temps là, à Avignon

 

Depuis lundi 24 juin jusqu’à vendredi 5 juillet, Guy Alloucherie et Nadège Prugnard dirige un stage à Avignon, En-jeu majeur : L’acteur dans l’espace public proposé par la Fai Ar. Ils accompagnent 7 stagiaires sur plusieurs procédés pour se former aux techniques du jeu d’acteur dans l’espace public, appréhender l’espace comme une matière et un point d’appui pour l’acteur, savoir adapter sa présence aux conditions de jeu et développer des ressources d’improvisation, expérimenter des situations variées d’adresse aux publics… Et apparemment pour l’instant, tout va bien.

 

No Border à Clermont-Ferrand

 

Nous y voilà, la dernière date de la saison pour No Border.
Après Loos-en-Gohelle, Evry, Auch, Boulazac, Armentières et Dunkerque, on se donne rendez-vous à Clermont-Ferrand.

L’équipe technique y est depuis hier soir, pendant que le reste de l’équipe s’apprête à prendre le train – voir est déjà dans le train. On se dépêche depuis presque tous les coins de la France et on a hâte de voir l’immense salle de la Comédie de Clermont.

Au choix, vous pouvez venir nous voir soit demain, le mercredi 22 mai 2019 à 20h30, soit après-demain, le jeudi 23 mai 2019 à 20h30. Pour les réservations, vous pouvez cliquer par ici pour accéder à la billetterie.  (Mercredi, c’est complet sur le site, mais vous pouvez toujours essayer directement au théâtre !)

À très vite?

 

 

 

 

 

 

Le Close to Me des Close To Me

Close to me, le premier spectacle, c’était à Compiègne, à l’Espace Jean Legendre, le 22 février.
Close to me, le deuxième spectacle, c’était à Loos-en-Gohelle, à Culture Commune, le 12 avril.
Close to me, le troisième spectacle, c’était à Lille, au Grand Bleu, le 19 avril.
Et nous voilà arrivés au 3 mai, pour préparer le « Close to Me » des « Close To Me ».
Les trois groupes sont là pour fabriquer un spectacle qui parle du « vivre ensemble ». Mais surtout ils sont tous à Lille, tous là, pour trois jours entiers. Le groupe de Lille accueille, il joue à la maison. Le groupe de Compiègne et le groupe de Loos-en-Gohelle (ou plus exactement d’Annequin) sont en déplacement, ils arrivent de la gare et dormiront à l’auberge de jeunesse ce soir.
Ce matin, c’est une trentaine ados qui arrivent dans le hall du Grand Bleu avec des valises pour embarquer pour Close To Me. (Il y a de l’émotion dans l’air.) Ils se parlent, un peu timidement pour certains, se présentent (et toi, tu viens de quel groupe ?), ils ne se connaissent pas encore, ils vont ensemble dans les loges pour caser les valises qu’ils récupéreront à la fin de la journée.
Les trois groupes ont chacun leurs particularités : de Compiègne, c’est un groupe de 5 jeunes filles, entre 12 et 17 ans,  certaines se connaissaient avant le démarrage de Close to me, d’autres pas ; de Culture Commune, c’est un groupe de 15 jeunes, des ados qui se connaissent bien, tous entre 13 et 15 ans, qui se voient souvent, depuis longtemps, qui ont l’habitude de faire des choses ensemble, c’est le CAJ d’Annequin, quoi, impec ; de Lille, c’est un groupe de 12 jeunes qui eux ne se connaissaient pas du tout au départ et viennent d’horizons très différents.
Pour chaque groupe, « Close to me », c’est déjà 10 jours de travail et un spectacle qui a été un événement. Les moments d’écriture, les discussions et les débats, les images tournées, les danses, les répétitions, le trac, les joies partagées sur scène, font l’histoire de chaque groupe.
Ce matin, dans la grande salle, le plateau est occupée par « la technique », alors on va tous dans la petite salle. Entre les jeunes Close To Me et les HVDZ, les Culture-Commune, les Compiègne, les Grand-Bleu, il faut embarquer plus de 40 chaises, imprimer plus de 40 textes. Après les présentations (j’ai 12 ans – j’ai 13 ans – j’ai 14 ans – je suis en 1ère – je fais du diabolo – je fais de la danse – j’ai fait de la barque la semaine dernière – les filles sont compliquées) et le point sur la conduite du spectacle, on replie les chaises pour un samouraï façon Théo et puis arrive le moment de la danse collective. (La danse collective, ce sera la dernière séquence du spectacle. ) La danse collective. Et voilà, c’est parti. Transmission, concentration, rires, re-concentration, danser ensemble, sentir le groupe pour essayer d’être tous dans un même mouvement, concentration. Revient en tête une phrase dite il y a quelques semaines : « danser ensemble, c’est aussi parler du vivre ensemble ».
L’après-midi, dans la grande salle, on déroule chaque séquence. (Les trois groupes, on dirait déjà qu’ils commencent à n’en faire qu’un.) On répète le spectacle qui se jouera dimanche 5 mai, à 17h.

Le premier texte « vivre ensemble : concepts et méchancetés »

(…)
– Après, en général on vit ensemble avec des gens qu’on aime bien. Donc on partage les mêmes choses.
– On peut aussi partager le minimum syndical avec les gens.
– C’est quoi votre minimum syndical à chacun.
– Moi, c’est la politesse.
– On cherche le minimum syndical avec les gens qu’on aime pas notamment.
– Etre respecté.
– C’est ce que j’allais dire.
– Être sympathique.
– Respecter la vie privée. L’intimité ? Oui l’intimité.
– Pas juger la différence.
– Ça c’est vrai ça, la différence.
– La tolérance.
– La réciprocité.
– Et le reste du minimum syndical ?
(…)
– Méchanceté… Y a des gens des fois trop méchants dans leur propos, tout ce qu’ils font. Vous avez déjà été méchant avec quelqu’un ?
– Moi j’avais passé une mauvaise journée, j’ai dit à mon frère de dégager parce que j’avais pas envie de le voir alors qu’il avait rien fait.
– J’ai été méchant, je jouais au foot avec des amis, je faisais toujours la passe avec un ami mais lui me faisait jamais la passe alors après le match, à la sortie, je lui ai pété le nez.
(…)