La réflexion dérange nos pensées #2

Les Portraits-Citations. Pour une séquence du film-spectacle. Un protocole qu’on filme sur le marché de Saint-Palais, ce vendredi, premier jour de notre présence dans la Capitale de l’Amikuze, dans le Pays Basque (Nord), en Basse-Navarre.
Réfléchir, c’est déranger ses pensées.
Je suis prêt à tout lui sacrifier, tout, sauf mon indépendance.
Nous avons l’art pour ne pas mourir de la vérité.
Quand les mots manquent, le silence devient un cri au-delà des cris.
Pour vivre debout, notre mémoire doit rester vivante.
Si le monde social m’est supportable, c’est parce que je peux m’indigner.
L’amour est plus juste que la justice et plus vrai que la vérité.
On parle toujours de la clé du problème, on ne parle jamais de la serrure.
La grâce c’est savoir arrêter avant qu’il ne soit trop tard.
Ce qui n’est pas résolu par l’amour restera toujours en suspens.
La vérité est tellement aimée que ceux qui disent des mensonges veulent que ce soit la vérité.
En toi tout se résume, rien ne se réduit.
La lucidité, la blessure la plus proche du soleil.

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Les Portraits-Citations. Pour une séquence du film-spectacle.
Mais là, ce n’est pas comme d’habitude.
Dès que nous arrivons sur le marché de Donapaleu, on nous demande pourquoi nos citations sont en français, vous savez que vous êtes en Basse-Navarre ? On répond que oui…, oui, mais on est une compagnie de théâtre, on vient du Pas-de-Calais, on fait un film-spectacle, un « Portrait de Saint-Palais » à travers la rencontre avec les habitants et les gens qui font la vie de Saint-Palais. Mais on se rend compte qu’aller à la rencontre des habitants d’Amikuze, c’est aussi aller à la rencontre d’une langue. On promet de trouver des solutions, de ne pas esquiver la question. On en parle beaucoup au QG. Comment on fait ? Qu’est-ce qu’on dit aux personnes qu’on va interviewer ? Si c’est en Basque, on sous-titre ? On en parle beaucoup, parce que c’est un sujet ici, un sujet important. On (se) demande si c’est excluant de parler Basque pour ceux qui ne parlent pas cette langue si particulière, cette langue agglutinante, cette langue qu’on dit parfois finno-ougrienne ? Mais c’est vrai, ce n’est pas comme ça qu’on peut envisager les choses ! Parce que si on ne parle plus Basque sous le prétexte d’inclure les non-euskarophones, comment garder cette richesse, « comment voulez-vous que cette langue vive ? »
Pour cette séquence des portraits-citations, il y aura une traduction basque. Mais il s’agit parfois de traduire du René Char, du Nietzsche. Julie – qui nous accueille ici – a envoyé un message à une personne qui va pouvoir faire ça. Merci.
Mais on doit continuer à réfléchir sur la manière de fabriquer ce Portrait, comment rencontrer les gens qui font la vie de ce pays, comment s’y prendre pour toutes les autres séquences du film, on réfléchit, avec courts-circuits et nœuds dans le cerveau, avec des langues différentes qui creusent des chemins dans le sable, des chemins particuliers pour chaque langue, des chemins plus ou moins profonds, plus ou moins durables, des chemins qui deviennent parfois des routes quand on les fréquente souvent.

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