Veillée # Rouen
Le marché du Châtelet
Braque, Boieldieu, Malraux, Godot, Antigone, Didier, Martine, Maggie, Gilbert, Maya, Gael, Hervé, Catherine, Christine, Jérémie, Camille, Dorothé, Sarah, Hassan, Mourad, Thomas, Guy
Nous sommes passés de 5 à 9 personnes pour la veillée#32. Les danseurs et circassiens sont arrivés à bon port, enfin sur les Hauts de Rouen.
On a commencé la journée sur le marché et à HDR, la radio. Les studios sont dans l’ancien commissariat et les émissions s’enregistrent dans les anciennes cellules de garde à vue. Original.
C’est notre troisième jour, il est 10h, sur le marché, on croise des personnes rencontrées la veille au café, dans un lieu associatif (les jardins participatifs, le centre Malraux), de grands sourires s’échangent, la journée commence bien.
Avec Didier, on a rencontré le directeur d’Interm’aide, une association qui facilite l’accès à un emploi.
Dans l’après-midi, on se sépare en deux groupes, un vers le collège Boieldieu et le deuxième au collège Braque. L’impact des danses et du mât chinois est fascinant sur les adolescents. La culture se passe dans la cours de récréation, cet après-midi. De retour au QG, la liste des rendez-vous, des interventions dans les classes (sur En attendant Godot et Antigone), le « tournage de nuit » . La machine est lancée, on a de quoi faire. L’organisation de demain, c’est maintenant…
Les Hauts de Rouen
l’art contemporain, ça ne sert à rien ? – Et toi, à quoi tu sers?
On est allé à la salle d’expo d’art contemporain sur la dalle de la Grand’Mare. On a discuté avec le responsable. Il dit qu’il ne croit pas aux expos et que l’artiste devrait être là tout le temps de l’expo. Pour que la rencontre ait vraiment lieu avec le public. Il raconte l’histoire d’une artiste qui a exposé à l’intérieur et à l’extérieur de la salle d’expo. Elle a posé du papier peint sur des piliers et des murs contigus à la salle d’expo. Dans la nuit le papier peint a été recouvert de graffitis et par endroit déchiré ou tagué. Il dit que c’était magnifique la manière dont les habitants s’étaient réappropriés l’oeuvre d’art. Mais il déplorait que l’artiste ne soit plus remonté au quartier pour voir comment son travail avait évolué au fil des jours. Il dit que la fréquentation des artistes l’a éloigné de l’art. Il a fait les Beaux Arts à Paris mais ce qui lui fait le plus envie aujourd’hui c’est de construire une maison.
ville de Rouen
les hussards noirs
Les hussards noirs… c’était le surnom des instituteurs au début du XXème siècle.Ce matin, on a rendez-vous au Rallye. Le Rallye c’est le bar du quartier des Sapins. On se pose au comptoir, « Martial va avoir un peu de retard » prévient le patron. On prend un café. Martial arrive chapeau sur la tête et bretelles aux épaules. Il s’excuse d’être en retard « il y a eu une expulsion dans un immeuble, j’y suis allé, c’était pas marrant… », sur son écharpe, il y a un autocollant de droit au logement. « On sera mieux sur la terrasse », on est d’accord. Du comptoir à la table de la terrasse, la distance est courte mais Martial connait du monde, il s’arrête à chaque mètre, on l’interpelle, on lui dit bonjour, on l’appelle « Monsieur le Maire des Hauts de Rouen ». La caméra installée, pas besoin de mise en route, Martial, le sourire aux lèvres, commence son historique personnel dans le quartier. Il fait parti du conseil de quartier mais pas seulement. Hussard noir à la retraite, il a du bagout, des envies pour son quartier « Les Sapins ». « On ne me verra pas regarder Derrick, l’après-midi ».
Cet après-midi, Olivier Geng nous rejoint à la salle Louis Jouvet. On s’installe. Il y a de l’engouement, de la vivacité dans sa voix. Il est retraité… de l’éducation nationale. Il est arrivé à la Grand’Mare en 76 et se bat depuis toujours pour son quartier, même si le coin est vu d’un mauvais œil par les alentours, il en est fier, la liste des raisons est longue entre les forêts toute proche, le centre de Rouen juste à côté… Il fait également parti du conseil de son quartier. Il nous explique ses différents combats, l’évolution du quartier sans misérabilisme, sans oeillères non plus. Il nous raconte ses soirées passées en tant que bénévole à la croix rouge… Un soir, il est rejoint par deux nouveaux bénévoles… ce sont deux de ces anciens élèves et ça… « ça fait plaisir ».
Chez ces deux personnes, il n’y a pas l’envie du « regardez moi » mais de l’action, de la réflexion.
“Nous on n’veut pas être des gagnants. Mais on acceptera jamais d’être des perdants” (B.C) Voilà une phrase qui convient bien aux hussards noirs rencontrés aujourd’hui !
Haut d’immeuble
La Veillée aux HDR, le 15/09/2012
Anciennement cinéma « le Concorde », la salle Louis Jouvet, située place du Val Grieu aux Sapins, va devenir un nouveau haut lieu culturel de Rouen sur les Hauts de Rouen. La direction en a été confiée à Catherine Dété et au théâtre de la Chapelle. Le projet est de favoriser le théâtre délibératif. En co-construction avec les personnes du secteur. Et retrouver un peu de l’ambiance qu’il y régnait à l’époque de cet ancien cinéma de quartier. Un théâtre où les gens prendront l’habitude de se retrouver. Avec des actions suffisamment ouvertes et diverses afin que chacun se sente concerné. C’est le sens de la présence de la compagnie HVDZ ces dix prochains jours. Aller à la rencontre de tous et établir des échanges de personnes à personnes dans la perspective d’un grand rendez-vous le 15 septembre 2012 à la salle Louis Jouvet à 17h30 et 20h30. Pour un film spectacle comme une Veillée.