Veillée # Rouen

On a rendez-vous avec Moïse… Moïse c’est le créateur et le directeur de HDR, la radio des Hauts de Rouen. On devait le voir ce matin mais il rentre du Sénégal et il était « déphasé », on a décalé le rendez-vous à 19:00. On entre à HDR. Moïse conclut son émission avec beaucoup d’entrain et « même si on est fatigué, on est content… ».

Il nous emmène dans son bureau. Un vieux teeshirt d’un ancien combat pour le développement de la radio pend au mur tenu par deux punaises. Moïse raconte et même si on parle évolution, développement de la radio, ça vient des tripes. Il a la niaque, il peut être en colère, il sourit, il croit en l’humain et aux Hauts de Rouen comme personne. On ne va pas expliquer chaque bataille de cet homme là, son empreinte est indélébile. Un éveilleur de consciences.

Ce matin, on est à Flaubert, Braque et à l’APMAR. Martine a fait Antigone avec les élèves de Braque. Didier et Jérémie à Flaubert pour En attendant Godot et les Pas de Couloir. On propose aux élèves de les filmer en pied dans un couloir du lycée et on projette ensuite l’image filmée sur un écran, à la taille du couloir. Et ça donne l’impression du réel. De la réalité qui n’est plus qu’une image projetée. Des images qu’on retrouvera dans la projection du film spectacle des Veillées qui aura lieu samedi 15 septembre, à 17h30 et 20h30. A la salle Louis Jouvet. Les danseurs et acrobates (Hassan, Mourad, Dorothée, Camille, Sarah et Thomas) sont intervenus dans la cour du lycée Flaubert à 10h. Puis ils ont remis ça à la sortie du lycée à 11h. Guy et Maya sont allés à l’AMRA, à la Lombardie. Ils ont rencontré Safia qui leur a exposé les actions de l’association qui travaille avec les migrants, pour les rendre autonomes, dans l’expression écrite et orale de la langue française. A travers une approche fondée sur le désir d’apprendre et le désir de la langue. Safia dit, le théâtre est partout présent dans notre apprentissage. Les personnes improvisent, écrivent, jouent. A chaque fois, c’est une nouveau défi et une réalisation de soi. On est tout le temps dans l’écoute et dans l’échange des paroles, des voix, des cultures. On travaille en collaboration étroite avec des artistes du quartier et d’ailleurs. C’est passionnant.

On revient du repas du comité de coordination , plus de cinquante personnes étaient installées. On les a faits participer à notre veillée par le biais des citations. Une dame nous a parlé de ses souvenirs et du spectacle vivant. Elle allait, souvent, voir les pièces du TNP au Théâtre de Chaillot. Elle se souvient de Gérard Philippe venant dire bonjour aux spectateurs, avant une représentation de Lorenzaccio. Elle se souvient du tarif très abordable des places pour voir le TNP. Elle se souvient des nuits du TNP qui commençaient à 19h par la pièce (Le Cid, Richard II…) et la soirée continuait avec un bal, avec orchestre, dans la grande salle de Chaillot, jusque 4h du matin. Elle se souvient des concerts d’une heure (de 19h30 à 20h30) où elle a vu Renaud faire ses début, Juliette Gréco, Paolo Conte… Elle se souvient que c’était bien pratique parce que ça permettait de ne pas se coucher tard et de voir de grands artistes. Elle se dit qu’il faudrait refaire « des choses dans ce goût là ».

Nous avons connu les Hauts de Rouen sous le soleil, la semaine dernière, passons au Haut de Rouen sous une petite pluie !

Le quartier a changé de couleur. Rouen est surnommé « le pot de chambre » car situé dans une cuvette où la pluie n’est pas rare. Mais nous, ici, rien à voir, on est sur les hauteurs de la ville, 120 mètres d’altitude. Aux HDR…

On passe devant l’école élémentaire du quartier des sapins , elle est toute en brique et en pierre, c’est entre la bâtisse bretonne et les bâtiments en brique « de notre coin ». Logique, on est situé entre la Bretagne et le Nord Pas de Calais, comme si les deux régions s’étaient mélangées pour faire jaillir ce lieu éducatif, c’est très réussi…

Dans une heure, on se rend au repas mensuel du comité de coordination. Les montages d’interviews se font dans un coin du QG et à l’autre bout, on organise l’après-midi…