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saudade

Ce matin, on est allé voir Paulo, qui tient la brasserie juste à côté du 11/19. On y était déjà allé le mois dernier pour faire des essais de prises de son. Toujours bien accueillis, avec une vraie simplicité.
Paulo nous parle du Portugal. Saudade. Il n’a jamais décidé d’en partir, et ce besoin permanent d’y revenir.
Paulo épluche les patates de ses frites fraîches en parlant avec les habitués. Interview autour d’un café. Encore beaucoup de simplicité et de modestie. On sent l’envie de faire plaisir. Il nous raconte le moment où il a repris la brasserie à Claude et Colette qui partaient en retraite. Il voulait une brasserie exactement comme celle là.

Culture Commune est très connue dans le quartier

Après une journée sur le quartier nous voilà lancés! On a vu grand tout de même. Puisqu’on a prévu d’intervenir sur une territoire géographique important. Sur des quartiers éloignés. Tous en périphérie de leur centre ville respectif. Les centres villes de Liévin, Loos en Gohelle et Lens sont des centres  historiques qui existaient avant l’époque des mines. La Base 11/19 est loin des centres villes qui regroupent  les activités commerciales et de divertissement. Nous avons fait du porte à porte. On peut dire que Culture Commune est très connue dans le quartier. On nous dit « Ah oui là bas en haut, c’est très bien, on y est allé l’année dernière, nos enfants y vont pendant les vacances pour faire des activités ou avec l’école ». On a distribué la plaquette de Culture Commune, le journal de la Veillée et notre petit tract-info-invitation.

On peut regretter de ne pas avoir été plus présent sur les cités ces dernières années. Comme si on n’avait pas su faire de choix entre un véritable travail d’implantation et le désir de faire des spectacles qui tournent. Le travail d’implantation est un travail à temps plein. Au jour le jour. Il faut sans cesse aller vers les gens si on veut vraiment se donner les moyens d’imaginer ensemble des solidarités nouvelles. Nous aurions pu depuis  dix ans dans le cadre de notre association avec Culture commune nous rendre véritablement disponibles. Ce qui nous aurait permis aux uns et aux autres d’aller beaucoup plus loin dans la connaissance des cités et des populations et de faire ensemble un véritable travail d’invention, de réflexion et de création. Sur le plan culturel, social, humain, politique.  Au delà de nos querelles artistiques.

l'echelle

On commence. On a fait un petit tour chez Colette, pour lui souhaiter un bon anniversaire. Claude nous a montré les photos de l’époque où il était coureur cycliste et tous ses trophées. Il nous a raconté les jeux olympiques en Pologne dans les années 50, et les championnats de France. Il posait des jours de congés à la mine pour aller concourir. Congés sans solde.
Et il y a aussi les trophées qu’il a gagné avec ses pigeons voyageurs.

On mange le midi à la fabrique théâtrale, au 11/19. C’est Claudine, la fille de Colette, qui nous fait à manger. Avec elle, c’est toujours bon.

Ensuite on est allé au Collège Curie. On a été bien reçu. Ils se plient en quatre pour rendre service à Jérémie qui fait des repérages pour la semaine prochaine, quand les danseurs seront là.
On est allé dans une classe de cinquième et on y retourne la semaine prochaine. On a donné des règles pour qu’ils participent au blog avec des photos et des textes.
Et puis le Directeur, Monsieur Fresko, nous a parlé de sa vision de l’éducation et de l’école publique : essayer de donner à chacun l’estime de soi et le goût du travail.

On est rentré à la fabrique. Il y a, dans la salle des pendus, l’équipe de Bruno Lajara qui prépare un spectacle pour enfant. On est dans la petite salle à côté, la salle deux, qui était autrefois la salle des douches individuelles des porions. Il y a encore le carrelage jaune aux murs et les poulies au plafond

Les collèges du premier jour

On part faire du porte à porte avec le journal de Culture Commune et le journal de la Veillée qu’on a appelé le Temps du 11/19 et de la Fabrique Théâtrale. Caroline et Martine sont revenues du collège Jean Jaurès où elles ont été accueillies à bras ouverts. On y retournera avec les acrobates et les danseurs et Hassan y donnera un cours de percussion corporelle. On travaillera sur les citations et sur Godot et on demandera aux élèves de nous parler de leur quartier. On s’est dit que cette fois ci il fallait absolument faire quelque chose avec le film de Godard, Pierrot Le Fou. Flora, Didier et Jérémie sont rentrés du collège Pierre et Marie Curie où ils ont travaillé avec une classe de cinquième sur leur rapport à l’art et aux spectacles en général. On leur a proposé de faire une photo comme un autoportrait, une photo en pied de quelqu’un qui leur est cher, un endroit qu’ils traversent au quotidien. On leur a demandé de choisir un poème et d’ en faire un calligramme qu’ils dessineraient à la craie dans la cour qu’on pourrait filmer…

