Juste avant la première représentation

Entre la répétition qui finit à 17h et la représentation qui débute à 19h, certains des lycéens «comédiens-danseurs » se sont éclipsés pour réapparaître juste avant le spectacle, d’autres sont restés pas loin, sans lâcher leur texte. Chacun sa façon de se préparer et d’attendre. À « moins le quart », ils sont tous là. Avec Hervé, ils revoient les déplacements : des chaises à la scène, de la scène aux micros pour trois d’entre eux, de la scène aux chaises pour les autres, puis ça continue, des micros aux chaises, des chaises aux micros pour trois autres…, on vérifie les tops. On attend le public. Il est juste dans le couloir, derrière un rideau noir qui participe à la transformation de la salle de cantine en salle de spectacle. Les lycéens-comédiens-danseurs sont tous assis sur les chaises au bord de la scène. Hervé parle doucement : « il faut éteindre les téléphones portables, complètement, pas comme en cours, complètement. Même pas de vibreur ni de silencieux. Il faut éteindre. Là, on va donner quelque chose au public, aux gens qui sont là. C’est en dehors de tout. Après quand c’est fini, on retourne à sa vie normale. » Tout le monde éteint son téléphone. On a soudain l’impression qu’ils sont vraiment là, ensemble, entre eux, chez eux, concentrés, avec la conscience de faire quelque chose de beau et d’important. « Il y a un peu d’émotion » comme dit dans le film ce lycéen en commentant l’histoire d’Antigone.

Restitution première

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La première restitution s’est déroulée dans une grande concentration :  – un peu de stress « grande respiration par le nez et on souffle doucement par la bouche » – pour le texte « vous le faîtes une dernière fois comme ça pour vous à voix basse ». Et puis c’est parti. Grande écoute, beaucoup de réactions et la concentration laisse place à l’émotion devant cet objet restituant avec bonheur la semaine passée dans les murs des deux lycées. On passe des questions écrites aux réponses dites et entendues, des pas de couloirs aux souvenirs de portes hors gonds, du damier au bateau ou de la cachette au stylo quatre couleurs, de la classe réelle à la surréelle, de l’histoire d’Antigone à celle de Godot, des citations tenues aux textes lus en direct, de la danse avec musique et mots physiques à la danse d’Hervé. Les dernières images de Following dans les couloirs des lycées sur un écran et les visages de tous les acteurs de ce film-spectacle sur l’autre écran plongent dans le plaisir de cette intense circulation. « Feu vert » pour tout le monde !

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Premier filage : temps court = grands pas

Premier filage terminé. Rendez vous à 18h30 pour le groupe des danseurs-lecteurs, contents de cette première expérience : « si vous voyez quelqu’un dans la cour parlant tout seul, ce sera moi, je vais faire le texte en boucle ». Nous aussi on va le faire en boucle, tout à l’heure pour la lecture on en remplace certains qui ne pouvait pas se libérer.Finalement sur le moment des mots-gestes, il y a de la musique « ça fait trop bizarre de danser sans, il faut en mettre » – « OK, alors en musique SVP » – Chaque nouvelle lecture est mieux que la précédente. C’est aussi ça qui est bien quand on a pas beaucoup de temps c’est qu’on avance à grands pas !

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Répétition et premier filage avec les danseurs-lecteurs

Le groupe est au complet ils sont douze, on va d’abord travailler les 4 séries de textes par groupe de 3, puis en début d’aprem on fera la danse et enfin on ira répéter sur la scène avec les micros et enfin filage. A 19h, première représentation et demain on en enchaîne cinq. Ok ? Tout le monde opine du chef…On découvre tous ensemble les textes, il faut tenter de se les approprier pour gagner en fluidité. Puis pause repas, « allez y de suite pour avoir un temps de digestion avant la danse ». Quatorze heure, rendez vous mots-gestes, chacun son mot chacun son geste puis tout le monde ensemble et ça danse : « Sans musique ? » – « Oui sans musique » –  « Mais on ne peut pas danser sans musique et puis ça nous détendrait »-  « Ok d’accord mais on mettrait trop de temps pour le choix et le jeu pour l’instantané, c’est de pas trop s’étendre, Ok ? »-  « Ok ». A 15h00 en scène, entrée et sortie, puis enchainement des groupe devant les micros « Bien devant la bouche » et on sent que le texte et de plus en plus en bouche, ça avance plus vite, ils sont plus à l’aise. Et maintenant filage !

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ça bosse fort

On a le trac. On sent monter l’angoisse, doublée d’une grande impatience. On a hâte de voir le film-spectacle en répétition cet après-midi. On a hâte de découvrir ce que donne, à l’écran, nos nouvelles propositions artistiques : les variations surréalistes, le cadavre exquis, les objets, les souvenirs, la conversation sur la danse… On a tourné dans un grand nombre de classes et tout s’est très bien passé.

Hier on est allé parler du spectacle « Aimer si fort… » qu’on joue à l’Agora, la scène nationale d’Evry, les 25 et 26 mars 2014. Devant une classe du lycée Mendès France et une autre du lycée Baudelaire. Pour expliquer le spectacle, prévenir de la crudité des propos et parler de l’écriture passionnante d’Angélica Liddell. Tentant d’être aussi convaincant que possible, pour donner envie d’aller au théâtre pour voir le spectacle. Raconter en profondeur les différentes activités de la compagnie pour donner aux élèves un aperçu de l’étendue des possibilités d’une compagnie de théâtre. Et dire à quoi ça sert, une compagnie de théâtre comme la nôtre. L’envie de travailler au plus près des gens et avec eux sur les bases de l’éducation populaire et le besoin du théâtre, du plateau (Aimer si fort) comme le prolongement du travail de co-constructrion.

On passe au travail de scène…

(Hier soir, on est allé manger Au Petit Tonneau, dans le centre d’Evry. Le patron du restaurant a installé un rayon laser vert qui diffuse sur les murs et éclate en étoiles dans toute la salle, dans un mouvement permanent pour consteller les visages des gens de points verts qui apparaissent et disparaissent). Aujourd’hui a lieu la journée de répétitions. Des lycéens nous ont rejoints très tôt ce matin pour travailler sur les textes à lire pendant le film-spectacle. La scène est installée dans la cantine, les techniciens magiciens de l’Agora et Pierre d’Hvdz ont mis en place l’espace scénique, la scène, les écrans, les vidéo-projecteurs, les projecteurs et le coin des lecteurs. On a établi la conduite du spectacle hier, en début d’après-midi. On connaît précisément la durée du spectacle : 36′. Les monteurs ont travaillé dans la nuit pour peaufiner les séquences. Ce soir à 19h aura lieu la première diffusion avec des lycéens, des parents, des amis et des salariés des lycées. Demain on joue à 9h, 10h, 14h30, 15h30 et 16h30. Tout cela a lieu au réfectoire du lycée Baudelaire.