Ça bosse sacrément ces jours-ci à la compagnie HVDZ. Au pays basque (en lien avec Gilbert à Loos en Gohelle). Quatre équipes sont dans la ville à la recherche de pépites d’humanité dont il est impossible de se rassasier. Comme c’est la fin de semaine, il y a des évènements sportifs et culturels partout dans St Palais. On se régale. On a démarré très tôt avec Maïtena Etchebest et l’équipe féminine de pelote basque. On a filmé l’entraînement avec délice et on a écouté Maïtena Etchebest nous raconter l’histoire de la pelote basque féminine. Le rugby de St Palais n’a plus de secret pour nous depuis notre rencontre avec Daniel Garicoits, président du club. Isabelle a filmé les joueurs pendant plusieurs heures comme Gordon Douglas a filmé Zinedine Zidane tout au long d’un match avec sept ou huit caméras, le 23 avril 2005. Ce film a été vu au musée du jeu de paume à Paris, lors d’une rétrospective consacrée à Douglas Gordon. Le jeu de paume nous ramène à la pelote basque puisque la discipline noble de la pelote est le jeu avec la main. Il reste quelques clubs de pelote basque à Paris mais d’après les gens d’ici, les parisiens ne font pas le poids. Il faut rendre à César ce qui est à César et ça suffit, les parisiens ne font pas la loi au Pays Basque.
Actualité
Mont-Bidouze ?
Mont-Bidouze ? Les révolutionnaires ont tenté de changer le nom de Saint-Palais. (Dans révolutionnaires, entendez, 1789. En l’occurrence, ça devait être en 1793.) Les révolutionnaires donc, ont tenté de changer le nom de Saint-Palais pour Mont-Bidouze. Parce qu’il y a la Bidouze, la rivière, qui passe dans le village. Mais ça n’a pas duré longtemps !
Mont-Bidouze ? Non ! Saint-Palais n’a pas été accaparée, ne l’est pas et ne le sera jamais !
Est-ce que vous êtes d’accord pour danser une valse ?
Et quand on danse, on n’a plus besoin de mots.
Une valse sans frontière sur le marché de Donapaleu.
La réflexion dérange nos pensées #2
Les Portraits-Citations. Pour une séquence du film-spectacle. Un protocole qu’on filme sur le marché de Saint-Palais, ce vendredi, premier jour de notre présence dans la Capitale de l’Amikuze, dans le Pays Basque (Nord), en Basse-Navarre.
Réfléchir, c’est déranger ses pensées.
Je suis prêt à tout lui sacrifier, tout, sauf mon indépendance.
Nous avons l’art pour ne pas mourir de la vérité.
Quand les mots manquent, le silence devient un cri au-delà des cris.
Pour vivre debout, notre mémoire doit rester vivante.
Si le monde social m’est supportable, c’est parce que je peux m’indigner.
L’amour est plus juste que la justice et plus vrai que la vérité.
On parle toujours de la clé du problème, on ne parle jamais de la serrure.
La grâce c’est savoir arrêter avant qu’il ne soit trop tard.
Ce qui n’est pas résolu par l’amour restera toujours en suspens.
La vérité est tellement aimée que ceux qui disent des mensonges veulent que ce soit la vérité.
En toi tout se résume, rien ne se réduit.
La lucidité, la blessure la plus proche du soleil.
…..
Les Portraits-Citations. Pour une séquence du film-spectacle.
Mais là, ce n’est pas comme d’habitude.
Dès que nous arrivons sur le marché de Donapaleu, on nous demande pourquoi nos citations sont en français, vous savez que vous êtes en Basse-Navarre ? On répond que oui…, oui, mais on est une compagnie de théâtre, on vient du Pas-de-Calais, on fait un film-spectacle, un « Portrait de Saint-Palais » à travers la rencontre avec les habitants et les gens qui font la vie de Saint-Palais. Mais on se rend compte qu’aller à la rencontre des habitants d’Amikuze, c’est aussi aller à la rencontre d’une langue. On promet de trouver des solutions, de ne pas esquiver la question. On en parle beaucoup au QG. Comment on fait ? Qu’est-ce qu’on dit aux personnes qu’on va interviewer ? Si c’est en Basque, on sous-titre ? On en parle beaucoup, parce que c’est un sujet ici, un sujet important. On (se) demande si c’est excluant de parler Basque pour ceux qui ne parlent pas cette langue si particulière, cette langue agglutinante, cette langue qu’on dit parfois finno-ougrienne ? Mais c’est vrai, ce n’est pas comme ça qu’on peut envisager les choses ! Parce que si on ne parle plus Basque sous le prétexte d’inclure les non-euskarophones, comment garder cette richesse, « comment voulez-vous que cette langue vive ? »
Pour cette séquence des portraits-citations, il y aura une traduction basque. Mais il s’agit parfois de traduire du René Char, du Nietzsche. Julie – qui nous accueille ici – a envoyé un message à une personne qui va pouvoir faire ça. Merci.