Premier jour de Veillée à la Base

Le premier jour de veillée autour du 11/19 à Loos en Gohelle. On a défini un périmètre qui encercle la Base 11/19. On va donc intervenir sur les cités 11 et 19, la cité des fleurs, la cité des Provinces, la cité Saint Pierre, le quartier Saint Albert, la place Lorraine, la cité 9 et aux abords de la cité 12 à Lens. Les quartiers qui environnent la Base 11/19 appartiennent aux villes de Loos en Gohelle, Liévin et Lens. On avait fait la toute première Veillée, la toute première, il y a cinq ans sur le même secteur ou à peu près. Les présentations avaient eu lieu dans la salle Louis Albert dans la rue qui descend du 11/19 à Loos en Gohelle vers le collège Jean Jaurès à Lens. A l’angle de la rue Léon Blum. C’étaient l’époque des rendez vous cavaliers et de notre collaboration avec la compagnie KomplexKapharnaum qui avait abouti à la création d’un spectacle déambulatoire qui partait du 11/19 et revenait au 11/19 en passant par l’église Saint Théodore, du nom d’un ancien patron des mines, l’ancienne brasserie de Liévin, le Val de Souchez, la piscine de Lièvin. Au Val de Souchez les KXKM avaient inventé avec Claude, l’ancien patron de café du Chevalement qui s’appelait à l’époque Chez Colette et Claude, le i-pigeon. Claude élève des pigeons voyageurs depuis de longues années et avait bien voulu participé au spectacle. Il avait amené ses pigeons au Val de Souchez à Liévin et les gens pouvaient laisser un message que Claude accrochait à la patte d’un pigeon qui ramenait le message à Loos en Gohelle. On récupérait le message qu’un artiste informaticien photographiait et diffusait sur un gigantesque écran installé dans la salle des pendus du 11/19 qu’on appelle maintenant la nef, au mileu d’images multiples. Notre premier rendez vous a eu lieu chez Colette et Claude. Ce matin. On tombait bien puisque c’était l’anniversaire de Colette. On a mangé des toasts au pâté et un morceau de tarte aux poireaux avant de rentrer manger à la Base où Culture Commune nous a prévu chaque jour un catering. Cet après midi Flora, Didier et Jérémie sont au collège Pierre et Marie Curie où il s’agit de rencontrer le Principal et d’inventer avec une classe d’élèves un travail d’écriture autour de nos actions artistiques sur le quartier. Martine et Caroline sont au collège Jean Jaurès. Les présentations de la Veillée se dérouleront jeudi 16 oct et vendredi 17 oct. Dans la nef.

merci Loos

Rentré chacun chez nous on repense encore à Loos, au bel accueil et tout. Même si on est pas de loos, même si on est pas de là, on reviendra. Et quand on sera au 11 19, on resistera pas à un pti tour au 5 et à Loos village. Un pti tour au café de la mairie, ou à la providence, ou aux gohelliades, un pti tour à la médiathèque, au foyer Voltaire, au club de la bonne humeur, dans la rue Salengro, au collège Cassin, chez les castors, à la salle Dubois, un pti tour chez tous ceux qu’on a rencontrés et qui ont été si généreux….

merci

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Le jour qui suit le dernier jour de la Veillée

Les représentations ont bien eu lieu hier après midi. Pour la seconde la salle était bondée de monde. Les discussions avec les habitants ont continué fort tard sur le perron de la salle Omer Caron. Quelle chance on a de faire ce qu’on fait. Et pour reprendre l’expression du photographe Siloé, le luxe c’est eux… A Loos au centre ville, au village dans les jours qui viennent c’est la ducasse. Il y a des gens de la cité 5 qui descendront. Passeront la route de Béthune et viendront profiter d’un bel après midi sous le soleil à la ducasse… On a rangé notre matériel, tout chargé dans le camion dans la nuit et tout remisé au 11/19 jusqu’à notre prochaine Veillée. En faisant cette Veillée on s’est rendu compte plus que jamais de la force émotionnelle, affective, psychologique, physique, esthétique et symbolique d’un passé de travail, de luttes syndicales et politiques que représente le site du 11/19 avec ses tours, ses bâtiments et ses deux fantastiques terrils. Et on se rappelle, comme le dit Flora la chanson des Belles Lurettes ici des femmes et des hommes ont fait pousser des montagnes…