deux mai

Ce matin, ça part à fond dans tous les sens. Maisnil, Ruitz et Houchin. On sera dans les trois villages en même temps. Les villages sont grands. Avec beaucoup de nouvelles maisons. Plein de nouvelles constructions à côté des anciennes cités des mines rénovées et  des maisons plus anciennes en pierre blanche. A côté de la mairie où on est installé hier on a entendu de la belle musique tout l’après midi. Un très bel endroit, une très belle image. Une porte de garage grand ouverte qui donne sur un grand jardin fraîchement planté. Et des grands arbres. Et de la musique qui vient de quelque part; ça dit une idée du bonheur d’être là. Cette porte ouverte comme une invitation à partager le calme et le plaisir d’être au jardin. Présence invisible. On n’y a vu personne de l’après midi. Comme si le jardinier se confondait avec son paysage. On n’entendait que la musique. Après une première journée à fond, hier on accusait un peu de fatigue. Aujourd’hui ça repart plein gaz. Voir les gens, discuter, danser, faire du porte à porte, faire des images, construire avec et pour les gens notre film spectacle. L’oeuvre est dans la démarche. Elle est forcément solidaire. Forcément.

Tous autour de la table

On est arrivé hier et déjà on se pose la question de toutes la matière vidéo accumulée, des nombreuses rencontres. On pense déjà à ce que ça peut donner en film. On parle de ce qu’il reste à faire, de ceux qu’on aimerait encore rencontrer. On fait un point. Tous autour de la table.

un premier mai à maisnil

Nous sommes allés faire du porte à porte à la recherche d’habitants qui voudraient dire des citations pour le film spectacle qu’on fait sur Maisnil, Ruitz et Houchin et nous montrer des objets qui représentent pour eux quelque chose d’important. On a rencontré plein de gens dont Bernadette Lepilliet qui nous a raconté une partie de l’histoire du village. Sur notre chemin on a rencontré le maire de Maisnil qui a dit une citation à la caméra. Et puis un jeune couple de Haute Marne avec un jeune labrador. Et puis un homme que Guy avait rencontré la semaine passée à un baptême républicain à Fresnicourt, chez Bernard Lepilliet. Une dame qui désherbait son jardin qui a dit Pour vivre debout notre mémoire doit rester vivante. Un jeune homme sur fond de papier aux coquelicots. Ensuite une dame qui a demandé à sa fille de dire une autre citation à la caméra la violence laisse des traces profondes mais la tâche de l’anéantissement est indélébile. Ensuite une dame nous a montré une carte de la Guadeloupe. Puis une autre  nous a lu une phrase sur les méfaits du capitalisme. Et une jeune femme professeur qui vient d’arriver dans une nouvelle maison à Maisnil. Ensuite des gens qui ramassent des cailloux dans le jardin de leurs enfants et qui disent nous avons l’art pour ne pas mourir de la vérité. Puis deux jeunes filles. Ensuite un monsieur qui a dit, le paradis est là où je suis , à Maisnil les Ruitz. Ensuite nous étions chez le facteur d’Houdain et son fils qui nous montré un Cd de Manu Chao. Puis chez un conseiller municipal qui nous a montré un groé et un loucher et Flora a pensé à Lucien Suel, notre écrivain favori. Puis un jeune couple croisé dans la rue.

bernard dedours

Ce matin Didier, Guy et Anne Charlotte sont allés chez Bernard Dedours. Un moment très agréable. On a longuement parlé des poules d’estaires, une race qui avait disparue. Il a recréé une souche en mêlant du combattant du nord et une souche asiatique, la lane xang. C’est une poule noire qui remonte à trois siècles avant J.C. C’est une poule très goûteuse qui peut concurrencer la poule de bresse. Il a reçu le vase de Sèvres des mains du président de la république en tant qu’aviculteur. Une de ses poules a pondu un œuf de 202 grammes. Ce qui lui a valu un sketch dans le bébête show et les honneurs du guiness book des records en 95. Dans le livre la photo de Bernard Dedours est plus grande que celle de Cantona dont on parle aussi dans le guiness book, cette année là. B. Dedours est un monsieur pétillant, plein de vie et qui fait merveilleusement bien l’éloge de sa passion. Il se passionne pour les poules et les lapins depuis 1976. Après une vie de travail à Firestone et Bridgetstone. Il a commencé par le potager; il dit que ça vient de son père qui a toujours cultivé un jardin. Comme dans beaucoup de familles ouvrières. Avant de partir on est allé voir de près les poules et les lapins. Tout un monde!

les métiers des gens

Porte à porte dans la résidence des bosquets et au long de la rue de Ruitz. C’est dimanche matin, et en plus le premier mai. Et en plus il fait beau. Alors bien sûr, ambiance détendue et bon accueil. Portraits sur les pas des portes. On aime bien, on se dit, que les gens nous racontent leur travail ou leur passion, qu’ils parlent de ce qui les enthousiasme. Souvent, la question de l’objet conduit à cette conversation. Ce matin, une dame nous a montré des flacons de parfum. On lui a demandé si elle les collectionnait. Elle a dit que surtout elle avait été parfumeuse pendant des années et qu’elle se passionnait pour la création de parfums. Elle nous parle de stages qu’elle a fait et d’orgues à parfums de plus de trois mille odeurs.
On a rencontré aussi une jeune femme extrêmement joyeuse et dynamique qui nous a parlé de ses deux boulots, coiffeuse à domicile et marchande de tissus sur les marchés.