
Bourganeuf (Creuse)
Le Christ de Bourganeuf, d’après le visage de l’amoureux de Margaret
L’orgue ou l’orque
Hier soir, à l’auberge de l’âtre on a fait le planning pour la journée d’aujourd’hui. De fil en aiguille, mon nom s’est retrouvé dans la case: Rendez-vous à l’église pour images de l’orque. C’était pas un orque en fait, c’était une erreur d’impression, pas de Maggie hein! D’impression! Il était question qu’on aille voir un orgue. Un orque dans une église, ça m’aurait bien plu, mais un orgue, j’avoue, ça m’emballait pas. Et j’avais tort. À 10 heures, on a retrouvé Jacqueline Germanaud, une femme énergique et passionnée, installée en Creuse depuis 10 ans. Avant de monter voir l’orgue, elle nous montre un tableau représentant le Christ. C’est une oeuvre de Margaret Misme, fille d’un propriétaire de filature de la région. La filature a notamment fourni des tapis au paquebot Normandie (construit au chantier des Penhoët à Saint-Nazaire) et à l’empire State Building. Margaret a peint ce tableau dans les années 1920, et il paraitrait que le visage du Christ est inspiré par son amoureux, mort pendant la guerre de 14. » On contemple longuement le tableau, il devait être très beau son amoureux… »Du coup le Christ, il a plus une tête du nord de la France que d’oriental! » nous dit Jacqueline. On monte découvrir l’orgue, « connu nationalement! Des organistes Australiens, Canadiens, Allemands, Parisiens viennent en jouer » nous déclare Jacqueline. On s’installe à côté d’elle. On découvre deux claviers et un pédalier, les notes se jouent aussi avec les pieds, il faut être synchronisé et presque athlétique. Jacqueline joue pour nous quelques extraits de Bach, le son empli toute l’église, c’est magnifique, puissant et émouvant. Je ne m’attendais pas, hier quand on a rempli le planning, à me dire aujourd’hui qu’il faudra absolument que j’assiste à un récital d’orgue.
Vue du QG, à la faveur de l’automne
Battle à l’Agora
Elements of street
Le soir à l’Agora, l’activité continue, en se promenant entre les salles, on trouve toujours des gens à rencontrer. Ce soir c’est danse folklorique, hier c’était hip-hop. Plutôt du break d’ailleurs…On a rencontré Jonathan qui a fondé l’association « Elements of street ». On a demandé à Jonathan si on pouvait et regarder un peu, il a dit oui dans un grand sourire. On a demandé à Jonathan si on pouvait prendre des photos, il a dit oui bien sûr, sans se départir de son sourire. Alors on s’est dit qu’on pouvait demander à Jonathan si par hasard ça lui dirait de participer au portrait, s’il pouvait avec quelques élèves venir danser devant les images du film spectacle, et Jonathan était partant. Anthony est arrivé, on les a présenté, Anthony est resté pour voir leur travail. Demain on y retourne, Jérémie va filmer, et Anthony va répéter avec eux pour réaliser un tableau. Et Samedi, salle Cauvin, il y aura le sourire de Jonathan.
Duel à l’Agora
Un centre ville sans feux rouges
Hier on a rencontré Guy Jouannetaud, président de l’Amicale Laïque de Bourganeuf. Guy Jouannetaud est retraité, il était instituteur, il a enseigné à l’école Marie Curie. Il nous parle de son métier et ses yeux pétillent: « Tous les matins, j’arrivais en classe, je voyais toutes ses petites têtes blondes et leurs grands yeux qui attendaient que je leur transmette tous ces connaissances et je me disais: J’ai une chance extraordinaire! »
Retraité, mais pas inactif, Guy a présidé le comité de jumelage avec Zirndorf, une ville de Bavière: « C’est une magnifique histoire avec Zirndorf, cela fait 25 ans maintenant.Une histoires d’amour notamment! Plusieurs mariages entre Allemands et Français ont été célébrés. Il y a l’échange entre les deux fanfares, une fois elles ont jouées ensemble l’hymne Europoéen, c’était magnifique. 992 km entre Bourganeuf et Zirndorf. 992 km, qui ont été parcouru en vélo et même à pieds! Et puis à chaque marché Noël, on peut vendre des lots Playmobil, parce que le siège social se trouve se trouve là-bas! »
À Bourganeuf, pour lui, il fait bon vivre. « Pas un seul feu rouge en centre ville, vous vous rendez compte? C’est la liberté! Ici, on est libre, et puis c’est beau…Le lac de Vassivière vous y êtes allé déjà? Il le faut, c’est magnifique, surtout avec les couleurs de l’automne. »
Il n’est plus aujourd’hui président du comité mais de l’amicale laïque. L’amicale regroupe plusieurs associations, sportives notamment, mais aussi culturelles. Il est également membre de l’amitié Franco-Britannique. La vie associative est riche à Bourganeuf. Guy insiste sur ce point: « c’est grâce à ces associations que se crée le lien social, et c’est ce fort lien social qui permet aux individus de s’épanouir »
On lui demande s’il participe lui même a des activités au sein d’association, il fait partie du club d’échecs, et justement son partenaire l’attends pour entamer une partie dans une des salles de l’Agora. On aurait pu parler encore longtemps, pour conclure Guy nous dit: « Ce qu’il faudrait pour que Bourganeuf retrouve toute sa vitalité, c’est de l’emploi, et plus de population! Si on pouvait retrouver 4000 habitants mais toujours sans aucun feu rouge, ce serait le paradis! »
Bureau de Flora 2/4

« Chabat d’entra » : « Entrez, entrez : allez y »
Au QG, on a le sourire accroché aux lèvres. Mr Dugay est repassé au QG nous a prêté des livres : un livre sur la tour Zizim, et un qu’il a écrit, un recueil de poème. Ensuite, il nous raconte des histoires, dans le nord on dirait que ce sont des cafougnettes, ici on appelle ça des nhorles.
Il dit que ça rend pas pareil, que c’est moins drôle en français qu’en occitan (la langue locale), alors il nous raconte son histoire en occitan… Il a une énergie incroyable et aujourd’hui en lisant ses poèmes on se dit qu’il a aussi un talent fou. M Dugay c’est un comédien, un conteur. Il m’a dit qu’il ne serait pas là samedi pour la présentation du film spectacle, je lui dis que c’est dommage. Pour qui ? me dit- il ? Pour nous. C’est dommage pour nous, on aimerait profiter samedi de sa présence lumineuse, de son sourire, de sa joie de partager les histoires.
