J’vous ai apporté une chanson

– Bonjour
– Bonjour… Heu est ce que Yulia est lia heu là? (Et voilà… Tu sais plus parler ma grande)
– Heu ouai… Mamaaaan?

– Bonjour?
– Bonjour, alors voilà, en fait on à un cadeau pour vous et…
– Ah non! Moi je veux pas de cadeau
– Non mais en fait c’est parce qu’on est une troupe de theâtre qui…
– (Merde! Elle doit penser qu’on veut lui vendre un truc)
– (faut parler de la personne qui lui offre)
– …et c’est donc votre voisine (son nom?!? C’est quoi son nom déjà)
– Oui vous voyez c’est écrit là… Heu… Carmon… Cermon?!?… Charmet?!?…
– Je connais pas ça…
– (j’ai complètement oublié de regardé le nom avant…)
– (ils auraient pu faire ça avant, on a l’air de gros touristes là)
– Carmen?
– Carmen!!! Oui! (Pfouuuu)
– Ouais c’est ça! Carmen! (Bien sur)
– Votre voisine Carmen bien sur! (Hé! Sympa le paillasson)
– Voilà donc Carmen vous offre une chanson et c’est nous qui allons vous la chanter
– Mais heu… Vous allez la chanter là?!? haha!
– Ben oui haha! (aaaah c’est bon elle va pas nous virer)
– haha (haha)
– haha (Oula… Elle a failli s’appuyer contre la sonnette)
– haha (Tibie paiom, tibie blagA? BlagO?!?)
– haha (pourquoi elle regarde la sonnette comme ça?!?)
– Ben d’accord. allez-y!

– hum.
– hum hum.
– hum. Huuuum.

Tibieeeeee paioooooom

– heu. C’est faux non? (C’est faux oui)
– Ouais c’est bizarre, attend (c’était quoi la note?)

Tiiiiii

– (mais qu’est ce qu’elles font?!? C’est dégueulasse)

– Attends moi je fais Tiiiiii et toi tu fais tiiii
– Tiiiii? (Tiiii?i non tiiiii? Ah ouais)
– Ouai Tiiiiii!

Tibieeee
– Mais ça va pas là…
– Bon! Continue ça va se régler tout seul!

Tiiiiibieeeeeee paiooooooom tibieeeeeeeee (on est juste là?) blaaaaagassaaaadaaaaavim (mais qu’est-ce que… Ah mais elle nous filme là?!?) tiiiiibie blagaaaaasdaviiiiiiiiiiiiiiiiiiiim (ouaaaa c’est trop beau là!) (ouaaaa) (ouaa) (ouaaaa ) (héééé ouaaaaa)
Gooooooooos (merde ça repart tout faux)pooooooooodiiiiiii….. (Concentre toi! Arrête de rire)
Imaaaaliticiaaaaaa (eh mais en fait elle comprend toutes les paroles là?!?) booooooojenaaaaaach (waaaah ces résonances) imaliticiaaaaa (c’est beau ce regard sur eux) boooooojenaaaaach imalitiiiiciaaaa booooojenaaaach booooooojeeeeeeeenaaaaaaaaaach
Maaaaaaliiiiiiiiiiiiim (merde c’était un peu bas là) tiiiiiiiiciaaaaaaa
Maaaaaaaliiiiiiiiiimmmmm (c’est vraiment comme ça que ça se prononce?) tiiiiiiiiiiciaaaaaaaa booooooojeeeeeeeenaaaaaaaach!

– heu.
– Ben voilà.
– Merci pour le cadeau
– Ouai… Enfin on est pas sûr que ça soit un cadeau en fait… Ha. Haha. Hum.
– Si si.
– Ah. Ben…. Cool. Merci. Enfin… Cool.

Salsa connection !

Cet après-midi, on a rencontré une dame qui nous a dit: « si le quartier était une musique, ce serait la salsa ! », danse qu’elle adore et pratique avec ardeur. Or, il se trouve que dans notre vaillante équipe on avait un colombien originaire de Cali, la « capitale mondiale de… la salsa » !

