Restitution première

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La première restitution s’est déroulée dans une grande concentration :  – un peu de stress « grande respiration par le nez et on souffle doucement par la bouche » – pour le texte « vous le faîtes une dernière fois comme ça pour vous à voix basse ». Et puis c’est parti. Grande écoute, beaucoup de réactions et la concentration laisse place à l’émotion devant cet objet restituant avec bonheur la semaine passée dans les murs des deux lycées. On passe des questions écrites aux réponses dites et entendues, des pas de couloirs aux souvenirs de portes hors gonds, du damier au bateau ou de la cachette au stylo quatre couleurs, de la classe réelle à la surréelle, de l’histoire d’Antigone à celle de Godot, des citations tenues aux textes lus en direct, de la danse avec musique et mots physiques à la danse d’Hervé. Les dernières images de Following dans les couloirs des lycées sur un écran et les visages de tous les acteurs de ce film-spectacle sur l’autre écran plongent dans le plaisir de cette intense circulation. « Feu vert » pour tout le monde !

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Premier filage : temps court = grands pas

Premier filage terminé. Rendez vous à 18h30 pour le groupe des danseurs-lecteurs, contents de cette première expérience : « si vous voyez quelqu’un dans la cour parlant tout seul, ce sera moi, je vais faire le texte en boucle ». Nous aussi on va le faire en boucle, tout à l’heure pour la lecture on en remplace certains qui ne pouvait pas se libérer.Finalement sur le moment des mots-gestes, il y a de la musique « ça fait trop bizarre de danser sans, il faut en mettre » – « OK, alors en musique SVP » – Chaque nouvelle lecture est mieux que la précédente. C’est aussi ça qui est bien quand on a pas beaucoup de temps c’est qu’on avance à grands pas !

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Répétition et premier filage avec les danseurs-lecteurs

Le groupe est au complet ils sont douze, on va d’abord travailler les 4 séries de textes par groupe de 3, puis en début d’aprem on fera la danse et enfin on ira répéter sur la scène avec les micros et enfin filage. A 19h, première représentation et demain on en enchaîne cinq. Ok ? Tout le monde opine du chef…On découvre tous ensemble les textes, il faut tenter de se les approprier pour gagner en fluidité. Puis pause repas, « allez y de suite pour avoir un temps de digestion avant la danse ». Quatorze heure, rendez vous mots-gestes, chacun son mot chacun son geste puis tout le monde ensemble et ça danse : « Sans musique ? » – « Oui sans musique » –  « Mais on ne peut pas danser sans musique et puis ça nous détendrait »-  « Ok d’accord mais on mettrait trop de temps pour le choix et le jeu pour l’instantané, c’est de pas trop s’étendre, Ok ? »-  « Ok ». A 15h00 en scène, entrée et sortie, puis enchainement des groupe devant les micros « Bien devant la bouche » et on sent que le texte et de plus en plus en bouche, ça avance plus vite, ils sont plus à l’aise. Et maintenant filage !

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ça bosse fort

On a le trac. On sent monter l’angoisse, doublée d’une grande impatience. On a hâte de voir le film-spectacle en répétition cet après-midi. On a hâte de découvrir ce que donne, à l’écran, nos nouvelles propositions artistiques : les variations surréalistes, le cadavre exquis, les objets, les souvenirs, la conversation sur la danse… On a tourné dans un grand nombre de classes et tout s’est très bien passé.

Hier on est allé parler du spectacle « Aimer si fort… » qu’on joue à l’Agora, la scène nationale d’Evry, les 25 et 26 mars 2014. Devant une classe du lycée Mendès France et une autre du lycée Baudelaire. Pour expliquer le spectacle, prévenir de la crudité des propos et parler de l’écriture passionnante d’Angélica Liddell. Tentant d’être aussi convaincant que possible, pour donner envie d’aller au théâtre pour voir le spectacle. Raconter en profondeur les différentes activités de la compagnie pour donner aux élèves un aperçu de l’étendue des possibilités d’une compagnie de théâtre. Et dire à quoi ça sert, une compagnie de théâtre comme la nôtre. L’envie de travailler au plus près des gens et avec eux sur les bases de l’éducation populaire et le besoin du théâtre, du plateau (Aimer si fort) comme le prolongement du travail de co-constructrion.

