changer la vie

On a discuté avec François de Sud Etudiants du système éducatif en général. Et de la difficulté pour les étudiants dans les universités de faire reconnaître leur travail face à ceux qui ont suivi des études dans des écoles privées et payantes. Ou qui ont suivi des cursus élitaires qui passent par les classes préparatoires aux « dites » grandes écoles. Le système est terriblement sélectif et absolument pas égalitaire. C’est bien le problème. Et il y a peu de chose qui change réellement malgré les grands travaux réalisés par d’éminents sociologues comme Pierre Bourdieu qui ont démontré combien les valeurs véhiculées dans les différents champs culturels, éducatifs et artistiques consistaient à accentuer, amplifier les différences en fonction des origines sociales. François nous a expliqué que la loi LRU sur l’autonomie des universités engageait encore davantage le système sur la voie de la concurrence et de la compétition entre les universités et de ce fait privilégiait les plus riches. François nous fit part de son espoir qu’un jour, on puisse bouger le monde comme dirait Marx et changer la vie comme dirait Rimbaud.

Antigone en Tatiana

Hier soir Martine est intervenue à l’atelier théâtre de l’université pour travailler sur Antigone. Elle a proposé aux étudiants d’écrire quelques mots de leur propre Antigone. Tatiana qui est en stage avec nous pendant tout le temps de notre Veillée à l’université d’Artois, fait partie de l’atelier théâtre.

Elle a écrit son Antigone : Comprendre. Toujours comprendre. Moi je ne veux pas comprendre. Je veux bien savoir mais pas comprendre. Je veux bien entendre mais pas comprendre. Qu’est- ce qu’il y a à comprendre d’un cœur qui saigne ? Qu’est-ce qu’il y a à comprendre d’un bras vengeur, d’une main meurtrière ? Je n’ai pas besoin de comprendre pour aimer. Je n’ai pas besoin de comprendre pour vivre. Je ne vis pas avec des connaissances. Je vis avec des sentiments. Et si mes mains veulent gratter cette terre jusqu’au sang pour recouvrir son corps, je ne veux pas savoir pourquoi elles le font, je ne veux pas les freiner ni les encourager, je veux juste les laisser faire…

Tatiana écrit au pied du mât de Sarah

Sarah a pu voir la fac autrement, une autre vision des choses. Est-ce que tout est plus beau en haut de son mât ? Elle s’agrippe, se hisse, se retourne. À l’envers, voit-on forcément différemment?
Elle se suspend et on a l’impression qu’elle arrête le temps. Tandis qu’elle s’approche petit à petit du ciel, nous, scotchés à la terre, nos yeux se lèvent. C’est à travers elle aujourd’hui que les étudiants ont posé un autre regard sur les bâtiments qui les entourent. Dans les allées, tout au long de l’année, les gens déambulent tête baissée alors prendre quelques secondes, quelques minutes pour regarder plus haut, cela  permet de voir plus loin ?