on mange où à midi ?

Comme ça, là maintenant, on se souvient de quoi, on se souvient de qui ? les lieux espaces territoires, les gens les voix des gens, des fou rire des fois, des inquiétudes pas assez ou trop de, qu’est-ce qu’on fait?, où allons nous? toujours il y a quelque chose à faire, à dire, à voir, à entendre, je voudrais essayer ça tu en penses quoi? essaies. Il nous manque… qu’est-ce qu’il nous manque ? Qu’est- ce qu’on a déjà? Il faudrait prendre contact avec, essayer de, tu t’en occupes? Prends la voiture, non je préfère marcher. Trop de choses en même temps. Comment on peut faire, qui va avec qui? Tout seul? C’est l’histoire d’un gars qui …. On va être en retard. On mange où à midi, à la cantine? J’écris. Prends des photos. Qui va avec qui. J’ai la tête qui pique. J’ai mal aux yeux. T’as pas un cachet? Couvre toi il fait froid. Demain on se retrouve à 10h. Les troubadours arrivent. J’ai faim, il n’y a plus de catering. Errer. Errance. Etre dans le présent. Etre en quête de quelque chose. Il y a aussi les jours sans soleil, les jours gris. Tu veux qu’on fasse quoi? Moi je ne veux rien, mais toi, tu veux quoi? On arrête là? On avait dit qu’on ferait un dernier essai. Qu’est ce que tu lis? Eloge de l’amour. Un élu, un artiste. Ca c’est sur Annie Ernaux.

comme par exemple des stylos

La boite à outils.
la culture est une boite à outils. Ce que l’on y fait doit servir à quelque chose. Que ce que l’on y invente va quelque part, quelque part dans le monde, avec les gens. Que les pratiques culturelles sont des outils pour des cultures qui nous lient. Qu’on a une pratique culturelle pour construire une culture commune. Alors qu’on soit artiste ou pas c’est pas grave. Ou dire que l’artiste est une sorte d’artisan qui fabriquerait des outils avec lesquels on ferait une culture commune pour tous. L’artiste ne dirait pas ce qu’est la culture, l’artiste ne ferait pas la culture. L’artiste proposerait des outils, comme par exemple des stylos, qui permettraient d’écrire la culture tous ensemble.
Une boite à outils.

la boîte à outil

Les arts plastiques, l’art contemporain ou pas contemporain. Des démarches qui sont où on est. On se retrouve et on va se servir de tout ça, comme d’habitude. Comme une boite à outil. On s’équipe d’images, d’actions, de protocoles et de métaphores.
Harmony Korine. Craques Coupes et Meutes Raciales.
Group Material. Le projet democracy.
Et les da zi baos. et People’s choice.
Ursula Biemann. Performing the border
Les Ménines de Velázquez.
La mort de la vierge du Caravage. C’est un palimpseste de deux histoires qui se cognent. Les pieds gonflés du corps mort de la vierge, dans la mort de la vierge du Caravage sont aussi ceux d’une noyée, d’une prostituée noyée qui était le modèle. Alors il y a les deux histoires en palimpseste à cause des pieds gonflés, et de l’humanité saisissante de cette vierge qui d’être trop humaine redevient la prostituée qui a servi de modèle. Ça oscille. Le réel et la fiction en palimpseste. L’anecdote du corps mort de la prostituée que le Caravage a choisi comme modèle est restée jusqu’ici liée à la vierge qui est représentée. la vierge (ou la prostituée ?) a les chevilles gonflées d’une noyée. Et puis on ne sait, à vrai dire, pas vraiment si c’est vrai, cette histoire de prostituée noyée. C’est des on dit de l’histoire, un étage de plus au palimpseste.

les arborescences

La première journée, on a tellement discuté qu’écrire un texte avec tout ce qui s’est dit c’est impossible. On est enthousiaste. On a des idées et des envies à la pelle. On a des pistes à suivre qui partent comme des branche des arbres, suivre les arborescences. On se dit du poétique au documentaire et la fiction aussi. On a parlé de palimpsestes et de mises en abîmes. Du téléphone arabe et de méta-veillées. On a collé une nappe en papier sur le mur, pour dessiner l’organigramme anarchique de nos cheminements de pensées. Faut dire qu’on a vu le film de Godard sur le scénario de Passion. On a bu ça comme du petit lait. Et on a ri aussi – c’est succulent – et on a plein de pistes, parce qu’on s’y retrouve et qu’on s’y projette, et qu’on y rebondit.
On a parlé de l’adresse et de l’énonciation, qui on est et à qui on parle. Vers où on va. On a reparlé de Group Material, qui fait la culture et pourquoi ? On a parlé d’inclure. Etre inclusif. On a évoqué lien le sujet/objet qui devient sujet / objet-sujet / objet. Un mur, c’est fait pour sauter par dessus, nous a dit Godard. On va sauter d’un registre à un autre, on va jouer sur nos positions, acteur, personne, personnage, la fiction, le réel, le poétique, le politique.
On va se situer là, à l’intersection du réel et de la métaphore.
On a regardé la vidéo d’une présentation après dix jours de labo, en 2001, où Guy, Martine, Marie, et Kader jouent Cacodémon Roi de Bernard Chartreux.
Après, Martine a dit, c’est pas loin de ce qu’on a continué.
On a lu La chambre d’Isabella de Jan Lawers. Il y a des scènes entre Jérémie et Martine, des scènes de ménage, amant-maîtresse. Isabella est enceinte et ils doivent partir pour l’Afrique, avec Alexander. Guy est narrateur. Le livre tourne, ça hache le texte. Chère Isabella, maintenant que je suis mort, rien ne m’empêche de te raconter la vérité.
Et Un jour j’ai trouvé une balle en cuivre sur laquelle mon nom était gravé.
Et Alexander : Yippeeyahoo
Par exemple.