On passe au travail de scène…

(Hier soir, on est allé manger Au Petit Tonneau, dans le centre d’Evry. Le patron du restaurant a installé un rayon laser vert qui diffuse sur les murs et éclate en étoiles dans toute la salle, dans un mouvement permanent pour consteller les visages des gens de points verts qui apparaissent et disparaissent). Aujourd’hui a lieu la journée de répétitions. Des lycéens nous ont rejoints très tôt ce matin pour travailler sur les textes à lire pendant le film-spectacle. La scène est installée dans la cantine, les techniciens magiciens de l’Agora et Pierre d’Hvdz ont mis en place l’espace scénique, la scène, les écrans, les vidéo-projecteurs, les projecteurs et le coin des lecteurs. On a établi la conduite du spectacle hier, en début d’après-midi. On connaît précisément la durée du spectacle : 36′. Les monteurs ont travaillé dans la nuit pour peaufiner les séquences. Ce soir à 19h aura lieu la première diffusion avec des lycéens, des parents, des amis et des salariés des lycées. Demain on joue à 9h, 10h, 14h30, 15h30 et 16h30. Tout cela a lieu au réfectoire du lycée Baudelaire.

Conduite de l’Instantané (film-spectacle) Baudelaire, Perret, Mendes France

Conduite Instantané Baudelaire, Perret, Mendes France
Mars 2014-03-12

Hervé, Guy au micro 30 ‘’
Danse des Lycéens 1’30
Portraits Citations + Danse Hervé 1’30
Texte 1 + objets 1’30
Pas de Couloir 1 1’00
Question 1 3’54
Pas de Couloir 2 1’00
Question 2 4’00
Stop motion 1’00
Texte 2 + Souvenirs 1’30
Pourquoi la danse 2’50
Pas de Couloir 3 1’00
Texte 3 + Variations surréalistes 1’30
Texte Antigone 20’’
Antigone 3’10
Question 3 3’27
Texte 4 + Cadavres exquis 1’30
Godot 2’00
Prénoms 4’00

Mise en scène de souvenirs de lycée : le sauvetage de téléphone portable.

Ce matin, je suis sorti avec une classe pour filmer une photo de classe dans la cour. J’avais choisi un banc et demandé aux élèves de se mettre en place pour une photo de classe (alors qu’en fait on filmait tout depuis le début). Les filles se sont mises debout sur le banc et des garçons, chahutants, les bousculent un peu pour prendre leur place. Une jeune fille échappe son téléphone portable, qui s’envole, rebondit, puis disparait à travers une grille d’évacuation d’eau.

Tout le monde se regroupe, j’enlève la grille : le téléphone est bien là, 2m50 plus bas, en trois morceaux (batterie, téléphone et cache batterie), reposant sur un tas de feuilles. L’ouverture doit faire 40cm sur 40cm. C’est très exigu. Le garçon responsable de l’accident ne se sent pas concerné, on ne voit pas comment résoudre la situation. Je renvoie les élèves en classe (l’heure  est terminée, ils doivent avoir un autre cours).

Je reste là, au-dessus de l’ouverture, un peu hésitant.

Passe Hervé, un garçon rencontré la veille. On regarde le téléphone, je lui dis qu’il appartient à une jeune fille, il va chercher d’autres personnes.

On réfléchit.  « C’est solide sous les feuilles où tout peut s’affaisser ou s’écrouler ? ». Bonne question. Je déplie le pied de la caméra et je m’en sers de sonde.

C’est solide.

Hervé décide de descendre. La tête la première. Il s’allonge par terre – il glisse un peu vers l’ouverture – on lui tient les jambes.

On arrête, parce qu’il faudrait le tenir par les pieds et ça semble dangereux.

Non. On va le tenir par les mains avec un de ses amis pour le descendre droit.

Ok, il y est.

Une fois disparu, on se rend compte qu’il ne peut pas atteindre le sol avec ses mains, c’est trop étroit. Alors on va le remonter 8 ou 9 fois de suite : il essaie de remonter les différents morceaux du téléphone avec ses pieds. Il remonte le corps du téléphone, mais ne parvient pas à remonter les autres morceaux. On descend donc un autre élève, plus petit, qui arrive à suffisamment plier les jambes pour attraper la batterie et son cache. Il remonte, Hervé assemble le téléphone et va le restituer, en sauveur, à sa propriétaire.

Je rassemble mes affaires,  cours chercher mon appareil photo, cours dans les couloirs parce que je suis en retard pour mon intervention suivante pendant laquelle je propose aux élèves de remettre en scène un de leurs souvenirs qui s’est déroulé dans le lycée.

On photographie une scène où un garçon a bondi sur une table parce qu’un élève avait brandi une araignée devant lui. Et on tombe sur Hervé, qui fait partie de cette classe dont je n’avais qu’un demi groupe en intervention. Alors je lui demande de bien vouloir rejouer le sauvetage du téléphone portable pour en faire une photo.

La voici.

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