Lycée Zola / Wattrelos

A la récré, leçon de choses, parce que, arroseur arrosé, on a tous des choses à apprendre les uns des autres. Leçon de langue de Zola-Wattrelos, par les élèves de littéraire.
Exercice pratique. Ecrire un texte avec les expressions locales et générationnelles extra pas / tartare / énervé / chimique / extra moyen.
Par exemple :
Y’a extrapas moyen que je danse dans la cour mais y’a extramoyen que je danse dans les escalier. Dans la cour c’est tartare, y’a tout le monde qui regarde. Alors quand la miss elle danse, après Hervé, devant tout le monde, elle assure grave, elle est énervée, c’est chimique.
Ou alors :
La vie d’Antigone c’est tartare. Antigone elle est énervée grave. Y’a extrapas moyen qu’elle laisse son frère aux corbeaux. Antigone c’est trop une machine, elle va enterrer son frère toutes les nuits. Et ce qu’elle balance à son oncle, c’est chimique.

Waterloo Wattrelos.
On nous prend pour des habitants de Waterloo, disent-ils
Waterloo, Waterloo, morne plaine.
Wattrelos, c’est pas morne. Y’a qu’a voir l’ambiance de la récré cet aprem, avec Hervé qui danse et qui est relayé par deux élèves qui dépotent, qui sont courageux, courageux. Il fait un soleil de printemps et des sourires à la pelle. Il y a des encouragements, des applaudissements, du soutien.

Un lycéen dit à un autre lycéen, je me souviens, tu te prenais pour un aigle quand tu étais plus petit son copain lui répond je n’ai pas honte de mes rêves d’enfant.

Dès que la sonnerie retentit c’est le va et vient des équipes et du matériel. Le retour des cassettes. Du matériau pour le film de jeudi. Si c’est l’heure de la récréation Jérémie et Hervé descendent à toute vitesse dans la cour pour danser. Rien n’est fini, tout commence.

On arrive déjà au temps du déroulé (l’enchaînement des séquences) et du film qu’on monte. Trente à trente cinq minutes entre fiction et réalité consacrées au lycée Emile Zola de Wattrelos. Et on continue nos actions dans les classes, la cour et les couloirs. Nos journées sont intenses. On a l’impression d’être là depuis très longtemps. On a pris le pli des couloirs, des escaliers, de la sonnerie, des salles de classes, de la cantine et des salles d’arts plastiques. On est dans la deuxième salle, l’atelier des arts plastiques. Exactement l’endroit qu’il nous fallait.