Mais on doit continuer à réfléchir sur la manière de fabriquer ce Portrait, comment rencontrer les gens qui font la vie de ce pays, comment s’y prendre pour toutes les autres séquences du film, on réfléchit, avec courts-circuits et nœuds dans le cerveau, avec des langues différentes qui creusent des chemins dans le sable, des chemins particuliers pour chaque langue, des chemins plus ou moins profonds, plus ou moins durables, des chemins qui deviennent parfois des routes quand on les fréquente souvent.
La réflexion dérange nos pensées #1
C’est parti sur les chapeaux de roue. Toute l’équipe a profité de la visite de St Palais, guidée par des passionnés d’histoire et en premier lieu celle du Pays Basque : Jean Claude et Jean Michel. St Palais fait partie du Pays Basque du Nord. Isabelle et Maryse ont pris des notes et enregistré, tout au long de la marche dans la ville, les mots de nos guides érudits. Il y a longtemps St Palais est devenue la capitale de la Navarre. Elle a gardé depuis cette époque un rôle de ville centre où convergent tous les villageois.e.s des alentours. Il règne dans la ville une effervescence permanente. A tous les coins de rue. A St Palais, on vient des quatre coins des campagnes environnantes. La place centrale est très animée. On peut s’y restaurer ou juste boire un coup du matin très tôt au soir tard. Des dizaines de magasins de toutes sortes animent le centre-ville et les rues adjacentes. Pour tous les gens qu’on a rencontrés depuis ce vendredi matin, Saint Palais est formidable. Et on a eu la chance d’entendre la belle musique de la langue basque tout au long de la journée. Mais pourquoi Jean-Claude nous dit-il que St Palais n’existe pas ? – Parce que quiconque vous rencontrerez dans le bourg de 1800 habitants qui accueille plus de cinq ou six mille personnes chaque jour a de fortes chances d’habiter un village des environs. La ville de St Palais est composée au jour le jour de beaucoup de gens extérieurs. Ce qui fait dire à Jean-Claude que St Palais n’existe pas. La réflexion dérange nos pensées.
Apprendre le Basque.
Arrivé.e.s à Saint Palais. Avec Julie, Maryse, Mourad, Isabelle, Martine, Bénédicte, Guy… On fait son marché ce vendredi à St Palais. Des Portraits Citations. On n’a pas eu le temps (on en est fort désolé) de les traduire en basque. Ça nous apprendra à faire attention. On a quand même dansé la valse, déchainé.e.s et tenté un nouveau protocole. La cloche sonne la demi-heure de seize heures, on va se rendre à l’agence d’architecture d’Anita et Jean-Pascal Coudeneau .
Egun on Saint-Palais !
La répétition à Bizet
La répétition à Bizet ?
Normalement, on ne dit pas « la répétition à Bizet », on dit « la répétition de Bizet ».
Mais là, oui, c’était bien « la répétition à Bizet ».
Et un spécial « Super-Merci-Coeur-Bravo » – il n’y a pas l’émoticône – pour Alexandre !
Parking for ever
À pied, du QG à la Rue de la Ferme, on s’attache à passer à chaque fois par le parking du quartier du Banc Vert, pour reprendre la discussion de la veille, pour commencer une discussion sur un nouveau sujet, pour prendre des nouvelles aussi, des nouvelles de chacun et des nouvelles de l’avancé de la fabrication du film-spectacle. Jeudi après-midi, c’était les derniers moments de prises de vue, presque tout était déjà en montage.
À l’aller sur le parking, Tarik demande des nouvelles de notre travail : « – Bonjour ! Comment ça va aujourd’hui, ça avance ? » « – Oui, tout va bien, on va faire du porte-à-porte, pour qu’on nous raconte des histoires d’objets. C’est les dernières images qu’on tourne, là maintenant, on en est au montage surtout. » « – D’accord à tout à l’heure, bon courage ! »
Au retour, Tarik est content pour nous qu’on ait réussi à recueillir 5 histoires d’objets et demande : « C’est vraiment super votre métier. Vous écoutez les gens, rencontrez des gens, vous voyez plein de choses. C’est quoi la formation qu’il faut faire pour faire votre métier ? Comment on fait ? »
Petit extrait sonore de Tarik qui rape ses propres compositions. Merci !
Mourad dans les commerces et Ashley et Sefya, de 4ème 3
Jeudi après-midi (au moment de la drache) une partie de l’équipe est au QG en montage et préparation des images, d’autres veilleurs sont encore en interview, d’autres en porte-à-porte (pour la séquence des objets). Mourad lui, part pour « offrir une danse dans les commerces ». Il part avec Sandrine, du CLSM, et Ashley et Sefya, de la classe de 4ème 3.
Ashley et Sefya, veilleuses du jour, ont documenté leur après-midi. Partages en vidéos. Merci !