Que la fête commence

Lundi :
Le groupe HVDZ arrive sur les lieux, ils sont collés les uns aux autres comme pour se rassurer et ne pas se séparer dans ce lieu inconnu.

Une voix off : « bienvenue, nous sommes ravis de vous accueillir dans la maison de quartier de Rosendael, ici votre quartier général, le café est là et appelez nous s’il y a un problème ».

Guy présente la compagnie
Le groupe le suit :
Une danseuse (toujours en train de danser ou dans des positions pas logiques, demande à manger que des graines et finit la semaine en buvant des bières)
Un comédien (s’économise pour la représentation)
Une administratrice (toujours quelque chose à faire)
Un vidéaste (repère les plans potentiels jusque dans les toilettes)
Une comédienne a qui on demande des choses qu’elle ne fait pas d’habitude (déboussolée, habituée à travailler dans des théâtres pas dans la rue avec les gens)
Une monteuse (souriante et obnubilée par son écran et a souvent un casque sur les oreilles)

Les tables sont à divers endroits du QG, chacun se met à une table, il n’y a qu’une multiprise, les tables se rapprochent, se collent pour pouvoir avoir accès à la multiprise pour brancher son ordinateur ou autres. Tout le groupe est rassemblé comme coller, la première réunion de la compagnie peut commencer.

décaler le regard

On avait parlé avec le Pavé de l’entrainement mental, une technique de la résistance qui consistait lorsque une décision difficile est à prendre de considérer le problème comme un cube. Ensuite l’idée est d’essayer d’imaginer toutes les solutions possibles en imaginant à chaque fois tourner le cube de 30°. Lorsque l’on s’est installé au QG, tous autour de la table, on a parlé de la Veillée des veillées, on a sorti le planning. Qu’est ce qu’on fait ? Comment on peut faire cette Veillée ? Cette Veillée des veillées, on intervient dans les ateliers mais on ne filme quasiment pas, alors ?
Alors, on a tourné le cube dans tous les sens, et on s’est dit que l’on allait aller dans tout ce qui se passait à Rosendaël comme si on était des adhérents. (On nous a d’ailleurs demandé si on avait notre carte de l’Aduges ?)
On est allé à l’atelier tricot, on a parlé longuement avec Marie Antoinette, de parcours de vie, de choix. Marie Antoinette a décidé il y a 6 ans de venir s’installer à Dunkerque avec son mari. En arrivant, elle a fait toutes les visites de tous les lieux de Dunkerque, elle est allée visiter les usines, les champs, la plage. Avec son mari ils se sont engagés dans différentes associations, ils sont très actifs, mais comme elle dit le bénévolat on le fait d’abord pour soi. En arrivant, elle a commencé par le soutien scolaire, et puis elle s’est rendu compte que ça ne lui convenait plus, elle s’est tourné naturellement vers les visites en soin palliatifs. Elle va vers l’autre, et elle est ravie parce qu’elle partage cette passion avec ses enfants. Ensuite, elle m’a donné des conseils pour tricoter une laine que j’ai reçu en alpaga qui est trop fine pour être tricotée seule, et une idée de couverture pour nourrisson.

Le perroquet

Au tricot, Michelle nous demande de préciser sur notre blog qu’il fait très beau aujourd’hui. « Oui, aux infos, ils ont dit qu’il pleuvait dans le sud, mais quand il fait beau ici, on le dit jamais! Pernault, tous les ans, il fait un reportage sur le camping du perroquet, et bah à chaque fois, ils montrent des images où il fait tout moche! »Françoise rebondit: « ça va avec tous les clichés sur le nord! Mais pourtant, on a un joli coin! » On acquiesce, faut dire qu’on s’est pas mal balladé, on parle de Grand-Fort Philippe. Michelle est originaire de Petit-Fort. L’arrière grand-père de Mireille était pêcheur et partait en Islande et son arrière grand-mère tenait une boutique dans le centre de Grand-Fort, elle vendait des cabas pour les marins. On commence à avoir nos repères un peu partout, on parle de tous ces endroits familiers, on va y revenir, on va en reparler, d’apéro-veillée en conférences décalées, on s’est dit qu’on allait encore passer des soirées ensemble…

Tricot, chrysanthèmes, Paris, Haïti

Au tricot, il y a Françoise, Michelle, Dorothée, Mireille…Quand Marie se présente et explique ce qu’on vient faire là, Mireille la reprend : « Vous n’êtes pas du nord vous ! ». Marie l’admet volontiers et demande à Mireille : « Je viens d’où à votre avis ? » Mireille répond immédiatement : « De Paris ! Ouh l’accent,il s’entend beaucoup ! Faudrait améliorer ça ! » ça c’est fait…Ensuite Mireille et Marie parlent longuement, de la fille de Mireille, mariée à un haïtien et qui vit en République Dominicaine, puis de Rosandaël évidemment.
« Rosandaël, c’est comme un village, c’est très familial. Alors, ce qu’il faut savoir par exemple c’est qu’à Rosandaël existe le plus gros producteur de chrysanthèmes du pays, ça pousse bien parce qu’on a une terre sabloneuse. Avant, il y avait des marins et des pêcheurs. Il y a le grand hôpital, quatre maisons de retraite, le château Coquelle, le beffroi qui n’a pas été démoli pendant la guerre…Et puis ici c’est joli mais c’est pas huppé comme Malo ! » Françoise, elle, est ici depuis quatre ans, elle a toujours vécu à la campagne et a préféré venir s’installer en ville pour la retraite : « Ici, je me sens bien, j’ai trouvé mon petit univers, et j’adore venir ici, quand on tricote, on oublie ses petites misères. »

Marie-Antoinette

Bon alors la veillée des veillées, ce n’est pas vraiment une veillée mais quand même un peu une veillée, dans la mesure où on va continuer à rencontrer. Rencontrer des gens que l’on a déjà croisé et puis des nouveaux aussi, comme hier, au tricot. On s’est dit que cette semaine on allait participer aux ateliers de la maison de quartier, alors hier chacun a choisit selon ses compétences. Jérémie va aux échecs, Dorothée à la danse et Maggie et Marie L au tricot. Marie-Antoinette les accueille à bras ouverts, elle était là l’année dernière et reviendra avec plaisir vendredi assister à la conférence-décalée qu’on jouera à la maison de quartier. Marie-Antoinette, c’est l’experte ici, la chef, selon les autres. Elle n’est pas d’accord avec ce terme mais ne s’empêche pas de reprendre ses collègues : « Arrêtez de copier des modèles de catalogues ! Vous êtes tout à fait capable de créer des modèles ! » Le tricot, c’est comme n’importe quel art, il faut bien maîtriser les bases, la technique, pour pouvoir s’en affranchir et créer une œuvre