Rexpoëde

À Rexpoëde, c’est le centre social et les associations qui s’occupent de la culture. Nous, ça nous donne la sensation d’un travail non-divisé. Ce qu’Ysabel et Vanessa expriment, c’est le plaisir de travailler ici, comme ça, ensemble. Les bureaux du centre social sont au premier étage de la mairie, mais c’est en fait un centre éclaté sur quatre sites dont s’occupent Odile, la directrice, Ysabel et Vanessa.
Faire de la culture en milieu rural, c’est mutualiser des moyens, ouvrir à la vie, au mouvement, développer des services sur la commune même et travailler en partenariat avec d’autres structures (Le Bateau Feu), d’autres communes (Bambecque, Oost Cappel, Killem), d’autres associations (Le Pays des Moulins). Cette dynamique attire les nouvelles familles et les habitants des villages alentours : ça bouge à Rexpoëde. En 1998, on a mené une étude de besoins pour reloger les associations de musique, la fanfare et la bibliothèque. On a transformé l’ancienne brasserie : c’est là qu’on trouve La Source, avec la salle Colette Bel et la médiathèque. La médiathèque fonctionne grâce à Maxime et quinze bénévoles. La salle Colette Bel accueille des expositions, des spectacles de théâtre, de danse. Il y a tellement de choses prévues que c’est presque trop petit !

On a fait mille choses à nouveau ce matin. Nous sommes allés à l’école Ste Gertrude. On a demandé aux enfants de nous donner la réplique sur En attendant Godot de Samuel Becket, on a fait des images de photos de classe en vidéo. Des Pas de Couloir et de la danse dans la cour de récréation. Les Pas de Couloir consistent à prendre un élève en photo dans un couloir coloré de l’école et quelques temps plus tard diffuser la photo au même endroit sur un écran de la taille du couloir, grandeur nature. Fiction et réalité s’entre-choquent à l’endroit même du tournage. Nous sommes allés à la rencontre des petites mains, une association de couture qui est hébergée dans les anciens locaux du club des jeunes. Les murs sont couverts d’une magnifique fresque réalisée par des jeunes de Rexpoëde. Nous avons longuement parlé des traditions du village et des associations qui mènent un travail essentiel de convivialité, de solidarité et de soutien aux personnes isolées. Nous nous sommes dits que si tout ce travail là de rencontre, d’échange, de dialogue n’était pas fait par tant de bénévoles qui donnent de leur temps et de leur énergie, la vie serait insupportable.

On a passé du temps avec les dames de l’association de petites mains. Très dynamiques et souriantes, ces dames nous ont offert café et discussions en tout genre. Elles font de nombreuses choses durant l’année dont 2 bourses aux vêtements, une printemps-été, et une automne-hiver, une bourse aux jouets en novembre, une bourse aux livres en février. Ici c’est l’entraide, la solidarité qui prime. Elles sont environ une quinzaine et une partie des dames qui sont arrivées à la couture ne savait pas du tout coudre, et elles ont appris, au fur et à mesure, ensemble. Des dames viennent pour coudre, d’autres pour discuter, pour avoir de la compagnie, et elles parlent de tout, de jardinage, de cuisine, de la famille, des enfants qui partent, de ceux qui restent, de ceux qui réclament sans exception le même plat. Elles font des travaux très différents et achètent des machines en commun à l’association pour que chacun puisse s’en servir. On a passé plus d’une heure délicieuse en leur compagnie.

En 2009, il y avait 9% de chômage à Rexpoëde. À la mairie, ils ont prévu de refaire le diagnostic cette année. Les habitants du village travaillent en Belgique, surtout dans le packaging en grande distribution, ou dans le Dunkerquois. Rexpoëde est devenu une cité-dortoir. Dans le village, il y a un vétérinaire, un artisan du fer, un artisan peintre, un atelier de mécanique et d’usinage, une boulangerie charcuterie traiteur, une boulangerie (le lundi, comme toutes les boulangeries sont fermées, c’est la friterie qui vend du pain), deux cafés, une clinique vétérinaire, deux coiffeuses à domicile, une coiffure-photo-produit d’entretiens, un crédit mutuel, l’établissement Masson et Fils, Frinord Surgelés, la friterie, le garage Renault, le gîte rural La Forge, une infirmière, deux kinésithérapeutes, l’atelier des saveurs, un vendeur de matériel agricole, deux médecins, un négociant en bestiaux, une pharmacie, le restaurant Le Grillon, SMPI peinture à domicile, la société STMR, TCI, la vente de produits à la ferme, Br Conception.