Actualité
dans deux jours c’est la présentation du film spectacle (en français et en basque)
Mercredi, 9H18. On entre dans la dernière ligne droite. Maryse travaille avec nous depuis le début de ce Portrait et a fourni un travail dont on n’aurait pu se passer car elle parle la langue basque qui culturellement fait l’identité de la Navarre. Il nous aurait été impossible de rencontrer les gens si nous n’avions parmi nous Maryse de Bayonne qui nous transmet des items de la culture et de l’histoire de la Navarre qui nous aident à comprendre l’endroit où l’on est et la population qui y vit. Sans Maryse, nous serions perdu.e.s. Merci à elle et à Julie de Bayonne qui travaille à l’agglo. Maryse a joué en basque et chanté en basque.
D’abord basque et ensuite française
17H31. Mardi après-midi, on tourne et retourne le problème dans tous les sens. Il est hors de question qu’on lâche qui que ce soit. On a vu tellement de gens formidables. On ne veut rater personne. On attend maintenant beaucoup de monde à nos représentations de vendredi au cinéma St Louis de St Palais. A 18H30 et 21H.
Le bruit de notre présence court dans toute la ville. Les gens qui voudront assister au spectacle devront présenter un pass sanitaire ou être passés par la pharmacie et avoir fait un test. Le spectacle est forcément gratuit. Le contraire serait contradictoire avec notre démarche de fabrication du spectacle avec les gens. Ce sont les personnages principaux de notre film-spectacle. Dans notre monde pensé sur le mode d’une démocratie participative, l’argent n’existe pas.
Nous voilà obligé.e.s de restreindre le nombre de nos rendez-vous. Avec Isabelle on a rencontré nos dernières habitantes de St Palais. Deux dames dont la première adjointe à la mairie. Elles sont respectivement présidente et trésorière de l’association l’outil en main. Des jeunes gens (principalement des garçons mais il faudrait que les filles y aillent) apprennent des métiers manuels transmis par des professionnels à la retraite. La formation est tournante. Tous les deux mois on s’initie à une autre technique. A l’outil en main, on pratique le carrelage, la menuiserie, la couture, la cuisine, la plomberie… Madame la Présidente précise qu’aucun métier n’est genré et que tout est accessible aux filles comme aux garçons.
Et elle nous dit aussi son très fort attachement au pays basque. Amour et rage.
IKASTOLA & Collège d’Amikuze
Extinction Rebellion
Mardi après-midi 15H43. Les cloches de l’église ont sonné trois fois. Isabelle vient de rentrer de deux conversations filmées. Elle en est ravie. Les assistantes sociales n’ont plus le droit de donner des bons aux migrants pour obtenir de quoi manger et boire. La Croix Rouge a fort heureusement décidé de passer outre ces autorisations.
Il nous faudrait rester longtemps encore si on voulait aller au bout de notre projet de rencontres à St Palais. Le temps file et de manière exponentielle, les rendez-vous s’accumulent. C’est bon signe. Notre démarche est de fabriquer des films spectacles en coconstruction avec les populations. Donc plus de gens veulent prendre la parole, plus notre travail a du sens. Pourtant la situation devient paradoxale puisque le film-spectacle a une durée limitée.
Amour et rage.
Antigone eta Sophocle Amikuzeko kolegian
Martine fait jouer Antigone à des élèves de troisième au collège de l’amikuze. Avec Antigone, on a largement de quoi faire. C’est un jeu. C’est du théâtre. Martine dit, je vous suis à la caméra et je vous pose des questions. Elle ajoute, pensez à articuler. Adressez-vous à moi ou à vos camarades mais ne regardez pas la caméra. La professeure de français, Estibaliz Cledon nous file un bon coup de main. Elle motive ses élèves qui petit à petit entrent dans le jeu. Alors qu’au début de la séance, on sent tout le monde un peu timide, plus les minutes passent, plus les un.e.s et les autres ont envie de jouer. On finit la séance avec Ethan et trois jeunes espagnoles de Pampelune, correspondantes d’un collège de Navarre, en Hegoalde (pays basque sud) qui se saisissent de Sophocle à bras le corps pour en donner une version ultra moderne et trilingue. On dirait une mise en scène spontanée de Peter Brook. La relève est assurée.
on est mardi et on retourne à l’école
De retour au Q.G pour la deuxième partie du Portrait des gens de St Palais. On a tous bien profité de notre journée off pour se balader dans la campagne dont Mourad qui a erré pendant plus de trois heures sur les chemins des alentours. Il est rentré à l’orée de la nuit. Mourad est un très grand marcheur. Il marche dès que l’occasion se présente plutôt que de prendre la voiture. Il est allé rejoindre ce matin ses collègues à l’Amikuzeko Ikastola à pied pour danser et jouer En attendant Godot en Basque, c’est-à-dire Godot Igurikatzean. Avec Maryse, Bénédicte et Isabelle. Maryse pratique la langue basque couramment et donnera la réplique aux jeunes de l’école immersive basque de Saint-Palais. Julie et Johanna de l’agglo sont parmi nous.
Ruée vers l’Aquitaine de Basse-Navarre
La ruée vers l’Aquitaine de Basse-Navarre, c’est à Domezain qu’on l’imagine.
(Pour la vente directe aux particuliers, il n’y a qu’une vache tous les deux mois. Il s’agit de réserver sa part !)
Mathieu explique comment le passage au bio s’est fait naturellement, lentement, progressivement. C’est venu de l’envie de travailler sans avoir à mettre une combinaison pour se protéger des produits qu’on utilise, de l’envie de faire pousser soi-même tout ce qu’on donne à manger à ses bêtes. On comprend que ça c’est passé lentement, progressivement : ça demande du temps de maîtriser un savoir qui permet de remplacer les entrants par de l’attention, c’est beaucoup de technique, c’est délicat. Au fur et à mesure, le passage au bio a fait se développer aussi la vente en directe et les circuits très courts. En écoutant Mathieu, on a la sensation d’une cohérence qui s’est imposée dans la douceur.
Après l’interview pour le film spectacle, on va voir les vaches. Et là, on reste un grand temps : c’est qu’elles sont belles, accueillantes et attirées par la caméra.
Dimanche objectif rallye
‘Begirada’ ça veut dire ‘voir’. Voir Saint-Palais et rallier Bideak.
‘Begirada’ c’est aussi le nom du club photo qui propose un dimanche rallye : il fallait s’inscrire entre 10h et 12h, puis partir photographier Saint-Palais, et revenir pour partager ce qu’on a vu, ce qu’on a réussi à fixer sur la pellicule numérique.
Yannick Bourcier – aussi musicien et apiculteur – est le président de ce club photo d’une douzaine d’adhérents : « C’est un petit club pour une petite ville… que des passionnés ». Il nous raconte que c’est un club où on se réunit pour partager des connaissances, un club où l’on ose partir avec un thème comme la rencontre pendant le covid, un club où l’ont fait des expos dans des lieux comme l’Espace Bideak.
Ce dimanche, fin de journée, c’est à Bideak que nous rencontrons Yannick : il attend le retour des photographes partis à la recherche de ce qui fait patrimoine.
Dimanche figues, aussi
Chez les franciscains, il y avait un jardin potager. Chez Chemins-Bideak, c’est un jardin d’agrément. Peut-être témoin de l’ancien temps, dans la partie réservée aux pèlerin.e.s, un figuier nous présente ses fruits mûrs. « On peut ? Bien sûr ! » Le pas leste et la jambe alerte, Bénédicte prend de la hauteur.