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L'avant veille de la première représentation de la Veillée

Ce matin. Sans appareil photo ni camera on part avec les danseurs à la Cité 9 et Place Lorraine. Sans les appareils enregistreurs au début on est frustré et puis on se dit que ce n’est pas ça qui fait exister les choses, ça permet juste de les transmettre. Alors on raconte. On est donc parti à la pharmacie de Bruno où on a dansé entre les rayons de médicaments et de produits de beauté…puis on part Place Lorraine où on croise Berthe qui s’était faite toute belle. Elle part avec sa voisine déjeuner au Café de l’Amitié. On insiste Berthe est rayonnante ce matin !
On enchaîne sur la Boulangerie où les danseurs ont dansé juste pour la boulangère, elle derrière son comptoir eux devant. Puis on passe chez Paulo au Briquet du Chevalet. On joue au baby foot, on boit une mauresque, et on discute au comptoir. Ensuite Hervé et Hassan ont fait un match avec Paulo et un client ils se sont fait battre mais le client a offert la tournée ! Sur la route on a croisé Gina, qui travaillait avant à Culture Commune, avant les licenciements…On sent qu’on est un peu en train de dire au revoir mais comme on dit dans le journal du jour ça s’interrompt mais ça ne s’achève pas.

Nos petites rencontres….

Pour distribuer le temps du 11/19 et offrir des danses aux habitants, on s’est divisé en deux groupes.  C’est toujours mieux de ne pas arriver trop en nombre chez les gens.

Au gré du porte à porte, on a croisé:

-un monsieur qui nous a dit qu’il préférait aller se promener dans les bois, aller aux puces ou au pire faire un tour à la mer plutôt que de venir voir un spectacle et puis il dit que la mine il en a assez soupé, alors revenir au 11/19 non merci.

-une dame qui, pendant qu’on dansait sur le pas de sa porte, nous demandait depuis combien de temps on faisait ça.

-une jeune femme qui nous a donné un produit désinfectant pour les mains parce qu’on avait touché un chat errant apparemment peu fréquentable. Elle viendra vendredi à la Veillée avec son mari et ses enfants.

-une dame plutôt méfiante que l’on a dérangé alors que c’était son seul jour de repos qui finalement nous a reçu chez elle, nous a offert de l’orangina, avec qui on a beaucoup parlé de danse, elle nous a dit c’est bien ce que vous faites.

bientôt au plateau

Aujourd’hui les danseurs dansent autour de la base. Ils distribuent le temps du 11/19 et de la fabrique théâtrale.
Saint Albert / Saint Pierre / 9 / 9 bis / place Lorraine / les Fleurs / Ecoles / Pharmacie / rues
Pendant ce temps, au QG, Jérémie et Martine montent les images. Guy et Flora travaillent les textes.
On va vers le plateau à grands pas.

On attend Godot chez Jean Jaurès

Petite liste non exhaustive du quartier vu par les élèves du Collège Jean Jaurès
Y a de l’herbe / C’est pourri / Y a ma maison / Il fait – 40°C / Lens / C’est un quartier normal / Quartier de vieux / Y a un stade / Bin y a rien / Cité 12 / Plein d’enfants qui jouent / S’amuser à se salir / L’ADSL passe dans le quartier / Y a du charbon / Une boulangerie / Je kiffe / Beaucoup d’ambiance / Y a des chats

Dans le gymnase Jean Jaurès après qu’Hassan ait proposé une séance de percussion corporelle on a passé du temps avec les élèves. Didier a voulu d’abord que la caméra vienne vers les enfants, il a donc décroché la camera de son pied et s’est approché d’eux  en leur demandant de raconter le quartier. Puis on a proposé la séquence Godot, où Didier donne la réplique au participant qui est en même temps filmé. A notre grande surprise il y a eu beaucoup de participation. Et puis on a eu droit à de sacrés numéros d’acteurs ! Plusieurs élèves sont venus à côté de la camera pour regarder à travers le cadre, ce qui les intriguait pas mal. On leur a proposé de faire le cadre et d’appuyer sur REC pendant qu’un de leur camarade jouait le rôle d’Estragon dans la scène de Becket. On se dit que quand même c’est bon quand les élèves s’emparent de quelque chose, qu’ils se l’approprient, quand on sort de la situation figée et qu’on fabrique ensemble !

Rencontre à la Pharmacie de Liévin

On part rencontrer le pharmacien de Liévin, Bruno, qui nous accueille avec Eric avec qui il a fondé cette pharmacie en 1989. La pharmacie de Liévin se situe juste en face du Collège Pierre et Marie Curie dans un petit centre commercial qui donne sur un grand parking où les troubadours avaient dansé jeudi matin. Bruno et Eric ils inventent, c’est fou ! Leur pharmacie est immense et propose une vaste gamme de produits de parapharmacie. Ils ont travaillé avec un peintre avec qu’ils ont décidé de faire des enseignes avec le chat de la BD Léonard. L’enseigne extérieure de la pharmacie est faite sur le modèle des panneaux de signalisation à l’entrée des villes. Une manière peut-être de montrer qu’ici c’est un lieu-dit…Et pour cause, Bruno nous raconte que sa pharmacie est devenue un lieu de rencontre, où les gens se retrouvent, il a même installé une machine à café, in goutt’ ed jus comme ils disent. Au début de son aventure, ils avaient tagué l’intérieur de la pharmacie avec un peintre et installé une sono. Parfois on devait crier pour entendre les clients mais tout le monde aimait bien ça ! Fini le côté austère de la pharmacie où on parle à voix basse, où ça sent le médoc’ et où on ressort plus malade et déprimé qu’on est entré ! Il nous dit qu’il a su faire confiance aux gens, en aidant ceux qui parfois n’avaient ni papier, ni argent, et qu’aujourd’hui ils lui rendent bien. La pharmacie de Bruno elle compte en moyenne une fréquentation de 500 personnes par jour et une nouvelle embauche par an ! Par contre il nous dit que la situation économique est de plus en plus difficile et que souvent les clients préfèrent venir à la pharmacie avant d’aller chez le médecin, pour éviter de trop payer…Juste avant de partir Bruno nous commande un spectacle pour le 20ème anniversaire de sa pharmacie…sujet à saisir ! On s’en va et on se dit que quand même la capacité d’invention c’est ce qui peut nous sauver !

le k-way rouge

On a rencontré un homme avec un k-way rouge. Il disait qu’il était hard rock, qu’il regrettait Coluche et les libertaires, qu’il était au RMI et tout le monde s’en foutait. Il n’avait que la rue pour crier son désespoir.
On aimerait que dans un pays aussi riche que la France il n’y ait plus de gens dans une telle détresse économique. Ça devrait être possible. Encore une utopie ?

Hassan

Hassan est arrivé.
Hassan fait des percussions corporelles. Il était avec nous à Tremblay-en-France, à Saint Nazaire et à Torcy.
On est allé au collège Jean Jaurès et il a appris quelques phrases de percussions corporelles aux élèves du club de théâtre. Puis Didier et Caroline ont fait Godot et des interviews. Parlez-nous de votre quartier.
Hassan a dansé au stade Wattiau, dans une haie automnale derrière le 11/19, et aussi à l’IUT de Lens.