Les grands esprits se rencontrent dans les cages d’escalier du quartier Bossons….

Extraits tirés du livre « Ma mère est née la bas. mon père est né la bas. moi je suis né ici… » crée l’année passée par le centre de quartier Bossons-Plaines du loup en collaboration avec Daniela Hersch et concernant de jeunes lausannois qui parlent de leurs pays d’origine.

« Ici je vous présente la différence entre la Suisse et la Bosnie. En Bosnie il y a la guerre, et en Suisse, il n’y a pas la guerre. C’est le respect qu’il y a en Suisse. En Suisse, j’aime beaucoup la fondue, le fromage et le chocolat. Ce qui me plait en Bosnie, c’est le pont de Mostar. C’est un endroit où il y a beaucoup de touristes. Je n’aime pas le pont Bessières en Suisse parce qu’il y a plein de gens qui s’y suicident, et j’aime le pont de Mostar parce qu’il est beaucoup visité. En Suisse il y a beaucoup d’argent, en Bosnie il n’y a pas beaucoup d’argent parce qu’on avait la guerre… » I. 11 ans
« J’ai l’impression que tout est un peu plus libre qu’en Suisse. Si on se fait arrêter par la police parce qu’on est en moto, on leur paie un café et ils nous laissent partir… » I. 11ans
« Lorsque je dis «famille» en Suisse, ce sont mes sœurs, mon frère, mes parents, mes cousins et mes tantes, alors que dans mon pays d’origine, c’est tout le monde. » I. 11 ans
« Mes parents me punissent ici, alors que là-bas, ma famille ne me punit jamais. J’ai beaucoup plus de liberté là-bas, je peux par exemple conduire des tracteurs ou des motos et sortir plus longtemps le soir. » A. 14 ans
« Il n’y a pas de centre de loisirs dans le village, mais les jeunes savent s’occuper tout seul. Je trouve qu’ils sont beaucoup plus créatifs que les jeunes d’ici. Ils inventent des jeux à partir de choses très simples. Même avec des simples bâtons, ils construisent des maisons ou fabriquent des épées. Ici, on ne peut pas jouer de la même manière. Si on joue aux épées et on touche un camarade, ses parents vont porter plainte. » K. 12 ans
« Nous habitons le même quartier depuis notre arrivée à Lausanne et je vois encore les mêmes personnes que j’ai connues au début. Je ne choisis pas mes amis selon leur nationalité. » A. 14 ans
« En Suisse ce n’est pas pareil. Les gens d’une même famille habitent loin les uns des autres. Donc, ils ne se voient pas tout le temps. » D. 13 ans
« Deda Perra était joueur professionnel de foot. Il a joué avec le FK Etoile Rouge de Belgrade et a gagné la ligue des champions. » S. 12 ans
« Je trouve que là-bas les gens sont beaucoup plus chaleureux et qu’ils expriment davantage leurs sentiments. Le contact est plus direct, que ce soit avec la famille ou en dehors. J’ai l’impression que tout le monde est proche, alors qu’en Suisse les gens sont beaucoup plus réservés. » R. 18 ans
« J’aime bien l’idée d’écrire un livre sur nous, sur notre famille, nos origines et nos pays. Les histoires des gens d’ici et d’ailleurs m’intéressent. Je suis venu à ce projet car j’aimerais savoir comment se passe le quotidien des autres. » D. 15 ans
En perspective, « Ma mère est née la bas, mon père est née la bas, moi je suis née ici… » s’alimente de la conviction que le rapport intense avec ses propres origines est une des conditions essentielles pour une société (d’acceuil) riche et dynamique.
De manière plus opérationnelle, le projet veut stimuler la réflexion et la confrontation entre jeunes sur les perceptions qu’ils nourrissent de leurs pays d’origine, sur leurs sentiments d’appartenance, sur leur «suissitude».