Quartier Ouest, il y a

des serpents multicolores peints sur le sol ;
des baleines qui font des clins d’œil ;
les photos sur les murs de l’école Lamendin ;
une rue du Dahomey, loin, loin, loin ;
de la boue sur les chaussures de Marie ;
un entre deux ;
de la neige le samedi et du printemps le lundi ;
un salon de beauté où l’on peut acheter des cartes cadeaux pour la Saint-Valentin ;
des familles nombreuses et des femmes seules ;
une porte qui se claque au nez de Marie ;
un excellent makotch à la boulangerie du 5 ;
des voitures qui roulent trop vite rue Supervielle ;
une vraie envie d’une supérette ;
un problème d’information autour des activités du quartier ;
une mamie et son petit-fils tous deux en trottinettes qui nous chantent la joie d’habiter le quartier ;
des nouvelles citations encore plus cocasses qu’avant ;
des enfants qui font des grimaces pas la fenêtre du QG puis s’en vont en criant ;

C’est pas parce que…//Quartier Ouest

C’est pas parce qu’on habite à la Cité 5 qu’on peut pas être 8 dans la famille,

C’est pas parce qu’on habite rue de Dahomey qu’on se sent colonisé,

C’est pas parce qu’on habite la Cité Belgique qu’on a un accent,

C’est pas parce qu’on vit Quartier Ouest que l’on y est, à l’Ouest,

C’est pas parce que notre maison est Rue du Soudan que l’on vit à Loos-en-Gohelle,

C’est pas parce que notre maison est Rue du Soudan que l’on vit à Grenay,

C’est pas parce qu’on habite la même rue qu’on habite la même ville,

C’est pas parce qu’il y a un entre-deux qu’il y a du vide,

C’est pas parce qu’on est à la ville qu’on se sent pas à la campagne,

C’est pas parce qu’on est jeune qu’on s’éclate pas en voiture sans permis,

C’est pas parce qu’on adore son quartier qu’on aimerait pas quand même qu’il soit un peu plus souvent nettoyé,

 

(to be continued…)

Un peu pareil et un peu différent

On se demande : quelle sont les différences entre la Cité des Provinces de Lens (où nous étions au mois de mars l’année dernière) et le Quartier Ouest de Loos-en-Gohelle où nous sommes en train de faire le Portrait ?

Essayons déjà d’en trouver 7 comme dans les jeux dessinés des quotidiens.

  1. Le quartier Ouest semble à la campagne, la Cité des Provinces paraissait plus citadine.
  2. La symétrie de la Cité des Provinces a ici laissé place à la multiplication des formes d’habitats.
  3. Pas de tir à l’arc ici mais du twirling.
  4. A Lens on voyait les terrils jumeaux en regardant vers le Nord, ici c’est en visant le Sud que l’on aperçoit leur autre face.
  5. Des poules et chiens sont présents dans les deux quartiers, il faut ici ajouter les chèvres à ce bestiaire.
  6. Aux Provinces il y avait de la neige et du soleil en mars, dans le Quartier Ouest c’est pareil, mais en Février.
  7. L’année dernière, il y avait Mourad, Marie B. et Marie S. dans la région, cette année elles et ils sont partout ailleurs.

 

Hop là

Porte à porte avec Didier ce matin tandis que Jérémie et Marie réalisaient des pas de porte. Martine montait les images tournées ces derniers jours. Lucien a fait des interviews avec deux familles du quartier, les parents d’abord et ensuite les adolescents. Guy et Didier ont rencontré un homme dont les enfants sont tous en sports-études à Liévin, deux en basket et un, en athlétisme. Et puis un couple dont le mari était ouvrier-mineur, originaire de Sicile et arrivé en France en 1959. Un autre couple, lui est artisan-menuisier et il a travaillé pour treize patrons tout au long de sa carrière et maintenant qu’il est à la retraite, il continue à fabriquer des meubles pour ses amis. Il se souvient que son père lui avait dit, soit tu travailles à l’école, soit tu descends à la fosse. Marie a attendu Jérémie devant une porte tandis que Jérémie discutait avec un homme, dans la maison. Sur un banc, sous un abri-bus Guy et Marie ont parlé de danse. Marie danse et veut en faire un métier. Elle se souvient que son professeur, à l’université voulait qu’elle soit médiatrice.

Le cyber c’est super !

Martine, Guy et Lucien sont allés interviewer Marco du Cybercoin cet après-midi. Ils en ont profité pour se plonger dans le casque de réalité virtuelle, c’est un peu notre nouveau hobby dans l’équipe. A chaque fois que l’on discute avec quelqu’un.e que l’on rencontre des activités à faire dans le quartier, on leur demande : « Vous avez vu la baleine ? Il faut y aller ! Elle vous fait même un clin d’œil ! ».

Guy a donc rencontré la baleine, puis des énormes méduses (on imagine la brûlure qu’elles pourraient provoquer dans la vie réelle !). Martine a vu aussi la baleine vivante, puis dans un autre film elle visitait la carcasse d’une autre. Lucien, pour son retour dans le casque, a demandé une expérience interactive. Il s’est alors retrouvé dans un bureau dans lequel il devait classer des dossiers dans les meubles selon leur couleur. Ce fût au départ une certaine déception qui le traversa. Heureusement on lui conseille de jeter un dossier par dessus sa cloison et le film se lance alors dans une métaphore du burn out : les parois s’allongent, se déforment, les espaces deviennent immenses ; c’est abyssal, à en avoir le vertige.

Nous avons un peu quitté le réel tout à l’heure, heureusement que Guy est là pour nous aider à reposer les pieds sur terre grâce à une explication de texte de la citation que Marco a choisi à la fin de son interview : « La seule chose que les poissons ne peuvent pas voir, c’est l’eau. »

Dans mon jardin d’hiver…

Rendez-vous est pris avec M. Ghilain, président des Greloos (contraction de Grenay et de Loos-en-Gohelle) ce lundi à 14h. Sous un grand soleil qui annonce le printemps, M. Ghilain prend le temps de nous parler de sa passion : le jardinage. Son association met à disposition de ceux et celles qui le souhaitent une parcelle pour cultiver les légumes et les fruits en mode bio. L’adhésion est de 5 euros l’année. Il est intarissable sur les centaines de variétés de tomates qui existent, 55 poussent dans son jardin avec une préférence pour la noire de Crimée.

En cherchant sur Internet, il a décidé de se lancer dans la permaculture : plus besoin de retourner la terre, on laisse la nature reprendre sa place…

Son bonheur c’est d’être au vert, d’entendre les oiseaux chanter, de voir les arbres reverdir. Ce matin, un couple de faisans l’attendaient. Toute sa vie est ici, au cœur de la nature…

Nous aurons à nouveau rendez-vous avec lui cet été, pour l’aider à manger ses 20 kilos de fraises…