nous sommes des poissons volants

L’intelligence qui nous intéresse est une relation. L’intelligence qui désigne la relation sociale. Comme on dit, être en bonne intelligence avec les autres. Etre attentif à ceux qui nous entourent. Etre soucieux des autres. Faire des expériences, c’est faire l’expérience de l’expérience des autres. Nous avons créé les Veillées en septembre 2003. Nous nous sommes dits qu’il fallait aller à la rencontre des autres, de toutes les personnes (au début c’était principalement autour du site du 11/19, dans les cités ouvrières) pour échanger, dialoguer sur l’art et la culture pour comprendre et apprendre (nous avions l’impression de faire fausse route. Nous avions l’impression de n’avoir jamais considéré l’art que comme un entre soi). Que chacunE raconte ce qu’il,Elle entend par art et culture. Ce fut le début d’un long dialogue qui continue aujourd’hui encore. Le travail des Veilleurs consiste à stimuler et se mettre au service de cet échange, à maintenir la flamme. La question requiert que nous nous adressions à chaque personne. C’est une histoire d’amour. Le désir est au coeur de la pensée des Veillées. Le milieu dans lequel nous sommes est sans cesse en mouvement. La société est bouillonnante. En perpétuelle évolution. Nous sommes des poissons volants. A la fois en immersion complète et à distance. Il est parfois nécessaire de prendre du recul (comme Sarah tout en haut de sont mât chinois au milieu de l’université ou Camille et Dorothée sur la table du restaurant universitaire),  pour réfléchir ce qu’on fait. Nous mettre à distance de nous-mêmes. Pour faire du devenir un avenir.

ça valse à l’université pour tous

Cet après midi on est allé accueillir tous les participants à l’université pour tous avec une valse de Strauss. On a dansé pendant plus d’une heure avec les gens. Les gens disaient, c’est complètement insolite, surréaliste. J’ai l’impression de rêver. Merci! Merci! Il y a tellement longtemps que je n’ai pas dansé! Et puis les gens ont dansé entre eux. Jusqu’à ce que l’amphi ouvre ses portes et que la conférence démarre. On a répété cette action qu’on a menée pour la première fois à Sartrouville sur le marché du quartier des Indes. Ensuite on a fait des portés d’étudiants qui sortent d’un partiel.

Institut Confucius de l’université d’Artois

L’Institut Confucius de l’Artois situé sur le site de l’ université de l’Artois a été fondé en 2008. Il est le fruit de seize années de collaboration entre l’université de Nankin et l’université d’Artois. Ici la mission principale de l’Institut est la formation des professeurs de chinois et d’établir un dialogue transculturel. Confucius représente un accord historique, où les différences se rencontrent. Tous ceux qui désirent participer à cette aventure sont les bienvenus. Il existe quinze Instituts Confucius en France. Certains sont intégrés à des université, d’autres sont des associations, et d’autres sont situés dans les centres culturels chinois. Mme Siyan Jin, directrice de l’Institut Confucius de l’université d’Artois nous explique que la région Nord de Pas-de- Calais et l’Artois en particulier sont très ouverts sur le monde. De nombreuses actions culturelles sont organisée entre Nankin et l’Artois : musique, danse, séminaire Artois-Nankin (qui a lieu chaque année depuis quatre ans) … Un accord d’association a été signé entre le bassin minier et la région du Nankin qui favorise les échanges entre les jeunes écoliers du bassin minier et de la région de Nankin. Il est prévu la construction d’un jardin chinois à Arras. Ce serait le premier en France. Financé par la ville d’Arras, la région du Nord Pas-de-Calais et la communauté d’agglo de l’arrageois.

Le jardin chinois est un lieu de correspondance entre le naturel et le surnaturel. Le mot religieux en terme chinois ne signifie pas la même chose. Pour Mme Siyan Jin, la religion prend tout son sens dans la transmission, dans ce que les ancêtres transmettent aux nouvelles générations. Dans la transmission et dans l’éducation.

La langue chinoise attire les étudiants pour des raisons commerciales mais aussi parce que l’humanité entre dans une ère nouvelle: le progrès ne suffit pas à rendre les gens heureux. L’être humain ne peut pas se couper de la nature et les connaissances orientales sont basées sur la nature…

Mme Siyan Jin nous dit que l’écriture chinoise n’est pas difficile si on comprend son âme. Chaque caractère est un registre de la pensée de nos ancêtres. Cela nous ouvre un vaste chantier historique. A chaque caractère on peut serrer la main d’un homme d’ il y a six mille ans.

Mme Siyan Jin a appris le français à l’université de Pékin, après la révolution culturelle. Elle a finalisé son doctorat à l’université de la Sorbonne, à Paris. Quand on lui demande de nous dire une citation comme on le fait à chaque fin d’interview, on n’a pas le temps de lui tendre nos feuilles de citations pour qu’elle fasse un choix. Déjà elle nous dit Montaigne. Un ami de chaque matin. C’est Montaigne qui résume le mieux la pensée chinoise. Tous les matins, je lui serre la main.

Nous avons terminé notre entrevue en discutant avec les bénévoles de l’Institut.