retrouver rencontrer

Rencontrer et retrouver. On a rencontré la société de colombophilie et retrouvé la Concordia, l’harmonie municipale de Loos-en-Gohelle. On avait suivi la Concordia un premier mai, dans la tournée traditionnelle où il s’agit de réveiller les adjoints, l’un après l’autre, en commençant à cinq heure du matin. On avait aimé l’ambiance et puis l’internationale et le chiffon rouge, un bon répertoire. On s’est dit qu’un an après on pourrait les revoir, on s’est dit qu’on pourrait les inviter à venir jouer le jour de la veillée, pour accueillir le public. On est allé les voir à la répétition du samedi, et ils ont promis qu’ils viendraient, en costume, en musique. On est ravis.
A la société de colombophilie, l’ambiance est belle aussi. C’est la saison morte – les pigeons muent et se reposent – mais les coulonneux, eux, ne dorment pas. Ils se retrouvent dans leur local, autour d’un verre, d’un jeu de carte, ils parlent pigeon. On a été accueilli très chaleureusement par le Président et son fils, qui nous ont expliqué de long en large les concours, et puis aussi présenté les coulonneux d’ici, du plus ancien au plus jeune. Encore un moment de plaisir, entrecoupé de confidences et de blagues grivoises. On a ri.

une passion

Aujourd’hui on a fait beaucoup de porte à porte et des habitants de la cité ont dit à Jérémie qu’ils avaient déjà posé pour la caméra plusieurs fois et qu’ils ne voulaient pas recommencer. Alors on a eu une petite discussion au quartier général de la Veillée.  Guy a parlé un peu d’usure-passion (c’est une nouvelle obsession) et on s’est dit qu’il fallait trouver d’autres protocoles comme on dit…Avant cela alors que Jérémie était parti filmer  des beaux immeubles sous la brume on cherchait à rejouer un bout du film de Une Passion de Bergman. De telle manière qu’on puisse se filmer en train de donner la réplique à Liv Ullman quand celle ci dit au personnage qui joue son mari dans le film qu’elle voudrait voyager et qu’il lui répond qu’il est trop tard. En champ contre champ, on voit d’un côté Liv Ullman dans l’écran d’ordinateur  et de l’autre on met  qui on veut qui se filme en train de lui donner la réplique. C’est vrai qu’on a déjà tenté l’expérience plusieurs fois avec d’autre films et que ça n’a pas fonctionné. Mais en continuant à chercher on va bien trouver. Jo-Anna va regarder le film ce dimanche et noter les dialogues dont on voudrait se servir.

loos loos lens

Cet après midi on est allé chez Mme Marmé et sa fille. On a beaucoup discuté. On a regardé des photos. On est reparti avec un sac plein de fruits du jardin. Mme Marmé a vécu très longtemps près du site du 11/19. De l’autre côté de la grande maison d’ingénieur. Avant de venir habiter dans le centre de Loos en Gohelle. Elle habite depuis très longtemps un chalet savoyard. Ces chalets ont été construits par les mines à la même époque que les cités jardins. Avec les corons, les cités jardins, les maisons d’ingénieur, les plus grandes maisons d’ingénieur et les châteaux des directeurs des mines, les chalets font partie du patrimoine des logements construits par les houillères du Nord Pas de Calais. Dans les chalets étaient logés les maîtres porions. Mme Marmé nous a beaucoup parlé du temps où elle habitait près de la Place Lorraine en face de cette grande maison qui se trouve sur le site et qui est à l’état d’abandon. On a longtemps espéré que cette maison devienne un gîte pour les artistes en résidence à Culture Commune mais les années passent et la maison se déglingue. Mme Marmé a promis qu’elle viendrait à la Veillée. En tout cas, sa fille Martine a promis qu’elle l’y emmènerait. On a parlé du temps où son mari travaillait à la mine. Martine Marmé nous a raconté qu’elle préparait le briquet de son père avant qu’il aille au travail. Et puis on est allé à la fanfare municipale de Loos et ensuite on est allé à la fédération ouvrière colombophile à Lens. On a interviewé le plus jeune colombophile de la région.

quartier changeant

Une bougie, une photo, une guitare en jouet, un vélo, une poupée, un cerf-volant, une plante carnivore, une vélo d’appartement qui se transforment en mante religieuse, une tenture, un ange.
Séance photos d’une famille avec leurs petits chiens.
On a vraiment rencontré beaucoup de gens ce matin en faisant du porte à porte. Beaucoup de jeunes couples surtout, qui se sont installés récemment dans le quartier. Certains pensent venir à la veillée. Une façon de découvrir leur nouveau quartier en quelque sorte. Certains rénovent. On donne un coup de neuf pour rendre la maison plus agréable.
Un homme habite le quartier depuis un mois et demi. Avant c’était la maison de ses parents. Encore avant de ses grands-parents.
Les gens viennent ici par choix. Mais pas forcément.
Les plus vieux s’en vont, de plus jeunes arrivent. Ça forme un nouveau paysage du quartier. Et puis dans dix ans il sera encore différent.

portrait chinois

Ce matin, portraits chinois sur le site. On a questionné les employés de la Chaîne des terrils, du cd2e, du CERDD et d’Act Environnement qu’on retrouve cet après-midi, et puis aussi les employés de Culture Commune. Myriam de la chaîne des terrils nous a raconté l’histoire émouvante de Félix – elle propose Félix pour un éventuel prénom du 11/19. Pour Félix, les mines existent toujours. Il a la maladie d’Alzheimer. Régulièrement il vient sur le site et demande à voir le patron.
Et puis on a été ému aussi par le portrait chinois qu’a fait une jeune femme qui travaille à Act Environnement et pour qui le 11/19 est lié, complètement lié, à l’histoire de son père, Abdelkader.
On s’est rendu compte que tous les gens qui travaillent sur le site ne le voient pas de la même façon. Pour certains le site a vraiment une importance écologique et pour d’autres, pour nous, c’est l’art et la culture. Il faudrait qu’on construise une passerelle entre tout ça. Elle serait faite en matériaux de récupération et on y accrocherait des souvenirs, des objets, des poèmes.