Dimanche à Ris

Lorsque l’on est parti ce matin de l’hôtel à Evry les rues étaient vides, on se disait qu’on passerait un dimanche très calme, que les gens seraient chez eux et pas dans les rues. En arrivant à Ris on s’est vite rendu compte que l’on se trompait, le soleil a fait sortir pleins de gens. D’abord on a vu un monde fou devant l’église, après enquête on a su qu’il y avait une messe portugaise qui commençait à 10h30 et devait finir à 12h. Ensuite tout autour du QG (du moulin du monde – mjc) les habitants vont faire leurs courses, la boulangerie marche à plein régime. On a tenté la valse devant le moulin, on a vu danser du monde, dont une dame qui avait entendue la musique de son appartement et qui a eu envie de savoir s’où ça pouvait venir. On est allé déjeuner dans notre « cantine » toujours aussi délicieuse et populaire ! Et puis on s’est divisé en équipe de travail et d’un côté Eléna est partie avec Mourad et Jérémie et de l’autre Amély, Rachida, Didier et Maggie sont partis aux jardins familiaux.

Moulin du monde

Ce matin, on interview Rachida, la responsable du Moulin à vent. On parle longuement, jusqu’au  bout de la bande, après on continue de parler mais sans filmer. On se dit que déjà, Martine va avoir bien de la peine pour monter la conversation tant ce que dit Rachida est passionnant. Rachida s’excuse à la caméra auprès de Martine. Rachida travaille depuis 10 ans pour la MJC de Ris-Orangis, le moulin du monde existe depuis septembre 2009 sur le quartier du plateau qui est le quartier le plus peuplé de la ville, mais le moulin, même s’il en fait partie n’est pas une MJC bis.  C’est après une longue démarche  participative que ce lieu a vu le jour. Rachida dit que c’est un concept avant d’être un lieu. Rachida et ses collègues ont fait un état des lieux, ils ont interrogés les habitants sur leur commune, sur leur quartier avant de venir s’installer dans cette ancienne pharmacie, au coeur de cette place commerçante. Ici, ils développent des projets en lien avec la demande des habitants, ils prennent le temps d’accueillir de discuter, de cibler les besoins. Au début le projet paraissait flou, institutions comme habitants se demandaient ce qu’il allait s’y passer. À  la MJC, on se rend pour des ateliers précis, on sait ce qu’on vient chercher, ici on peut venir juste pour lire son journal comme un habitant le fait tous les jeudis. Rachida fait aussi remonter à la responsable des ateliers de la MJC les demandes des habitants, récemment un cours d’arabe pour enfants a vu le jour. Les enfants justement ont tout de suite investi le lieu, ce n’était pas une volonté précise mais ça c’est passé naturellement. La place du moulin à vent est le lieu de rendez vous des enfants, ce n’est pas un espace qui leur est dédié à la base mais c’est en bas de chez eux et les parents peuvent les surveiller des fenêtres. C’est tout naturellement qu’ils ont regardé à travers les baies vitrées du moulin et que Rachida et ses collègues les ont accueilli.

On a croisé

À Ris Orangis ce matin, sous le soleil, de portes en portes de boutiques en boutiques, de portraits chinois en citations, de sourires en sourires on a croisé:

Béatrice qui nous dit que si le quartier était un plat ce serait le pot-au-feu et une chanson, une de Brel, mais une triste! Elle nous dit habiter ici depuis 25 ans mais aimerait retourner en Vendée.

Mellal qui est ici depuis 4 ans. Il a beaucoup voyagé mais est finalement venu retrouver sa famille sur le quartier. Il était auparavant marin pêcheur à Saint-Malo. Pour Mellal, si le quartier était un plat ce serait une salade niçoise et si c’était une musique, une valse: « parce que c’est relax ».

Lili habite ici depuis longtemps, elle a participé aux ateliers théâtre de la MJC, pour elle le quartier est un tajine. En ce qui concerne la chanson, elle choisit « Douce France »  parce que c’est un endroit doux et calme, avant, quand elle était jeune c’était beaucoup plus dur, il y avait des bagarres mais aujourd’hui il y fait bon vivre.

Bébert qui se rend à la messe portugaise et qui nous dit être dans le quartier depuis plus de 40 ans. On aimerait l’interviewer, il nous dit ne pas vouloir être en retard à la messe mais nous laisse son adresse.
On continue les portraits chinois, pour Lucien le quartier est un gâteau à la fraise et lui évoque un tango. Pour Priscilla c’est un gâteau au chocolat tout chocolat et pour en parler elle pense zouk love.

Au moulin du monde, Zerda arrive avec sa trottinette Hello Kitty et vient s’installer entre Martine qui monte et Marie qui écrit. Zerda dessine une princesse aux cheveux blond avec une fleur rose dans les cheveux.
Ce matin, sous le soleil de Ris-Orangis, on a valsé place du moulin à vent et en tournant et tournant encore, on a aperçu que des sourires.