Préparer la semaine de la femme

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Ce soir on retrouve dans le bureau de Stella quatre femmes qui préparent des saynètes qu’elles vont jouer le 13 mars au centre social, des saynètes drôles, précisent-elles, parce que ça passe mieux. Cette année le thème c’est la femme en Europe, ça les fait rire parce que  Dérya est turque, Clarisse et Olga sont congolaises, l’une du Congo Brazzaville et l’autre de la République Démocratique du Congo et Oumi est du Nigéria, une autre femme va les rejoindre, elle est marocaine. Mais la  bonne humeur n’empêche pas d’aborder les sujets sérieux en rappelant les droits fondamentaux dont disposent les femmes en Europe : droit de vote, droit d’avorter, droit d’aimer avant de se marier, droit de vivre, droit d’être libre. Oumi est fière de dire qu’elle a  imposé  son mari à sa famille , une autre dit en plaisantant  : « Moi aussi, je l’ai choisi,  j’ai pris celui qui courait le moins vite », une autre rétorque : « Moi, j’y arrive pas, ils courent tous trop vite« . Olga a une idée qui vient de fleurir et propose aux autres de chanter des chansons pour les femmes comme celles de Julio… Julio ?… ben oui Julio Iglesias.

Une danse à écouter

Ce matin, on était allé dans les commerces avec Mourad qui offrait une danse dans chaque boutique. Partout, on l’a regardé (comme dit, avec des yeux étonnés, interrogatifs, estomaqués, et puis joyeux, pétillants, lumineux….) Mais hier, c’était chez Monsieur François Ginedou que Mourad nous avait accompagné. C’est là que, à la fin de la « conversation filmée », Mourad a dit : Je vais vous offrir une danse. Monsieur Ginedou est aveugle. Il a écouté la danse de Mourad. D’après le sourire sur son visage et l’émotion de ce petit moment, on a l’impression qu’il en a vu autant que nous.

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Quand la nuit tombe à Courcouronnes, le brouillard s’en mêle

On a donc mené cet après-midi notre action artistique, intitulée Portraits-Citations, sur le marché de Courcouronnes. Proposer aux gens des citations de toute sorte, de Sartre à Flaubert, de Catherine Heman à Annie Ernaux, de René Char à Claude Simon, d’Aragon à Benjamin Stora, de Jankélévitch à Jean Jaurès, de Bourdieu à Baudelaire, de Jacques Michaux à Jacques Henri Michot, de Brecht à Sylvia Plath, de Jean Luc Godard à Simone Weil, Bossuet, Boileau, Montaigne… On ne choisit pas par hasard une citation. On la prend parce qu’elle nous parle. Ou tout simplement parce qu’on la trouve jolie. La première de la liste est l’air est rouge comme s’il criait. Il y a la phrase de Prévert, faisons semblant d’être heureux, ne serait ce que pour donner l’exemple. Celle-ci plaît beaucoup. Jean Louis Trintignant l’avait citée lors d’une remise de prix au festival de Cannes pour un film de Michael Haneke. Elle a toujours son petit succès. On verra en écoutant attentivement la fin du film, les citations sont regroupées dans la dernière séquence du film spectacle, si les Courcouronnais l’ont aimée. 

Un dernier pour la route

Un dernier article

Un dernier bout de chocolat

Un dernier verre de gingembre

Un dernier rire d’enfant dans le couloir

Un dernier croissant au beurre et au chocolat

Un dernier coup d’oeil au planning de demain

Un dernier texto pour les derniers rendez-vous

Un dernier verre d’eau chaude pour le thé d’Isabelle

Une dernière consigne de Guy…Allez, chef, un dernier pour la route…

Balade en do mineur…

Nous sommes allés Allée du petit Cheval blanc…qu’il avait donc du courage…

Nous sommes allés, tous derrière, tous derrière, rue Georges Brassens, tous derrière et lui devant…

Nous n’avons pas croisé mon oncle, rue Jacques Tati ni eu notre heure de gloire sur le boulevard des champs Elysées…

Guy a fait son cinéma, rue des Frères Lumières…

Square de Bruxelles, ma belle, tu as voulu voir Vesoul…

Mais parc du bois de mon coeur, tu as coupé le notre en deux…

Nous sommes entrés dans un trou rouge, on a enduré l’écume des jours, rue Boris Vian

Il n’y a pas d’amour heureux… 

Mais, place des copains d’abord, nous avons retrouvé le goût de la vie…

A 6, nous étions forts…

Faire un « portrait-citation » sur le marché du Canal

Faire des portraits citations sur le marché du Canal, ça a été une aventure. La caméra a fait peur. Et on a essuyé beaucoup de refus. Faut pas parler, j’espère ? Mais on va me voir ? Euh, d’accord, je vois, mais c’est non, bon courage à vous !… Mais si on arrive à expliquer la séquence du film avant qu’ils s’en aillent, si on arrive à aller jusqu’au moment où ils commencent à lire des citations, si on arrive à faire oublier qu’on est au milieu d’un marché où tout le monde est en train de faire des courses… alors là, quelque chose se transforme peu à peu, et il y a parfois comme une petite bulle presque irréelle qui surgit, un temps suspendu, et ils posent, dans une allée, entre deux étals, ils posent, 20 secondes dans bouger devant la caméra, avec une feuille devant eux, une feuille où est écrit en grosses lettres, par exemple : « Le paradis, c’est là où je suis ».

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Qu’est-ce qu’on pourrait faire de plus à Courcouronnes?

On prépare le film-spectacle de samedi.

Demain ce sera les répétitions.

Samedi, le spectacle et dimanche, nous reprendrons le RER D puis le TGV pour rentrer chez nous.

Direction Paris, Avignon, Tourcoing, Lille et Fresnicourt-le-Dolmen.

Le temps est passé si vite depuis samedi.

Qu’est-ce qu’on a raté? Qu’est-ce qu’on pourrait faire de plus à Courcouronnes si on restait encore un peu?

On n’a pas été à Festi Ville

On n’a pas été au club couture

On n’a pas trainé le soir dans les endroits de vie

On n’a pas pris le temps de s’asseoir sur un banc public et jeter du pain aux mouettes

On n’a pas bronzé sur la pelouse au bord du canal

On n’a pas été en boite de nuit

On n’a pas été au club de muscu

On n’a pas fait d’escalade sur le beau mur du gymnase Colette Besson

On n’a pas réussi à taper à toutes les portes

On n’aura pas pu rencontrer tout le monde

On a approché le bonheur de vivre ici…

A Courcouronnes, il n’y a pas la mer mais s’il y avait la mer on y verrait

« Dans un grain de sable, un monde. Dans chaque fleur, un paradis… »

La valse à 1000 vents…

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On a essayé de danser la valse avec les gens sur le marché cette après-midi.

Isabelle a cartonné, valse sur valse…Elle tourbillonnait comme un petit colibri fou…

Didier a réussi à danser avec une dame…Il a tourbillonné mais plutôt comme un flamand rose…

Jérémie aussi…une valse douce et lente…Comme un dodo disparu…

Marie s’est pris pas mal de refus…comme une poule sans oeuf…