Blog

Café crème et thé à la menthe

Lasagnes à midi, au QG. Tout va vite.
On passe à la Maison de Quartier des Bois Blancs, la grande et vivante maison de quartier. Et puis Khaled nous emmène voir le groupe Café crème et thé à la menthe, où, chaque jour de la semaine et aussi le samedi, et aussi le dimanche, se réunissent des habitants du quartier, pour jouer aux dominos ou aux cartes, pour discuter. Lieu de convivialité accueillant où on est bien reçu. Agréable moment où tous se prêtent au jeu des petits interviews. On est impressionné par la virtuosité avec laquelle ils tiennent les dominos et les font claquer sur la table, tout en répondant à nos questions.

Chalet

Interview du matin de l’arrivée. Karim Haddi gère le Chalet, la structure d’accueil des 16-25 ans. Karim parle avec une très grande sincérité et beaucoup de modestie. Travailler à la responsabilisation, favoriser une autonomie qui servirait pour la suite. Il y a plein de jeunes qui ne savent pas où aller, et tellement de mauvaises orientations, et pas de travail, ou juste des contrat d’accès à l’emploi. Précaires. Bancals.
Quatre-vingt jeunes, dont certains sont dans le conseil d’administration de l’association qui gère le Chalet.
Karim est originaire d’ici, a grandi ici, aux Aviateurs, alors bien sûr, c’est grâce à la politique du grand frère qu’il est là, ça aide pour démarrer, mais c’est pas toujours facile de dire non à ceux avec qui il a grandi, de mettre des limites.
Le quartier est un village, qui est agréable à vivre.
C’est un beau lieu, le chalet. C’est architecturalement chaleureux. Baby-foot, TV, ping-pong, et tout.
Et les projets sports d’hiver, et les voyages, à Rotterdam, Munich, et bientôt Naplouse.
Travailler sur la mixité sociale. C’est tellement difficile de faire venir les filles, de faire des activités qui réunirait filles et garçons. Ça devrait être possible, mais il manque des moyens.
Il manque tellement de moyens. Alors c’est tout dans l’urgence. Pas assez d’animateurs. Tout est dans l’urgence, alors, au lieu de faire de la prévention, de faire des choses sur le long terme, on fait au plus pressé. Du coup, oui, faire venir les filles ce serait bien, mais l’urgence est ailleurs, tout le temps, et il n’y a pas le temps, ni de solution facile.
Sortir, organiser des concerts, aller en voyage ou au théâtre. Éveiller la curiosité. Parce qu’il n’y a pas que les cultures urbaines pour les jeunes des quartiers. La boxe, le rap, le foot, c’est bien mais ce n’est pas tout. Faut jouer avec ça. C’est une amorce possible pour aller vers d’autres choses.

arrivée

Arrivée au métro Bois Blancs depuis Lille Flandre. Avenue de Dunkerque. Rue de Cassel en face de la polyclinique et jusqu’à la rue Guillaume Tell, à gauche, puis Gobin, puis Chaplin, et Mermoz. Il y a beaucoup de monde devant notre Quartier Général, la Salle de la Concertation, pour nous accueillir. L’équipe du Grand Bleu, Françoise, du comité d’animation des Bois Blancs, Antoine, qui fait cette veillée avec nous, qui fait un stage, dans le cadre de sa formation en animation sociale et socioculturelle.
Du beau monde. Et Olivier, qui est arrivé avec le camion, avec notre matériel, Olivier qui se plie en quatre, comme d’habitude. Et Didier qui revient de New York avec une Chapka qu’il avait achetée avant de partir. Et Martine, qui a perdu son manteau, qui l’a jeté dans sa voiture et qui, en fait, l’a jeté hors de sa voiture vu que la porte était ouverte. Et Guy, qui dit qu’il veut bien un peu de brioche du catering et Jérémie, qui dit qu’il aurait aimé vivre ici, aux Bois Blancs.

Merci

La présentation du labo (Labo si j’y suis ou Labo AutresParts/Artfactories) a eu lieu hier soir. Les spectateurs ont bravé le froid et les intempéries. C’était pas facile d’arriver jusqu’au 11/19 hier soir. 1h10 de spectacle, de films, de danse , d’acrobatie. Pour raconter les Veillées. Et parler de la construction du Louvre à Lens. Et le rapport des habitants des quartiers à la culture. Et notre engagement en faveur de l’action artistique et culturelle qui met les publics, les populations, les habitants des quartiers populaires au centre de nos préoccupations artistiques quotidiennes. Quinze jours de travail intense. D’abord Martine, Flora, Didier, Jérémie, Guy pendant une semaine ont relu les carnets de bord de toutes les Veillées… Et puis pour passer directement de la théorie à la pratique, on a fait des tentatives de mise en scène de quelques textes et d’images vidéo diffusées sur plusieurs écrans. On a utilisé des écrans d’ordinateur, de télévision, un écran sur pied et projeté des images sur tout le mur du fond de la fabrique… Lors de la seconde semaine les acrobates et les danseurs, Camille, Marie, Charlotte, Dorothée, Hervé  ont amené un nouveau souffle. Et le travail a pris un tour plus théâtral, plus ludique, plus spectaculaire. Ce travail est un travail en cours. On s’est arrêté à mi-chemin. On n’a reparlé que d’une partie de toutes les Veillées. On souhaite  vite reprendre le travail. C’est un spectacle. On compte bien le diffuser. Merci à tous, et à ceux, en particulier les jeunes de Sin Le Noble, qui sont venus au 11/19 hier soir. Après le spectacle, c’était bien agréable de se retrouver autour du repas préparé par Claudine, magique Claudine, pour discuter avec tout le monde de tout ça.