les couleurs de la lumière

En porte à porte pour récolter des images d’objets dans la cité de la Bourgeonnière.
Une jeune femme nous a montré une petite statuette canadienne, qui s’appelle Ninoutchouk.
Un jeune homme nous a montré une chaussure de foot et une jeune fille une paire de basket.
On a vu aussi un petit porte-clef souvenir du Sénégal, un tire bouchon, un livre, des boucles d’oreilles, une montre.
A travers une porte, au moment de frapper, on a entendu quelqu’un chanter un rap. On a attendu la fin de la chanson pour frapper, et le jeune homme – quand on lui a demandé un objet – nous a montré ensuite un micro.
Un jeune fille nous a invité à entrer pour nous montrer une lampe design avec une télécommande qui change les couleurs de la lumière.

le glaçon de chaque jour

Au TU, il y a Baal de Orsoni. Depuis avant hier, et encore ce soir. Chaque jour, en arrivant au TU, le matin, on découvre sur la pelouse devant l’entrée des artistes un énorme glaçon. C’est les restes du spectacle de la veille. A chaque jour son glaçon. Celui de la veille ne fait qu’un tout petit tas, quand celui du jour arrive, massif. On a pas encore vu le spectacle, ce qui fait que ce glaçon est un mystère, qui parle du temps qui passe, probablement.

des ongles terreux et des frères fratricides

Hier soir, on a fini tard. Antigone à la Bourgeonnière, avec le groupe que Claude, le veilleur de nuit, a constitué autour de l’envie de faire du théâtre. Ils ne sont que quatre parce que c’est le début de l’année. Ninon, Corentin, Mounir et William. Quatre motivés qui se prêtent au jeu d’Antigone, de ses ongles terreux, des frères fratricides enterrés sous les corbeaux et des liens familiaux fort complexes. Réinterprétation de la réinterpretation d’Anouilh. Jouer sur les lacunes, autodérision, et puis les petits bouts de textes. Mounir qui mélange l’arabe et le français et non, je ne me tairais pas ! Je veux savoir comment je m’y prendrais, moi aussi pour être heureux ?
Dans le tramway du retour, il est tard, presque onze heures, on partage encore un moment avec William qui nous raconte son engagement dans la vie associative, dans des radios et télé étudiantes. Émissions L’os dans l’oreille et Étudiants poil aux dents.

antigone

Ce soir on a fini la journée par une intervention sur Antigone dans un atelier théâtre et une projection sur la façade du T.U. Tout juste avant les acrobates et les danseurs sont allés faire des démonstrations et discuter avec les étudiants d’une résidence universitaire. On feuillette les livres qu’on a emmenés avec nous pour cette veillée. On a pris plein de livres. On a pris par exemple Les règles de l’art de P.Bourdieu et Voyage au bout de la révolution de Claire Brière Blanchet. On tombe sur des phrases au hasard du livre de Claire Brière Blanchet p.275:  Il m’arrive de croire que tout va bien dans la vie et puis je ressens une douleur sourde qui finit par prendre possession de mon corps et me submerger puis parlant de Nizan, Claire Brière Blanchet dit: chez lui, Sartre décelait « l’impatience d’un malade qui se tourne et se retourne pour échapper à la souffrance… Ce qui ne variait pas c’était son extrémisme: il fallait en tout cas ruiner l’ordre établi… Partant à Aden, il conclura: je suis arrivé, il n’y a pas de quoi être fier. Echec sans fin d’un contentement de soi,d’un satisfecit, même au bout du voyage. » Ce matin après qu’on ait lu nos textes au micro devant la faculté de Lettres une jeune étudiante nous a demandé les références de nos textes, on lui a offert la liasse de textes qu’on venait de lire. Ce soir en regardant les images qu’on projetait sur le mur du théâtre on était touché de voir tous ces visages du campus et des quartiers nord de Nantes et on pensait qu’on avait beaucoup de chance d’être là…