Hinges, Locon

Rencontre à Hinges avec Brigitte et Amaury. Porte à porte pour les objets. Votre copain est déjà passé. Je lui ai montré ma DS. Oui, il m’a raconté. Ça tombe bien parce que je voulais vous demander un objet qui compte pour vous. Oh moi, j’aime tout, j’aime tellement de choses, j’aime travailler, et puis les petits enfants, le jardin, et tout. Ma femme elle, c’est les fleurs.
Et puis longue discussion autour d’un verre de jus d’orange. Sur le bassin minier et les alpes du sud, sur les mines et le gaz, sur le gaz et les gaziers. Sur le potager, sur les enfants, la famille, les départs et les retours. Longue discussion sur plein de choses de la vie et on ne voit pas le temps passer.
C’est dans ces moment là qu’on (se) dit que, quoi qu’on dise, on a une chance infinie de faire ce travail qui consiste à passer de bons moments en écoutant la vie des gens, en écoutant les gens raconter leurs richesses modestes avec ce bel accent d’ichi, et ces petits bouts de patois si savoureux. Merci.

Château d’eau, mairie, salle des fêtes et des associations, église, borne, route, chemin, carrefour fontaine, travaux, danse, badminton, gala de danse et danse de salon, fleurs fleurs géraniums, roses, fleurs partout, fermes grandes et petites fermes, chapelles, gîtes et chambres d’hôtes, canal qui s’élargit, canal et ponts, ponts et canaux. Fleuriste, boulanger, bistrot et pharmacie, associations et catéchisme. Agriculture. Les enfants, les adultes, les seniors, maisons de plain pied, maisonnettes, pavillons et villas. Route, camions. Éoliennes et panneaux solaires. Campagne et village.

Porte à porte à Locon, pour commencer, le long de la rue qui continue après le château d’eau. Une dame nous reçoit. Enfants et copains des enfants. Pour les objets et le portrait chinois. On réfléchit et on vous retrouve plus tard, d’accord ? et effectivement, ils nous rejoignent à vélo alors qu’on finit de frapper aux portes d’une résidence de personnes âgées. Pour eux, c’est tous ensemble, et les copains d’abord.
Dans la résidence de personnes âgées, une dame nous montre, dans son entrée, un baromètre en bois, sculpté. Il a été offert à son père par des amis, au début du siècle, à l’occasion de son mariage. En offrant le baromètre, le curé a dit : on l’a arrêté sur beau fixe. La dame nous dit que c’est vrai, ses parents sont restés sur le beau fixe toute leur vie.
Une dame nous a montré une robe layette en tricot qu’elle est en train de faire, un homme un ballon de rugby, et tant d’autres, un jeu de scrabble, des chaussures de foot. La petite maison dans la prairie, Dallas, les Simpsons. Et puis l’Harmonie de Locon et le Bolero de Ravel.

Rencontre interview avec Jean-Marie Malbranque. Difficile de raconter ce moment délicieux à l’écouter raconter ses voyages incroyables et modestes, fous et tellement simples. On a beaucoup ri en écoutant Jean Marie. Plus de vingt ans de voyages, alors c’est des enfilades d’histoires, de systèmes D, anecdotes, un exotisme incroyable et en même temps à l’écouter tout paraît presque normal. On parle un peu du courage. C’est quoi le courage ? il dit qu’il n’est pas courageux, mais qu’il a eu beaucoup de chance. Partir en bateau, sans savoir naviguer, ni même nager pour tout dire. Ou se passer d’argent, ne pas avoir peur d’en manquer, là, il s’exclame, oh ben l’argent, vraiment, je m’en fous ! quand on sait qu’on peut vivre avec trois fois rien…

On a récolté de nombreuses interviews qu’il s’agit bien sûr de monter. Sans compter tout ce qui arrive encore. Aujourd’hui on doit aller en quête de nouvelles images, de nouvelles danses, d’autre errances dans Hinges et Locon. Et surtout on doit faire des portraits chinois. On a décidé de faire trois ou quatre équipes cet après midi pour être partout dans les deux villages. Essayer de ne rater personne. Qu’on puisse penser qu’on a fait le maximum. Ou plus simplement qu’on a fait tout ce qu’on a pu. Ce matin on voit M. Malbranque chez lui. A l’endroit de son practice: un terrain de golf d’entraînement dont il a eu l’idée en rentrant de son tour du monde. Il y a tant à faire à Hinges et Locon. Maggie nous dit que pour les représentations de notre film spectacle qui a lieu samedi à 14H30, 17H30 et 20H30, beaucoup de spectateurs ont déjà réservé. Le spectacle devrait durer environ une heure. Dans la Smob. Au local informatique à côté de l’école, on est comme des fourmis. On rentre, on sort, lourdement chargé des nos caméras, pieds de caméras, tracts, affiches… Marc notre voisin d’en face ne manque jamais de nous faire des grands saluts et de nous demander des nouvelles.