Il y a (2)

Il y a les pas-de-porte, il y a un rayon de soleil entre deux gouttes de pluie, puis l’arc en ciel. Il y a les chutes de Montmorency, il y a un brunch plein de sirop d’érable, il y a une association pour le Nicaragua, il y a le groupe « Tu sais que tu viens de Giffard. Quand… », il y a une dame au manteau blanc qui dit « la culture c’est bon, on en a jamais assez ». il a plu à verse cet après-midi, il y a les escaliers extérieurs pour arriver aux appartements du deuxième étage, il y a de la solitude, il y a les manies, il y a la peur de la caméra, ils y a les promeneurs du dimanche, il a un monsieur qui chante « vive les colombes », il y a la machine à coudre de l’arrière grand-mère. Il y a beaucoup d’églises, il y a les rénovations, il y a les sourires, les premiers pas et les « toc-toc » des portes. Il y a Marianne qui rate son autobus, il y a les abris qui sont temporaires parce qu’ils cachent le paysage, il y a Marie qui répète les questions. Il y a la pluie qui permet de faire des pauses et de discuter plus longuement, il y a Léa qui prend des photos, il y a la rencontre d’un octogénaire et une vue imprenable depuis le parking du dépanneur, il n’y a pas de Couche-Tard. Il y a la gène de montrer son visage, il y a beaucoup de gens âgés, il y a des gouttes de pluie sur l’objectif, il y a la valse sur le parvis de l’église et la danse au brunch de l’association du Nicaragua. Il y a la valse à 1000 temps et les Fouteurs de joie dans les oreilles de Maggie. Il y a l’inquiétude de la première performance et le tremblement, il y a que quand je danse, je sens les regards tournés vers moi. Il y a la violoniste assise sur sa chaise au brunch de l’association, il y a des chats, il y a Aïcha. Il y a Laurent Breton qui a développé la musique sur le quartier, créé une harmonie et tourné dans le monde entier. Il y a l’anarchie du début de journée, il n’y a plus de fin à ce il y a. Il y a les bienvenus et les au revoir.

Première conversation filmée

Ce matin premier rendez vous à 9h au conseil Beauportois de la culture, on part avec Martine, et on retrouve Marion qui nous attend devant. On va à la rencontre d’Aïcha, elle est originaire du Maroc. On lui dit que justement on en revient, et lorsqu’elle nous explique où est installée sa soeur, on voit exactement ce qu’elle veut dire et en quelques secondes nous revoici à côté du cimetière de Salé, juste après la Mosquée, tout à côté de l’océan – tu te rappelles ?

Aïcha nous raconte son arrivée au Québec un 25 décembre, elle arrivait du Maroc où il faisait 20°, ici tout était sous la neige, tout était blanc. Elle était directrice d’un centre social au Maroc, elle voyait tous les jours une centaine de famille, elle a fait l’école de police aussi. Quand elle est arrivée, à part son mari elle ne connaissait personne,  mais comme elle dit, elle ne pouvait pas se lever ni se coucher en pensant : « Je n’ai rien fait de ma journée pour quelqu’un » , alors elle a trouvé un moyen de rencontrer des gens.

Tous les jours Aïcha allait au parc et entamait des discussions avec les familles qui ne parlaient pas français. Elle les emmenait dans les magasins et les aider à apprendre à communiquer. Au fur et à mesure, elle a regroupé de plus en plus de familles immigrées et québécoises. Ensuite, elle est arrivée à Beauport en 2004, et a recommencé le même « travail ». C’est un temps plein en bénévolat que fait Aïcha, elle dit que tous les jours, elle fait l’avenue Royale dans un sens et dans l’autre, et qu’elle a la chance, que toutes les portes s’ouvrent pour elle. Aïcha va chercher les dames chez elles, elle les aide à sortir, à rencontrer du monde. Elle nous montre une photo, dessus il y a deux familles une du Yemen et l’autre d’Algérie, les dames sont toutes deux en tenue traditionnelle, elle nous dit que cette femme du Yemen, toute sa famille est en train de mourir dans son pays…

On a passé presque deux heures avec Aïcha, on n’a pas vu le temps passé, et puis à la fin on lui a demandé, si Beauport était une chanson où un musique qu’est ce que cela pourrait être ? elle nous dit : je vais vous dire quelque chose que j’ai écrit, un petit poème.

Ça dit à peu près ça : …. J’ai tout quitté pour toi, ma famille, mes amis, mon pays, mon histoire, mes souvenirs,  j’ai tout quitté pour toi Beauport et aujourd’hui je t’ai dans mon coeur

Temps gris, valses joyeuses!

Ce midi on a invité les gens à valser à la sortie de la messe. Comme on n’avait pas de sono-portable, Daniel à branché son ordinateur aux enceintes de sa voiture. Une valse à 1000 temps s’est envolée depuis les fenêtres ouvertes de l’auto. Chacun a invité un, voire plusieurs partenaires, tout le monde souriait. On a partagé, une danse avec Andrée, qui est institutrice des élèves de 5eme années de l’école Beau Soleil. Elle n’en revenait pas que l’on puisse danser comme ça, dans la rue. Elle est très enthousiaste, on va rencontrer ses élèves dans le courant de la semaine. On a aussi invité Evens à entrer dans le danse. Evens habite Haïti, il travaille là-bas mais sa femme et son fils vivent ici, à Beauport. Il vient leur rendre visite dès qu’il le peut. Il repart après-demain et ne pourra pas venir voir le spectacle, mais son petit garçon sera surement là. Il glisse en partant « Peut-être qu’un jour, vous viendrez faire une veillée en Haïti! ».

Maggie et Jérémie on pris des centaines de photos d’ une multitude de pas de danse : des danses en solo, des danses à deux, des danses en parapluie, des danses à 3 temps, des danses sous la pluie, des danses débutantes, des danses tourbillonnantes…