Le brame du cerf…

Chez Gérard et Mauricette, on arrive en marchant sur des oeufs avec notre caméra sur l’épaule…
C’est impressionnant, on va rencontrer des personnages « historiques » de Terrasson.

36 ans de métier – artisans boucher – des travailleurs, des vrais…
Journées de 17 heures, tenir son affaire à bout de bras, toute une vie.
On a peur de passer pour des rigolos, nous…

On nettoie la table pour les filmer dehors. On bouge la plante, on s’assoit en face d’eux deux. On commence l’interview. On apprend pas mal de choses: de la vie du vieux-terrasson d’avant et d’aujourd’hui, au cri du cerf, à la période des brames…
Les cerfs rentrent quasiment dans la maison de la belle-soeur de Gérard. Selon lui, c’est elle qui les attire…
On rit…

On termine l’interview…Gérard nous propose un apéro. On dit oui, pourquoi pas…
On se rend compte que nous sommes vraiment des rigolos nous…
car on ne tient pas le coup. On ne fait pas des journées de 17H, on ne reconnait pas le brame du cerf, on ne tient pas le vin cuit. On sort de là…comment dire: réchauffés : dans la tête, dans le corps et égayés…ça, c’est sûr.

Deutschland, ein Wintermärchen

Madame Sevgi Akdeniz nous a dit qu’elle a de la famille un peu partout en Europe parce que beaucoup de turcs ont émigré dans le reste de l’Europe. Un jour, elle est allée rendre visite à des cousins en Allemagne et en allant faire des courses dans un supermarché, ne comprenant pas ce que la caissière lui disait, elle s’est adressée à une cliente qu’elle avait entendue, parlant turc. La cliente s’est adressée à la caissière qui lui a répondu en turc. Sans le savoir, Sevgi et la caissière parlaient toutes les deux turc. Pour la suite du séjour de Sevgi en Allemagne, cela lui a grandement facilité les choses. En parlant turc, elle pouvait se faire comprendre dans de nombreux endroits, dans toute l’Allemagne.

On déjeune à 13h à la cantine du Lycée

Ce mardi, les rendez-vous s’enchaînent à toute vitesse. Et les allers retours dans la ville. Martine est au lycée et improvise avec des élèves sur le thème d’Antigone et de la rebellion. Jérémie, caméra à la main et pied de caméra sur l’épaule, passe d’une maison à une autre pour filmer les gens sur le pas de leur porte pendant une quinzaine de secondes et échanger un moment. Pour le film spectacle de samedi, qu’on présente à 17H et 20H30, on se contraint le plus possible à ce qu’il ne soit pas trop long. On sait bien qu’on ne dira pas tout sur la ville, mais comme toujours on voudrait tout partager, tant partager avec les gens qui nous offrent partout dans la ville généreusement un peu de temps, prennent du temps avec nous. Alors on voudrait tout montrer, tout redonner ce qu’on a vu et entendu. Mais on sait que si on ne fait pas l’effort de la contrainte, le film spectacle sera trop long et imbitable. Didier et Marie ont tiré le Portrait de Terrassonnais toute la matinée en leur demandant ensuite à quoi pensaient ils et elles quand ils et elles étaient photographiéEs. Maintenant, ils sont chez Gérard (l’ancien boucher du Vieux-Terrasson) et sa femme Mauricette. Guy s’acharne sur le blog au centre culturel.

Une belle rencontre

Nous avons rencontré une partie de la famille Akdeniz (Süleyman, Sevgi et Berkant) qui nous a gentiment accueillis chez elle. Dans une maison du quartier de la Bourie Basse. Ils ont construit leur magnifique maison eux-mêmes. Sevgi et Süleyman se sont rencontrés à Istamboul. Sevgi était en vacances en Turquie quand elle a rencontré Süleyman. Sevgi a toujours vécu à Terrasson, elle se souvient bien des vieux quartiers où elle habitait quand elle était petite. Elle se souvient du marché du Vieux Terrasson et des nombreux commerces. Elle dit que pour ses parents, c’était pratique pour apprendre le français, parce qu’ils étaient mélangés et que pour pouvoir discuter dans la rue, il fallait apprendre le français au contact des gens. Elle dit, après on s’est tous retrouvé dans les HLM de la Bourie Basse et ma mère n’a plus parlé français parce que nous n’étions qu’entre personnes venant de Turquie. Sevgi a fait de brillantes études et voudraient que ses enfants fassent de même, tout comme son mari, Süleyman. Quand Süleyman est arrivé en France, il y a une quinzaine d’années, il s’est d’emblée inscrit pour suivre des formations et apprendre un métier. Il est devenu un des meilleurs spécialistes de l’étanchéité et l’isolation de la région. Il a fondé sa propre entreprise. Et aujourd’hui, il suit à nouveau des cours qui lui permettront dans l’avenir, à son tour, de former des plus jeunes. Leur plus grand fils, Berkant est inscrit en sport études et fait partie du pôle espoir des jeunes footballeurs, au niveau national.

mardi matin, deuxième semaine de portrait

On vit bien à Terrasson. Les quartiers d’en bas ont pris le nom des prés qui occupaient la ville basse avant les constructions d’immeubles et de maisons : la Bourie Basse, le Maraval ou le Pradel… On fait beaucoup de résidences d’artistes-photographes au centre culturel de Terrasson, nous dit Patrice, régisseur du centre, de loin comme de près, il y a des choses fantastiques à Terrasson. Il nous raconte, dans le temps, avec les papèteries, ça sentait la colle et le chou dans toute la ville. Terrasson veut dire terre de sources. La plupart des gens, qui habitait ici, dans le temps, était des ouvriers. Terrasson reste malgré tout, aujourd’hui encore, un foyer économique important de la région. Avec ses trois entreprises principales, la papèterie qui emploie six cents ouvriers, Socat où travaillent environ cinq cents personnes et Fruits Secs qui fait travailler cinquante salariés.