et que ce soit entier

Antigone avec le groupe de théâtre du lycée Ismaël Dauphin.
Devant le fond vert. On s’installe. On se bat un peu avec la technique : écran, lumière et puis ça démarre. A l’atelier théâtre, il y a des gâteaux, c’est une tradition.
Devant le fond vert, ceux qui connaissent Antigone en jouent ce qu’ils savent, et puis tout le monde invente des saynètes autour de l’arrivée d’Antigone à Cavaillon, et au Lycée Dauphin.
Il paraît qu’elle a tenu tête à monsieur Créon, le directeur…et pourtant il est pas commode, monsieur Créon, pas facile de lui tenir tête.
Ou
Antigone, oui, mais anti quoi exactement ?
Et puis chacun son tour, crier, murmurer, pleurer : Je veux tout et tout de suite et que ce soit entier ou alors je refuse. JE VEUX TOUT ET TOUT DE SUITE ET QUE CE SOIT ENTIER OU ALORS JE REFUSE.

Et puis carte blanche photo pour le blog. C’est vous qui fixez le protocole, vous qui décidez de la pose, de la mise en scène, du moment de chaque photo.

il fait beau

Il fait beau. Ça sent fort le printemps, on y prend goût. On se dit qu’on a beaucoup de chance d’être là. D’avoir ce QG là, à la maison de quartier.
Céline, qui a de si beaux yeux, qui est si souriante, qui nous accueille chaque jour, et qui nous dit bonne ballade ou bon reportage quand on s’en va. Marie-Hélène, qui se plie en quatre pour nous aider, pour qu’on se sente bien ici. Et Serge aussi. Et Laurent. Et Réda. Et Valérie.
On se sent bien. On voit passer les cours de salsa et la gym, les petits rats de l’opéra et les cours de couture.
On doit déjà commencer à penser qu’on va quitter le QG jeudi matin, mais, on se dit, c’était un QG de rêve, au cœur de la vie cavaillonaise.

on se retrouve, là, à Cavaillon.

Ce soir, Fred et Alex, nos chers acrobates, montraient leur propre spectacle au théâtre de Cavaillon. Appris par corps, de la compagnie Un loup pour l’homme. Ils jouent aussi demain.
On s’est dit que c’était l’occasion de faire un croisement, de se rejoindre, de croiser encore un peu plus notre travail et le leur.
Alors on a projeté, à la sortie du public, sur le mur de la médiathèque, les images échantillons, petits bouts de Godot, pas de couloir, photos de classes et danse. C’était beau. Toujours avec le même morceau de Cat Power, qu’on aime tant. Il y avait là des élèves qui ont été filmés pour les photos de classes, et qui s’y sont vus. Et puis Flora a revu une des éducatrices de la PJJ, Muriel, et un des jeunes dont elle s’occupe, et ils sont allés voir Appris par corps ensemble. Ça leur a beaucoup plu.
C’était une belle soirée où on a aussi retrouvé Blandine, qui avait fait un petit documentaire sur la compagnie – documentaire qui est diffusé dans le hall du théâtre. Il y avait aussi Matthieu Desseigne, qui avait fait un stage de danse avec nous il y a cinq ans. Tout se recoupe. On se retrouve, là, à Cavaillon.

de l'autre côté de la caméra

Cet après midi, en porte à porte dans les immeubles en face de la MJC, on a été reçu chaleureusement par plein de familles. On a fait les portraits et les photos d’objets.
Un petit garçon a hésité entre son vélo et son skate. C’est le skate qui a gagné, parce que le vélo est à la cave, et que sur le skate, il y a Spiderman.
Une petite fille nous a montré son doux doudou, et son frère a montré un jeu vidéo et des cartes de catch. Il a soigneusement disposé une à une, chacune de ses cartes, sur le fond noir que Flora emmène toujours avec elle. La grande sœur, pendant ce temps, faisait le portrait sur le pas de la porte. La maman nous a gentiment offert un café – une petite pause bienvenue pendant laquelle les enfants ont raconté qu’ils avaient vu les danseurs et les acrobates à l’école. Ils ont raconté qu’au début il y avait une danse lente, puis les acrobates qui sautent, et tout.
Ensuite, on a continué, et Jérémie, pour la première fois, a posé pour un pas de porte. Une jeune fille a dit :
Je le fait si vous le faites avec moi
Et Jérémie à dit :
On le fait à deux, d’accord, mais après vous le faites seule.
Top-là. Du coup, Jérémie a fait son premier portrait sur le pas de la porte, de l’autre côté de la caméra.

fragments de Veillée

On prépare la diffusion d’un petit film, fragments de la Veillée de vendredi. Une dizaine de minutes d’images qu’on va diffuser sur les murs de la ville comme les KXKM, un groupe d’artistes de rue de Villeurbanne avec qui on avait travaillé en 2004, l’année où Lille était capitale culturelle européenne. Nous avions cette année-là (à l’initiative de la scène nationale Culture Commune) avec le groupe KXKM parcouru tout le bassin minier du Nord-Pas de Calais. Nous avions proposé des échanges avec les habitants, fabriqué ensemble des expositions, transformé une brasserie désaffectée en centre d’art contemporain éphémère. Nous avions investi la piscine de Liévin pour y diffuser des images de fanfare et d’harmonie municipale et de majorettes. Et de sosie de Johnny Halliday. Ces trois prochains jours on va à la nuit tombée diffuser sur les murs de la ville des images des gens de Cavaillon.