Veillée # Rouen

Didier, Martine et Jérémie sont allés au collège Boieldieu dans une classe de troisième faire du Godot (au cours de cette intervention, on demande aux élèves de nous donner la réplique sur la célèbre pièce de Samuel Beckett, En attendant Godot). On a discuté avec la prof qui travaille chaque année sur la tragédie. De la tragédie antique à la tragédie moderne. Elle a dit, l’année dernière j’ai pu travailler sur l’Antigone d ‘Ahnouil parce qu’il est passé de la collection rouge à la petite Vermillon et mes élèves ont alors pu l’acheter. Ils ont passé quinze jours à faire du théâtre autour de la tragédie. Les élèves ont ramené des accessoires, des morceaux de tissus, des costumes. Ils étaient tous à fond, dit-elle. Les élèves et singulièrement ceux qui sont en désaccord avec le système scolaire s’investissent complètement en apprenant par coeur des textes compliqués de Racine, Sophocle… Dès que l’occasion se présente, ils sont prêts à rejouer une petite scène, au cours de l’année.

Qui n’a pas rêvé, en flânant sur les boulevards des villes, d’un monde qui, au lieu de commencer avec la parole, débuterait avec les intentions.

On a quitté le quartier pour deux jours. On sera de retour lundi soir. Pour une belle semaine sur les Hauts de Rouen. Les acrobates et danseurs seront de retour mardi soir et à nouveau partout dans la rue, les écoles de tout le quartier dès mercredi matin. Les Hauts de Rouen sont superbes sous ce soleil (brûlant) d’automne. Hier à la fête les gens cherchaient partout un coin d’ombre. Le programme de la fête était chargé et diversifié. Des associations sportives, culturelles, de la musique de la danse partout sur la grande plaine de l’aigle à la Lombardie. On a pu goûter aux frites merguez et on a fait des citations, des portraits et tenter de monter le mât chinois. Sur l’herbe on n’a pas réussi à stabiliser la base du mât. Du coup on a dû renoncer. Mais on va faire du repérage pour la semaine prochaine et ça va le faire. Comme dit la citation, Pire que le désespoir, c’est l’habitude du désespoir. Alors cette semaine faut s’attendre à ce qu’on voit des mâts chinois partout dans les Hauts de Rouen. La prochaine Veillée a lieu à Sartrouville et la mairie et le commissariat voudraient connaître le détail précis de toutes nos interventions dans la ville. Ils nous confondent avec une troupe de théâtre de rue. Nous faisons des petites incursions au milieu des personnes. Mais que du doux, que du tendre. Nous sommes des militants du Produit Intérieur Doux. On a laissé tomber le PIB. Pas de quoi détourner une rue ou bloquer un carrefour. Tous à Rouen, dans les HDR pour notre deuxième semaine. Et samedi 15, Veillée à 17h30 et 20h30.

On a fait cette nuit des images avec les danseurs et les acrobates un peu partout dans le quartier, du Châtelet à la Grand’Mare, dans la rue Galilée et aux Sapins et à la Lombardie. On se prépare pour la fête au quartier. C’est une journée idéale pour aller dans la forêt…  Barbecue géant et mille animations dans l’après-midi. C’est l’occasion de rencontrer tout le monde. Et de découvrir tout ce qui se fait dans le quartier. On demandera aux personnes de nous dire des citations à la caméra qu’on leur proposera sur des feuilles de papier. On leur proposera le portrait chinois, si le quartier était une chanson? Si le quartier était une recette de cuisine? Si le quartier était un prénom…  Didier et Thomas préparent la rencontre virtuelle entre deux habitants du quartiers à partir de leurs interviews. Dès qu’ils sont prêts, on filme. On va tourner caméra à l’épaule. C’est la première fois qu’on fait ça. On espère que ça va marcher. Ça nous ferait une nouvelle séquence pour les Veillées. Une nouvelle invention.