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le marché

Samedi matin, marché au centre ville. Stand de portraits-citations. On arpente de long en large la longue rue du marché qui est juste à côté de notre QG. Tout le monde est accueillant. Jérémie fait des images des étalages. Les maraîchers posent pour les photos. On discute un moment avec Kamel, qui fait des jeux de mots, et Guillaume, et Yaya, qui font de la confection pour femme. Ça marche de moins en moins, surtout depuis cinq ou six mois. La crise. Mais quand même, c’est un beau marché, avec de la vente directe de producteurs locaux, et tout ce qu’on peut imaginer, vêtements, mercerie, poulets, fromages, jouets, linge de maison…
On y sera de nouveau samedi prochain, avec les danseurs.

chez panique

Loos en Gohelle, Méricourt c’est pas très loin mais on ne se souvenait plus d’être venu à Méricourt. On est installé à Loos en Gohelle depuis plus d’une dizaine d’années maintenant. La Fabrique théâtrale du 11/19 a fêté ses dix ans cette année. La compagnie HVDZ (haga, vé, dé, zé en portugais) est née dans le prolongement du Ballatum Théâtre. Le Ballatum est resté six ans à Liévin au théâtre Arc en Ciel. A l’époque avec le Ballatum on était venu jouer chez Panique de Roland Topor à Méricourt. A la salle Jean Vilar. Avec Eric Lacascade. On s’en souvient. Après le spectacle, avec Marco on était allé manger dans un restaurant à Liévin. On s’en est souvenu précisément en traversant la place qui va de la salle Jean Vilar (où on va présenter la Veillée de la cité des cheminots) à l’église et au centre culturel Max Pol Fouchet. On se souvient bien de cette soirée là. Chez Panique à la salle Jean Vilar. On se souvient d’une dame qui n’en pouvait plus de rire pendant le spectacle. On se souvient qu’on avait joué autour du bar. Chez Panique, c’était une histoire de piliers de bistrot. Maintenant… en racontant… on pense qu’on est venu à Méricourt avant l’installation du Ballatum à Liévin. Nous étions à Lille encore à l’époque. Ou à Villeneuve d’Ascq, à la Rose des Vents dans les premières années de Didier Thibaut. Si c’était à Lille, nos bureaux étaient à  ce moment-là dans l’ancien conservatoire de musique, Place Philippe Lebon. Lille, Villeneuve d’Ascq, Liévin, Loos en Gohelle, Méricourt. Méricourt, le centre Culturel, la Cité des Cheminots.

Saint Eloi

On est allé voir l’église Saint Eloi. Les gens ici l’appellent la chapelle. C’est madame Pennequin, qui fait de la peinture sur soie à Max Pol Fouchet, qui nous a proposé de nous faire visiter, et puis de rencontrer monsieur Barbier – lui aussi s’appelle Barbier, comme le menuisier aux pivoines. Monsieur Barbier a beaucoup de souvenirs à la cité des cheminots. Il y vit depuis 1928. Il nous a amené un album plein de photos de la cité, à toutes les époques. On a parlé longtemps : de l’église – qui a brûlé deux fois, en 1970 et en 2004 -, de la paroisse Saint Eloi, des bombardements et de sa maison – qui s’est écroulée sur eux, alors que sa mère attendait des jumeaux, et qu’ils en sont sortis, par chance – et puis de la cité et des environs.
La piscine des cheminots
Le tacot
Le débit de tabac
Le cours complémentaire et le BE
l’école ménagère
La goutte de lait
Le dortoir des roulants
Le bureau du district
Le stade Javary
La bibliothèque

On a passé un agréable moment, dans la salle de catéchisme, a partager les souvenirs de Monsieur Barbier.

attraper des idées

Didier et Flora ont rencontré Simone Hénaut et ses deux fils. Simone, qui a 82 ans, était fille de mineur, à Calonne-Ricouart, et elle a été cul-à-gaillette et lampiste et infirmière et bonne dans une maison bourgeoise et femme de ménage dans un lycée. Elle a jamais arrêté de travailler. Quand elle s’est mariée, elle est allé voir l’ingénieur pour lui demander si elle pouvait continuer à travailler, parce que normalement, après le mariage, les femmes ne travaillaient plus, elles restaient à la maison. L’ingénieur lui a dit que c’était bien la première fois qu’on lui demandait ça, mais qu’il y voyait pas d’inconvénient. Elle dit qu’elle était contente d’avoir sa quinzaine bien à elle.
Simone et ses deux fils habitent à Méricourt depuis les années 80. Simone y venait quand elle était petite, parce que son oncle Jules était cheminot. Elle y passait les vacances avec sa cousine. Simone s’est souvenu de plein de choses quand elle est venue habiter par ici. Les souvenirs sont revenus : la piscine des cheminots et le maillot de bain que lui avait fait sa tante, les sorties à Lens, pour faire les boutiques, la trottinette à pédale de sa cousine, avec laquelle elle faisait le tour de l’école pendant tout son dimanche, tellement elle trouvait ça merveilleux…
On compare la vie de mineur et celle de cheminot : les cités fonctionnaient un peu pareil, mais celles des cheminots étaient un peu plus luxueuses, ils gagnaient un peu plus. Et puis les cheminots se déplaçaient beaucoup plus que les mineurs au cours de leur carrière, ils pouvaient être mutés. Les cheminots, en plus, avaient le train gratuit, mais les mineurs, eux, avaient le charbon.
On a parlé aussi des idées qui se déplacent, du communisme, de comment ça circulait. Le fils de madame Hénaut dit Ils évitaient qu’il y ait trop de contacts entre les différentes cités, parce que les ouvriers risquaient d’attraper des idées.