Reprise d’Instantané à Fauquembergues. La compagnie est chaleureusement accueillie au collège Monsigny. M. Monsigny, natif de Fauquembergues est le créateur de l’opéra comique. Il a vécu au 19ème siècle. La compagnie est à pied d’oeuvre depuis huit heures. Elle est installée au foyer de l’établissement qui lui sert de quartier général. Il est 11H24 et les caméras tournent plein pot dans les classes du collège, dans la cour, dans les couloirs. En salle de permanence les 3èmeC ont répondu au protocole des questions 1) Ça veut dire quoi d’être au collège de Fauquemberges 2) Si vous aviez une baguette magique, que changeriez-vous dans l’établissement ? 3) Si vous aviez une baguette magique, que changeriez vous dans le monde ? Mourad et Alex proposent de la danse à toutes celles et ceux qu’ils rencontrent. Pendant la récréation de 10H35, les élèves se sont bousculés pour être filmés devant les casiers bleus. Mourad prépare des danses inspirées des percussions corporelles pour le film spectacle présenté jeudi à plusieurs reprises dans la journée. Deux fois le matin et deux fois l’après-midi.
Actualité
Instantanés – Collège Monsigny de Fauquembergues
Pour un instantané au Collège Monsigny – Fauquembergues – Pas-de-Calais
Portrait de Croisilles : on commence dans 15mn !
RDV à 15h et à 18h à la Salle des fêtes, et c’est gratuit !
Répétition de l’Adage sous l’œil de Guy
Répétition et débrief
Aujourd’hui dans la salle des fête de Croisilles.
Demain c’est le spectacle, à 15h et à 18h.
On a hâte de revoir toutes les personnes rencontrées depuis 8 jours.
Histoire et transmission
Alexis, qui était venu au QG pour qu’on puisse faire une interview, est dans le film-spectacle (on était en répétition aujourd’hui) qui sera présenté demain. Il nous avait montré plein de photos et de documents autour de l’histoire de Croisilles. Il archive, classe, enquête, rencontre des anciens, essaie de reconstituer avec le plus de précisions l’histoire de son village et de sa région.
Alexis est étonnant, il a 19 ans et il est déjà dans la transmission. Lorsqu’un collégien, un lycéen, un étudiant appelle la mairie de Croisilles pour avoir des précisions sur l’histoire des deux guerres mondiales notamment, eh bien le maire donne le contact d’Alexis, c’est lui la référence. Et on mesure à quel point Alexis aime ce rôle qui lui a été attribué. Être dans la transmission, ça fait partie de sa passion pour l’histoire.
ligne de faille
Aujourd’hui on est allés à la MAS et même si on y déjeune tous les jours, on en est sortis pas tout à fait comme on y était entrés.
Sandrine m’accompagne à travers les différentes unités et me présente chaque résident. On pousse les tables et les chaises , on coupe le son de la télé et je danse. Quand on sillonne la MAS, la chorégraphie est aussi dans les couloirs. Un petit groupe me suit. C’est tout un art de négocier les tournants, les croisements, les ouvertures et fermetures de porte. A chaque déplacement dans un nouveau pôle, Ronan, Florian, Catherine, Laura me guident, je n’ai qu’à les suivre, dans ces méandres labyrinthiques de la MAS.
On est face à face, tout près, je peux voir les yeux, les corps, les fauteuils. J’entends des mots, des rires, des sons. Je suis touchée d’être accueillie si gentiment. Pascal me prend dans ses bras et je suis bouleversée.
Et ce n’est pas seulement parce que Pascal me prend dans ses bras que je suis bouleversée. Je suis bouleversée parce que je pense aux parents, à la difficulté que ce doit être de confier son enfant à une institution aussi adaptée soit elle, parce qu’on ne peut pas, parce que cʼ’est trop difficile. Je suis bouleversée parce que je pense à l’ʼinvisibilité du handicap, aux peu dʼ’endroits vraiment aménagés pour. Je suis bouleversée parce je me dis qu’il faudrait un accompagnant par résident et qu’évidemment ce n’est pas réalisable. Je suis bouleversée parce que je reçois de lʼ’émotion sans filtre, du ressenti brut et même si je m’y étais préparée, j’ai envie de pleurer. Je suis bouleversée parce que je me dis que si Laura, Cathy ou Salvadore avaient rédigé ces lignes, ils nʼ’écriraient pas du tout les choses comme ça. Je suis bouleversée parce que je ne vis pas l’état de dépendance et je ne sais pas les montagnes de courage qu’il faut pour lʼ’accepter. Je suis bouleversée car je pense à la réaction d’Audrey Hénocque, adjointe au maire de Lyon, et en situation de handicap qui, suite aux propos choquants de Mme Blanc, rappelle que des propos injurieux “relève de l’oppression envers les personnes handicapées” et sont qualifiées de « validisme”, elle poursuit son allocution en disant “la société est composée dʼ’hommes et de femmes avec leurs atouts ou leurs différences et difficultés ». Elle rappelle la définition de l’ONU : « le handicap est la conjonction de trois facteurs, une déficience mêlée à une non accessibilité de la société, mêlée à des difficultés d’accessibilité”. Analysant a postériori sa réaction, elle précise : “comment parler au nom de millions de personnes discriminées en quelques mots pour expliquer qu’au delà des propos inacceptables de Mme Blanc à l’encontre des personnes handicapées cʼ est tout un système de domination habillé dʼ’intentions charitables (donc difficilement critiquables) qu’il faut dénoncer”.
Quand je sors de la Mas j’ai chaud, j’ai dansé pendant presque deux heures, je n’ai pas vu le temps passer, et je ne suis plus tout à fait la même qu’après y être entrée.
Je suis bouleversée parce que certains résidents de la MAS viennent dimanche et je n’ai pas envie qu’ils soient déçus.
On est toujours quelqu’un d’autre
On s’est filé rencart demain matin à 10h parce qu’il faut libérer la salle des fêtes à 15h. Une séance de cinéma a lieu, organisée par la jeunesse de Croisilles qui diffuse Patient de Grand Corps Malade suivi d’un débat. Donc on ne récupèrera la salle pour la diffusion du Portrait que dimanche matin à 10h pour préparer les deux représentations qui ont lieu à 15h et 18h00. Le film spectacle durera 1h30. Ni trop long, ni trop court. On ne peut pas tout dire. On ne dira jamais tout. On a saisi l’air de Croisilles. On n’en rendra pas tout. Il faut plus de temps pour en être totalement imprégné. Ce qu’on en sait, est riche, très riche de plein d’enseignements. Il faut que notre travail rende compte de tout cela. On n’en sort pas comme on y est arrivé. On a appris. On s’est élevé. On a grandi. On sait qu’on n’existe que par la grâce de l’autre, comme disait Simone Veil. On n’a toujours pas fini au Cube. Isabelle et Zelda finissent de préparer les textes qu’on lira sur scène. Bénédicte et Dorothée terminent la journée après avoir durement travaillé par une partie de baby-foot. Dann es ist Feierabend.
Objets #4
On nous a montré :
• Le paravent : Moi j’en rêvais d’un paravent à photo, alors quand je l’ai trouvé, je l’ai acheté. Il était un peu abimé mais mon mari l’a réparé, et mon fils a rapetissé les photos pour que ça rentre. Là c’est mes grands-parents paternels, et les autres en buste c’est mes grands-parents maternels, ils se sont mariés en 1903. Mes grands-pères ont été appelés à la guerre, ils avaient déjà une famille, ils avaient déjà quatre enfants quand ils ont été rappelés au front.